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Témoignage: Je suis devenue maman après un cancer

 
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Témoignage: Je suis devenue maman après un cancer…

Emilie est la jeune maman d’un petit garçon de presque deux ans. Mais la vie d’Emilie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille, car elle a été atteinte d’un cancer à l’aube de sa vie d’adulte… Emilie revient avec nous sur ces événements et nous raconte comment elle est devenue mère.

Un ou plusieurs enfants: être mère était une évidence pour moi!

Je n’ai jamais douté de mon souhait de devenir maman. Mais j’ai appris au fil des ans qu’il ne suffit pas de vouloir un enfant pour en avoir un, et que le chemin peut être long. Avant notre mariage, on nous demandait combien on en voulait, on répondait que déjà un, pour commencer, ce serait bien !

Quand la maladie est arrivée dans ma vie

À 21 ans, on m’a diagnostiqué un synovialosarcome (cancer rare des parties molles) au niveau du bras. On m’avait annoncé un an de traitement mais en six mois, tout s’est bien terminé. J’ai fait quatre cures de chimiothérapie, des séances de radiothérapie puis j’ai été opérée afin qu’on me retire la tumeur. Ma rémission, qui a duré cinq ans, est terminée depuis deux ans et je suis désormais surveillée annuellement.

Les seules conséquences dans ma vie actuelle sont une diminution des capacités motrices de mon bras, une force très amoindrie ainsi qu’un œdème qui demande régulièrement des séances de drainage lymphatique chez le kiné. Etant donné mon incapacité à porter certaines choses ou ma tendance à vite fatiguer mon bras, j’avais très peur de ne pas réussir à porter mon bébé le jour venu. Mais le corps est bien fait et je trouve finalement toutes les ressources nécessaires pour y arriver !

Protéger ma fécondité

Au début de ma chimiothérapie, on m’avait injecté un produit censé bloquer l’ovulation. Protéger mes ovocytes permettait ainsi d’éviter que le traitement ne me rende stérile. A la fin de celui-ci, mes cycles sont aussitôt revenus de façon régulière, ce qui était plutôt bon signe! Mais en moi s’est insinuée peu à peu la crainte de ne pas réussir à avoir d’enfant.

Le sujet a été abordé lorsque je suis venue à un de mes rendez-vous de surveillance accompagnée de mon fiancé. Mon oncologue a été très rassurante et m’a dit que même si les traitements avaient certainement un peu réduit ma fenêtre de fertilité, les patientes dans mon cas n’avaient pas eu davantage de difficulté à concevoir et que je ne devais pas m’inquiéter. En raison des antécédents de ma maladie, elle m’a finalement conseillé de ne pas attendre et de consulter pour infertilité, si je n’étais toujours pas enceinte au-delà de six mois d’essai.

Mon conjoint étant d’un naturel confiant et optimiste, il m’encourageait à ne pas imaginer les pires scénarios avant même d’avoir tenté quoi que ce soit. Nous avons tout de même essayé d’envisager ce que nous ferions en cas d’infertilité. Nous avons parlé d’adoption, mais finalement tout cela paraît assez abstrait tant que l’on reste dans la projection!

Une grossesse très désirée

Finalement, il aura fallu quasiment quinze mois avant que je tombe enceinte. Sur le coup, je m’inquiétais un peu de voir le temps passer, et j’avais commencé un suivi de fertilité comme mon médecin me l’avait conseillé. Les premiers résultats ne montraient a priori pas de complication sérieuse. Mais j’ai vite suspendu ce suivi, car j’avais également besoin à cette période de me concentrer sur ma reconversion professionnelle. J’avais la tête à beaucoup de choses en même temps!

Ce n’est pas une coïncidence, je pense, si je suis finalement tombée enceinte le mois qui a suivi l’obtention du concours que je préparais!

Ma grossesse fut dès lors très sereine. Mes antécédents médicaux ne demandaient aucun suivi supplémentaire. A l’exception d’une échographie cardiaque au premier trimestre, à cause de la chimiothérapie reçue, j’ai bénéficié du même suivi que les autres futures mères!

Laisser le temps au temps

Ces quinze mois d’attente auront finalement été un temps indispensable, qui nous a permis d’apprendre à faire confiance, à accepter de ne pas tout maîtriser. Ils nous ont également permis de nous découvrir comme époux et épouse et de mûrir ce désir de devenir parents.

« Il faut laisser le temps au temps », voilà la devise qui nous a accompagnés quotidiennement depuis que nous nous sommes rencontrés! Elle a pris un sens particulier dans l’attente de notre premier enfant. Nous sommes aujourd’hui comblés et conscients de notre chance.

Propos recueillis par Maëlle Margail.

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