Connaissez-vous la NaProTechnologie (abréviation de « Natural Procreativ Technology », c’est-à-dire Procréation Naturelle Médicalement Assistée) ? Cette méthode vient des Etats-Unis et favorise la conception naturelle avec un accompagnement personnalisé pour les couples en espérance d’enfants. Jeanne* et Thomas*, après quatre ans et demi d’attente, ont commencé un parcours de NaProTechnologie pour essayer d’avoir un bébé. Jeanne, maintenant maman de trois enfants, a accepté de raconter à Maman Vogue leur parcours.
Jeanne : Avec Thomas, nous nous sommes mariés en 2011. Nous étions relativement jeunes, car nous avions 22 et 25 ans. Mais pour nous, le mariage était une évidence. Les mois ont passé et je ne suis pas tombée enceinte. A cette époque, pour moi, l’infertilité n’était pas un sujet, je ne me sentais pas concernée. J’étais issue d’une famille de huit enfants, la question ne se posait pas. Au départ, on a laissé faire les choses. J’avais mon diplôme à passer et Thomas travaillait beaucoup. Les mois passaient et nous y pensions dans un coin de notre tête. Seulement au bout de trois ans, je n’étais toujours pas enceinte. Nos amis qui s’étaient mariés après nous commençaient à nous annoncer des grossesses et des naissances. Finalement, avant ces trois ans, nous avons passé beaucoup de temps à être dans le déni. On dédramatisait. On ne pouvait pas accepter le fait qu’il y ait un problème.
Jeanne : Cela devenait très difficile de ne pas être enceinte au bout de trois ans. J’ai commencé à angoisser. Comme dit Thomas, ce qui est dur, c’est que les premiers mois après notre mariage, on regarde ton verre de vin, puis après on ne t’en parle même plus… Chaque mois quand les règles revenaient, je ressentais une douleur physique à l’intérieur de moi. Comme si mon corps était vide et mort de l’intérieur. Comme si mon corps n’avait pas de sens. Et puis, au niveau de la vie intime, c’est compliqué quand il n’y a pas d’aboutissement de l’amour conjugal par une grossesse. La souffrance, je la vivais de manière cyclique et également avec les grossesses des autres. J’avais peur des annonces : je suis pudique et je préférais être seule pour m’effondrer et pleurer. Je demandais qu’on m’annonce les grossesses par téléphone plutôt que face à face. Une fois accepté le problème de mon infertilité, je vivais mieux les grossesses des autres et les naissances des bébés.
Jeanne : Au bout de trois ans et demi, nous avons décidé d’aller voir un gynécologue classique dans la ville où nous habitions. Le gynécologue était très froid et détaché. Hyper mécanique. Clairement, en allant à ce rendez-vous, on avait l’impression de jouer notre vie, notre avenir. En faisant cette démarche, nous redoutions cette réponse : « vous n’aurez jamais d’enfant ». Nous avons fait les examens demandés par le gynécologue. Puis la réponse tombe « vous êtes fertiles mais comme vous ne tombez pas enceinte, on vous propose une PMA ».
Mon monde s’écroule intérieurement. Une douche froide physique. Je ressens un vide total. En clair, j’ai des petits problèmes à régler, mais au lieu de les traiter, on les contourne en nous proposant un parcours de PMA. Parcours qui est quand même très lourd. Pour nous, la PMA n’était pas une option. Nos convictions personnelles et religieuses ne nous permettaient pas de s’engager dans un parcours de PMA. Nous avions l’impression de vivre une injustice. Pourquoi cette épreuve ? Quel en était le sens ? Je me rappelle de m’être pris « un coup d’adulte », de grandir d’un seul coup. On s’est senti seuls, archi seuls…
Jeanne : Une amie m’avait donnée une carte de visite d’une instructrice de Fertilitycare et de NaProTechnologie. A l’époque où elle me l’avait donnée, j’étais dans le déni. Nous avons pris contact avec cette instructrice quand nous étions prêts tous les deux. C’était indispensable que nous prenions la décision ensemble, à deux.
