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Votre mari sera absent lors de l’accouchement ? Vous appréhendez cette naissance ? Quoi de plus normal et légitime !
Il est certain que dans tous les cas, on préfère avoir son mari à ses côtés mais quand on n’a pas le choix… Voici les témoignages édifiants de mamans qui l’ont déjà vécu et qui vous donnent leurs ressentis et leur conseils pour que vous puissiez anticiper et vivre le plus sereinement possible, ce moment qui reste unique et magnifique.
Marion
C’était pour notre premier enfant. Mon mari était parti en mission à l’étranger pour son travail pendant 6 mois. On savait que la naissance tomberait au cours de sa mission mais on espérait qu’il pourrait me retrouver juste après la naissance, ce qui n’a pas été possible…
Pauline
J’ai accouché sans mon mari pour mon 3ème et 4ème enfant. Pour notre 3ème, mon mari venait d’avoir une opportunité professionnelle pour que nous vivions une expatriation en Algérie, et nous étions ravis de cette perspective. J’étais en milieu de grossesse quand nous sommes partis, et malheureusement, les conditions sanitaires font que toutes les Françaises rentraient en France pour accoucher. Fraîchement arrivée, j’ai donc suivi leur conseil et je suis donc retournée en région parisienne avec nos 2 aînés un mois avant mon terme. Mon mari rentrait tous les week-ends, espérant que le bébé l’attende. J’étais donc dans le doute, accouchement en solo ou avec mon mari ? J’étais assez persuadée que l’on vivrait ce moment à deux car on me répétait souvent qu’un bébé attend son papa ! Mais finalement notre fille a décidé de venir un peu avant qu’il n’arrive !
Pour notre 4ème, nous étions depuis 2 ans et demi en Algérie et j’avais vraiment envie de vivre un accouchement sur notre terre d’accueil, où les gens sont si attachants et sur laquelle nous avions vécu des moments forts. De plus, rester dans notre chez nous, avec enfants, mari, habitudes de vie était un vrai confort. Ce choix était néanmoins difficile car les hôpitaux ne sont pas au niveau de ceux de la France, et en cas de soucis, peu d’équipements peuvent assister un bébé ou une maman en détresse. N’ayant pas eu de complications lors de mes accouchements précédents, et vivant une grossesse « classique », nous nous sommes décidés pour tenter l’aventure, mi-heureux, mi-inquiets. J’étais suivie en clinique privée – malgré tout très sommaire – par un gynécologue Algérien qui nous inspirait vraiment confiance. Il nous avait dit, qu’en principe, le papa pourrait assister à l’accouchement. J’étais ravie de cette idée surtout dans un pays étranger. Ainsi tout allait bien… Mais nous nous étions mal compris sur le mot « accouchement » avec le gynéco et mon mari n’y a finalement pas assisté.
Sybille
C’était pour mon 3ème. Mon mari est commandant de bateau militaire et nous savions que cela arriverait inévitablement. Il était parti en mer 15 jours, ce qui n’était pas beaucoup pour une fois, mais mon terme était pile au milieu de ces 15 jours ! Donc je savais que j’allais accouché sans lui.
Marion
Perdue, inquiète, nauséeuse… et frustrée que la communication téléphonique avec mon mari soit si mauvaise là où il se trouvait !
Pauline
Pour notre 3ème, mon mari était justement à l’aéroport pour nous rejoindre le week-end quand mes contractions ont commencé. 2h de vol et il serait à mes côtés pour ce moment magique ! Donc je me sens plutôt bien même si je sens que les contractions sont très rapprochées et assez douloureuses. J’arrive donc à la maternité plutôt concentrée sur mes contractions que j’essayais de maîtriser comme je pouvais, sans trop pouvoir penser à quoi que ce soit d’autre. Pour notre 4ème, en arrivant à la maternité, nous étions tout excités de découvrir notre petite merveille ! Surtout que le trajet s’était montré laborieux car ce soir là se jouait un match de foot Algérie/Palestine et les foules étaient déchaînées sur la route ! Nous avancions à la vitesse d’une tortue, pas de bande d’arrêt d’urgence, pas de pompiers, des voitures et des jeunes dans tous les sens, je m’imaginais déjà accouchée sur la banquette arrière… Une fois arrivée, j’étais donc heureuse et sereine, prête à vivre cette nouvelle aventure avec mon mari !
