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On a tous autour de nous des couples qui ont eu du mal à avoir des enfants, je pense que c’est toujours un peu une peur tapie dans l’ombre, surtout si on ne se marie pas jeunes.
Au début, nous n’avons pas vraiment paniqué, puis au bout d’un an nous avons commencé à nous poser de réelles questions. Il faut savoir que pour les médecins le temps moyen pour réussir à avoir un enfant naturellement est compris entre 1 et 2 ans.
Nous avons eu la très grande chance d’avoir une très belle préparation au mariage. Nous avons pris le temps de nous poser toutes sortes de questions. Les enfants en faisaient partie. Nous étions donc en accord sur le sujet dès nos fiançailles (et même avant 😉 )
Nous voulions effectivement attendre pour profiter de notre vie à deux (si nous avions su..!) et construire notre couple. Mais finalement, rapidement nous nous sommes dit « go ! »
J’ai pris rdv chez un gynéco spécialiste de la fertilité. Il m’a alors prescrit une stimulation ovarienne sans aucun examen au préalable (et à un taux très fort). Il se trouve que j’avais effectivement des soucis donc j’ai souffert ! Il nous avait recommandé d’attendre 6 mois puis de revenir le voir.
Entre temps, nous avons entendu parler de la Naprotechnology (Natural Procreative Technology) qui nous a semblé nous convenir parfaitement : prise en compte du couple et des corps dans leur globalité : cela nous a parlé. Nous avons donc commencé la Napro et en parallèle, le temps passait, et notre besoin de soutien s’est fait sentir. Nous avons donc cherché des groupes de soutien : nous avons trouvé une paroisse à Paris qui faisait des réunions, pèlerinages et prières mensuelles pour les couples en espérance d’enfant : Sainte Colette. Nous avons également adhéré à une chaîne de prière pour les couples en espérance d’enfant et de temps en temps nous allons faire des retraites sur le même thème : qui nous font un bien fou ! Je recommande chaleureusement la chaine de prière de Claire-Marie et Timothée prieredesfutursparents.com .
J’ai également dessiné cette BD témoignage, comme un catharsis à notre douleur et ça nous a fait un bien fou : moi en la dessinant, Cédric en voyant les centaines de messages de soutien et de témoignages que nous avons reçus.
C’est drôle, cette question nous l’avons justement résolue récemment lorsqu’on nous a parlé de la protection de la Vie de la conception à la mort. Tout d’un coup j’ai eu un déclic. J’étais fermée dans l’optique « je veux un bébé ». C’est tellement viscéral cette envie, tellement fort… qu’on en oublie que justement, un bébé est un être humain et qu’en tant que parent on a le devoir de le faire grandir pour qu’il puisse devenir un adulte libre et épanoui.
Nous nous sommes donc recentrés sur l’essentiel à nos yeux : le respect de notre couple, de notre santé et de la Vie. Nous n’aurons donc pas un enfant « à tout prix ».
Je pense que la gestion de la souffrance est une question très personnelle. Nous avons tous des façons différentes de la gérer. La nôtre a été tout d’abord d’en parler. Un peu au début. Puis, grâce à ma BD…beaucoup !
Nous nous sommes vraiment rassemblés et soudés dans l’épreuve. Comme pour tous les couples il y a des hauts et des bas ( et il y a beaucoup de bas car c’est vraiment terrible de ne pas arriver à avoir un enfant). Nous nous rendons bien compte que cette souffrance qui grandit avec le temps (à l’inverse d’un deuil), nous rend parfois aigris : ce que nous ne voulons surtout pas être.
Nous tendons vers l’espoir et nous nous efforçons de voir la beauté de notre vie telle qu’elle est, cette chance incroyable que nous avons de nous être trouvés, cette chance incroyable de vivre l’Amour avec un grand A. Bref, nous gérons du mieux que nous pouvons, comme tout un chacun 😉
Le mari a pour rôle de soutenir sa femme. Il ne faut pas se voiler la face : quoi qu’il arrive, même si le souci vient de monsieur (ce qui n’est pas le cas chez nous), c’est presque toujours madame qui est traitée…. et les traitements, opérations, prises d’hormones, piqures, douleurs et humeurs changeantes (à cause de ces satanées hormones) sont difficiles à vivre.
Le mari est donc un pilier et un soutien de famille ! C’est aussi l’épaule sur laquelle pleurer. Il est aussi super important qu’il soit un maximum présent dans toutes ces étapes de traitements car c’est à deux que l’on fait un enfant, c’est donc important que le couple soit ensemble à ces étapes.
ahhhhh….ça….c’est difficile! C’est une réaction humaine la jalousie! Il faut juste se recentrer sur l’essentiel : chaque naissance est une nouvelle incroyablement joyeuse et belle.
Surtout, il faut se rappeler que nous ne connaissons pas l’envers du décor : peut-être que nos amies tombent enceintes en un claquement de doigts…mais elles ont aussi leurs lots de souffrances et de soucis (personne n’est épargné). Et puis il faut surtout se dire que ce n’est pas en enviant son voisin qu’on est plus heureux, bien au contraire…
Oui, je suis illustratrice et graphiste freelance, c’est une passion qui permet d’exprimer beaucoup de choses et cela m’occupe pas mal il faut l’avouer!
Nous sortons au restaurant tous les samedi midi, pour nous retrouver. Nous faisons souvent des petits voyages en amoureux, en France et à l’étranger. Nous fêtons nos mois anniversaires de mariage (rituel que je tiens de mes parents qui fêtent chaque mois leur mariage depuis 44 ans !).
Nous essayons de prendre soin de nous, entre nous, en voyant nos amis …
Cette tristesse sourde et latente qui est toujours là, au fond et qui malheureusement grandit un peu plus chaque mois.
Et aussi ce désir d’enfant. C’est un désir biologique, viscéral et difficile à oublier et mettre de côté.
Beaucoup de choses positives : en tout premier au niveau de notre couple : cette épreuve nous a unis et soudés. Nous avons pris pleinement conscience de cette chance infinie de nous être trouvés.
Cette épreuve nous a fait retrouver une Foi plus adulte et solide.
Ensuite, je dirai sans hésiter : les rencontres.
Même si la douleur semble vous enfermer, en vérité elle vous ouvre sur la souffrance des autres et donc vers les autres. Nous avons rencontré beaucoup de personnes, de belles personnes, et cela n’est pas fini !
Au final je dirai que cette épreuve nous a appris à distinguer Bonheur et Joie : nous sommes responsables de notre bonheur. La joie est une émotion fugace.
Je dirai donc aujourd’hui, que malgré cette tristesse, nous sommes heureux et nous essayons d’aimer notre vie telle qu’elle est.
Claire SdeC
Photo : @Estellecbd
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