Jeanne : Le premier rendez-vous avec l’instructrice a été une révélation pour nous : nous avons eu, pour la première fois, la sensation de pouvoir déposer notre fardeau. On a vécu un virage à 360° en commençant ce parcours. Le suivi avec l’instructrice est personnalisé et se fait en couple. On apprend à observer les cycles féminins et à les comprendre. Ils sont la base de données indispensables pour le médecin de NaProTechnologie. On m’a proposé une intervention chirurgicale très rapidement qui m’était nécessaire. Le chirurgien a été exceptionnel et très humain.
Nous avons, ensuite, consulté le médecin de NaProTechnologie. Nous avons été frappés par sa justesse et son professionnalisme. En NaProTechnologie, on fait des examens complémentaires qui ont du sens. Le médecin que nous avons rencontrée a été extraordinaire. Elle n’a pas seulement regardé les conclusions des examens mais elle a analysé tous les paramètres. C’est une autre approche. Les rendez-vous médicaux étaient aussi le moment de « déposer » et c’était précieux de pouvoir le faire. Le médecin a été claire « tant qu’il n’y a pas de bébé, on va régler tout ce qu’il faut régler, paramètre par paramètre jusqu’à ce qu’il y ait une grossesse». Le suivi n’est pas que gynécologique, il y a aussi des prescriptions hygiéno-diététiques. L’instructrice et le médecin prennent le temps de bien expliquer les choses. On a la sensation de reprendre un peu notre vie en main. De reprendre un peu le pouvoir sur tout ce que l’on subit. Nous nous sommes sentis libres.
Mon mari, réservé, a eu du mal à faire certains examens. Au rendez-vous suivant, le médecin ne l’a pas jugé et lui a réexpliqué l’intérêt pour lui de les faire. On fait les choses avec sens. J’ai redécouvert mon corps et mes cycles. Avec l’instructrice, nous abordons la sexualité dans tous ses aspects avec un outil qui nous est proposé : le SPICE pour une approche spirituelle, physique, intellectuelle, créative et émotionnelle de la relation conjugale. On prend donc soin de notre couple dans sa globalité.
Jeanne : J’ai été enceinte au bout d’un an et demi ! Au moment où je n’y croyais plus, où j’ai lâché mon tableau**, où j’ai lâché prise quelque part. On a donc accueilli notre premier bébé au bout de 6 ans de mariage. Le parcours de NaProTechnologie nous a permis d’abord permis de régler tout ce qui nous empêchait de concevoir naturellement un enfant. Il nous également appris à prendre soin de notre couple dans l’épreuve de l’infertilité.
Jeanne : J’avais tellement acheté de tests de grossesse en vain durant 6 ans que je n’avais plus envie d’en acheter ! En NaProTechnologie, la connaissance de nos cycles permet d’en faire seulement un à un stade de retard réel des règles. J’ai donc fait directement la prise de sang prescrite par mon médecin NaProTechnologie au bon moment et j’ai vu le taux de Béta HCG très élevé ! Joie Immense !! Le médecin m’a suivie de très près pendant les trois premiers mois puis j’ai vécu une grossesse normale avec un suivi classique par une sage-femme. Tout s’est bien passé à la naissance de notre premier enfant puis nous avons eu la grande joie et surprise d’accueillir notre deuxième enfant 16 mois plus tard et un troisième enfant quelques années après.
Jeanne : Maintenant nous allons bien et sommes heureux d’utiliser,la méthode FertilityCare dans l’autre sens c’est-à-dire comme méthode de régulation des naissances. Après la naissance de notre premier enfant, j’avais besoin de donner du sens à ce que nous avions vécu, j’ai donc fait la formation pour devenir instructrice Fertilitycare. J’accompagne aujourd’hui des couples en espérance d’enfants mais également en régulation naturelle des naissances.
Merci à Jeanne pour son témoignage et sa confiance ! Nous avons été ravies de pouvoir échanger avec elle !
* Les prénoms ont été modifiés
** En NaproTechnologie, on note toutes les observations de son cycle dans un tableau qui permet de déterminer une période fertile.