Sybille
Après deux premiers accouchements difficiles, j’appréhendais énormément cet accouchement. Probablement plus que je ne redoutais l’absence de mon mari mais son absence amplifiait cette peur. Donc je m’attendais à quelque chose d’horrible ! Je suis donc arrivée à la mater’, assez résignée et volontaire : « De toutes façons, je n’ai pas le choix, donc il faut que ça se passe bien ! ». Je m’étais préparé psychologiquement.
As-tu eu une personne de ton choix à tes côtés ? Si oui, a t’elle eu un rôle important ?
Marion
J’ai surmonté tant bien que mal cette épreuve grâce à ma grande sœur, tout juste sortie d’un stage en pédiatrie et à mes côtés le jour J. L’accouchement se passait mal et sans son soutien et ses conseils, je n’aurai peut-être pas pu éviter la césarienne. Et surtout, sans elle je n’aurai pas pu quitter l’ambiance pénible de la maternité (voisine de chambre épuisante notamment) 36h après l’accouchement !
Pauline
Pour notre 3ème, puisque nous savions que mari avait des chances de ne pas pouvoir revenir à Paris, à temps, j’avais d’avance fait le choix que : soit je serai entourée de mon mari, soit je serai seule. Ce moment est trop intime pour moi pour que quelqu’un d’autre que mon mari soit à mes côtés. J’avais pourtant des amies qui m’avaient gentiment proposé de m’entourer, mais je préférais gérer seule ce moment rempli d’émotions et de pudeur. Pour notre 4ème sur place en Algérie, en arrivant à la mater ‘, le gynéco me dit de m’installer, et que l’on verra si mon mari peut venir pour l’accouchement. En fait, j’ai été très surprise car pour moi l’accouchement comprenait la phase de travail et la naissance, mais pour lui, cela ne correspondait qu’aux cinq dernières minutes : le moment de l’expulsion… On ne s’était pas vraiment compris. J’aurais surtout aimé que mon mari m’accompagne pendant le travail… Tant pis, on s’adapte ! Mon mari reste à l’étage en dessous, et moi, je rejoins une grande salle où trois femmes sont aussi en travail. Cette fois, j’ai bien eu des personnes à mes côtés mais quelle surprise, encore une fois ! Je ne m’attendais pas à cela…
Sybille
Oui, j’ai demandé à ma mère de venir pendant les 15 jours d’absence de mon mari. J’ai une très bonne relation avec elle et surtout elle avait accouché, elle aussi ! De ce fait, elle m’a énormément rassuré avant et pendant l’accouchement. Au moment de l’expulsion, nous avions convenu qu’elle se retirerait pour me laisser seule avec mon bébé puis sur le moment même, c’est moi qui l’ai fait revenir pour être avec moi. J’ai beaucoup aimé être avec elle car elle a su trouver les mots et les attitudes adéquates. Je vais même oser dire que c’est le meilleur accouchement de toute ma vie ! Et que je me suis dit qu’il valait mieux vivre un accouchement avec une femme, déjà maman, que son mari ! (rires). En fait, je crois qu’elle a été très émue, elle aussi car c’est le seul de ses petits-enfants qu’elle a vu naître et que ça été aussi difficile pour elle de voir sa fille souffrir mais étant passée par là, et étant quand même une tierce personne à notre famille, elle se trouvait quand même plus distante, affectivement parlant, donc elle a su garder les idées claires. Elle savait très bien comment gérer la situation et cela m’a beaucoup aidé. J’ai aussi de la chance car je me suis sentie très entourée par le personnel de l’hôpital qui a été adorable et très compatissant avec moi. Probablement parce qu’ils avaient du temps et qu’ils pouvaient le faire, mais j’ai trouvé un réel appui avec ceux qui m’ont entourée pour cette naissance sans mon mari. Bref, j’ai un très bon souvenir de cet accouchement et de cette équipe et je crois que le personnel de l’hôpital dans tous les accouchements compte beaucoup. Mais choisir la bonne personne qui vous accompagne si vous le souhaitez quand votre mari n’est pas là, est essentiel aussi !
Marion
Personnellement, les « trucs » pour soulager la douleur, je ne les ai trouvés que pour mon 4ème accouchement ! Pour cette première naissance loin de mon mari, tout fut très douloureux, moralement et physiquement. Le souvenir même est difficile à ressasser.
Pauline
A Paris, je n’ai pas eu le temps d’avoir une péridurale. Le travail est passé très vite, en une heure notre fille était là. J’étais vraiment dans ma gestion de la douleur, j’essayais d’être très concentrée, c’est ce qui m’a aidée à avancer sans trop de soucis, même en solo. Ce temps est vite passé mais j’ai trouvé les sages-femmes peu présentes durant le travail pour m’épauler. J’ai un peu souffert de ne pas être entourée de professionnels pour m’encourager et me rassurer, alors que les choses avançaient très vite. J’avais un peu le vertige parfois de sentir l’arrivée de mon bébé si proche et d’être seule dans ma salle. Alors qu’en Algérie, je me souviens que de voir ces trois autres femmes à côté de moi, vivre leurs contractions en silence et de manière assez intérieure, m’a permis de ressentir une certaine solidarité, de ne pas penser qu’à moi et ma douleur, même si j’avais quand même bien mal !
Pour ce 4ème accouchement, j’avais fait le choix de ne pas prendre la péridurale, ne sachant pas trop si la technique était bien au point en Algérie. J’ai trouvé que le fait de partager ces instants forts avec des Algériennes me donnait la sensation de me rapprocher d’elles, du pays qui m’accueillait, et j’ai beaucoup aimé cela. J’étais heureuse de leur fait confiance au point de faire le choix d’accoucher ici. Ces réflexions m’ont bien aidée à gérer ma douleur, à penser à autre chose.
Sybille
Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est l’acupuncture au tout début du travail. Je n’ai pas eu de péridurale. Mais la gestion de la douleur s’est bien passée et le travail est passé relativement vite. Moi qui appréhendais, je me souviens, qu’avec ma mère, on parlait de plein de choses et on rigolait. Cela me décentrait bien de ma douleur.
Marion
Du soulagement ! Nous étions désormais plus concrètement, « à deux », pour attendre le retour de son papa. J’ai pu enfin pu joindre correctement mon mari au téléphone, quelques minutes seulement après avoir eu mon bébé sur moi, et, à ce moment là, notre « cocon » familial m’a paru tout de suite très solide ! Mais je sais que cet épisode de notre histoire m’a rendue très « possessive » dans le sens où chaque instant avec mon mari et mes enfants compte à 200% pour moi !
Pauline
Pour notre 3ème, c’était mon premier accouchement sans péridurale, et quand on a posé mon bébé sur moi, je lui ai dit « wahou, on revient de loin toutes les deux, on a bien bossé, bravo ! ». C’était un très beau moment. J’avais vraiment l’impression d’avoir mérité mon bébé et de finir mon marathon ! Elle était adorable, toute bien coiffée, j’avais hâte de partager ce moment avec mon mari qui est arrivé une heure après. J’ai eu cette sensation de lui offrir un cadeau en lui tendant notre poupon dans les bras : tout beau, tout rose, tout parfait, tout prêt ! Selon moi, le côté très médicalisé de l’accouchement fait que le papa n’y trouve pas toujours sa place, et son arrivée en même temps que la naissance en tant que telle m’a plu aussi. Lui épargner le fait de voir sa femme souffrir, et le côté « no sexy » de l’accouchement me convenait bien même si je préfère malgré tout l’avoir avec moi pour qu’il me soutienne et qu’on vive ce moment unique ensemble.
Pour notre 4ème en Algérie, les sages femmes ont habillé notre petite fille, pas vraiment comme j’avais prévu, sans me consulter avant et aussi sans jamais m’interroger sur le prénom choisi, ce qui m’a fortement étonné. Mon mari m’a rapidement rejoint dans ma chambre, et nous avons pu ensemble nous émerveiller devant notre joli poupon. J’étais donc heureuse de cette expérience bien qu’un peu surprise du peu d’intérêt que l’on portait à la maman et au bébé.
Sybille
C’était une émotion énorme. J’ai bien sûr regretté l’absence de mon mari mais je n’ai jamais pris autant de photos de notre enfant dans ses premiers instants de sa vie. Je tenais à faire ce « reportage » à mon mari pour qu’il puisse aussi vivre ce moment d’une certaine façon. J’ai aussi la chance de pouvoir l’appeler tout de suite. Et il est arrivé 6 jours après. Mes parents ont pris les deux aînés sans venir me voir pendant mon séjour à maternité pour que je puisse me reposer. J’étais donc seule à l’hôpital avec mon bébé, ce qui a créé un lien très fort donc le cordon était plus difficile à couper et j’ai eu du mal à « partager » mon bébé. Surtout que mon mari avait pris l’habitude de porter nos bébés pendant leurs huit premières heures sans qu’ils ne touchent leur berceau ! Mais la relation a tout de suite pris et finalement il est aussi proche de cet enfant que des autres. Ce qui est drôle c’est qu’autant pour ce 3ème enfant où mon mari était en début de carrière, il a relativement bien vécu le fait de ne pas pouvoir être là car son métier est une passion, une vocation, autant, maintenant, avec l’âge, et pour notre dernière, il n’aurait pas supporté être absent !
Marion
Il se trouve que cela a failli arriver à nouveau pour notre deuxième: mon mari est arrivé la veille ! Je suis contente que cela ait pu être évité, parce que je m’étais dis « plus jamais »!
Pauline
Si je devais encore une fois vivre cette expérience, je ferai bien attention à anticiper mon organisation (téléphones des copines, de la famille pour garder les enfants, pour m’emmener à la maternité…). Je dirai bien aussi aux sages femmes que si je pouvais ne pas me retrouver seule sur la fin, ce serait top ! Pour m’aider, je penserais au fait que l’accouchement reste quelque chose qui se vit « entre femmes » pour me consoler du fait d’être seule, mais je le pense aussi un peu au fond. Et je crois que cela ne me ferait pas plus peur que cela, dans la mesure où je sais que mon mari pourra vite me rejoindre.
Et si je devais revivre cette expérience dans un pays étranger, je crois que je me renseignerai un peu plus sur la façon dont les choses se déroulent. Je poserai davantage de questions avant aux femmes qui m’entourent pour bien savoir ce qui se passera, et notamment pour me préparer à vivre l’accouchement sans mon mari.
Sybille
Pour notre part, ayant épousé un mari militaire, nous avons toujours vécu avec des absences dans notre rythme familial donc nous avons pris une certaine habitude et l’entre-aide avec les autres femmes de militaire est très importante dans ces moments là. Mais je crois que la clef pour bien vivre un accouchement, seule sans son mari, c’est de bien se connaître notamment sans ses fragilités et d’être vraiment actrice de ce moment en mettant tout de son côté pour ce que ça se passe. Cela passe par être bien entourée, par une personne qui pourra vous « driver » et vous « coacher » de manière un peu ferme pour que tout se passe bien, une personne qui a un peu de hauteur pour bien gérer la situation et prendre quelqu’un de confiance avec qui on est très proche car c’est un moment intime. L’autre chose, c’est de reconnaître le plus tôt possible et complètement que ce sera difficile et du coup de ne pas hésiter à se faire aider surtout pour les premiers jours avec le bébé si le papa n’est pas encore là (ex : ne pas lésiner sur les Babysitter pour les autres enfants, des heures de femme de ménage, la famille ou des amis pour un coup de main au quotidien….). Toute cette anticipation et organisation vont jouer énormément pour que ça se passe bien. Je garderai toujours un très bon souvenir de cet accouchement. Et je vous rassure sur le fait que si le papa n’est pas là pour l’accouchement, cela ne veut pas dire que le père sera moins impliqué ou que l’enfant sera traumatisé. Le lien d’un nouveau-né avec la maman, est physiologique donc naturellement fort mais la relation avec le papa se construit d’une autre façon tout aussi forte même quelques jours après !
Autant de ressentis que de vécus différents ! Nous faisons avec ce que nous sommes : personnalités, vécus, contexte, entourage… Merci à ces trois mamans d’avoir donné ces témoignages en vérité. Sans se comparer car aucune situation n’est comparable tant il y a de facteurs qui rentrent en jeu, ces retours d’expérience brisent la glace pour les mamans qui auront à vivre cela un jour ! Et visiblement, une peur anticipée et bien appréhendée, s’amenuise !
Crédit photo : Marissa Martine.
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