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La maternité ou le privilège de l’oubli

 
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Article mis à jour le 11 janvier 2024

La maternité n’est pas de tout repos, on le sait. Il y a de beaux moments, des moments de joie, d’émotions fortes, d’amour infini. Il y a aussi certains moments qui sont plus difficiles à traverser. Cependant, avez-vous remarqué comme, parfois, nous oublions vite les moments douloureux ? On finit toujours par se concentrer sur les bons souvenirs. Et Dieu sait que nous rencontrons pas mal de difficultés au cours de notre vie de maman ! J’aime appeler cela « le privilège de l’oubli ». 

La douleur oubliée

Cela commence par l’accouchement. Je me souviens très bien, alors que j’étais en train d’accoucher de mon ainé, en pleine contraction, avoir dit à mon mari : « Comment peut-on en vouloir un deuxième après ça ?! ». Et pourtant, me voilà aujourd’hui, trois ans après, sur le point de donner la vie une seconde fois (et de revivre ces affreuses douleurs) ! Serait-ce du masochisme de ma part ? Non, simplement, j’ai oublié. Ou du moins j’ai laissé ce « mauvais souvenir » derrière moi. Je l’ai transformé, petit à petit, en bon souvenir. Il est le symbole de ma première rencontre avec mon enfant, et rien que pour l’émotion et la joie que j’ai pu ressentir lorsque j’ai vu mon petit bébé pour la première fois, je revivrais mon accouchement !

Des phases difficiles… qui finissent par passer

Bien souvent, le enfants traversent une période difficile. Ils font des colères à table, ont du mal à s’endormir, nous réveillent plusieurs fois par nuit ou nous poussent dans des retranchements de patience inestimés ! Cela nous épuise, et nous ne savons pas toujours comment trouver une solution à cette crise. La lumière au bout du tunnel semble loin (parfois vraiment très très loin). Et puis un jour, la crise s’arrête. C’était une phase. Et lorsque nous y repensons quelque temps après, nous nous disons : « Ah, mais oui, c’est vrai que nous sommes passés par là ! Je ne me souviens plus comment on a fait pour en sortir ! Toujours est-il que c’est passé ». Ce n’est pas que la solution au problème n’est pas importante, mais simplement que la phase est derrière nous. Notre esprit est passé à autre chose, et nous apprécions les bons moments du présent. 

Le privilège de l’oubli donné aux mamans 

Ce n’est pas de l’amnésie de notre part ! C’est simplement une grâce particulière donnée aux mamans: l’oubli, ou du moins un certain détachement. Je trouve cela particulièrement magique, d’avoir cette capacité, à laisser derrière nous les moments de galère. Ceux, où pleurant toutes les larmes de notre corps, nous remettions notre rôle même de mère, en question. Les moments où on a envie de baisser les bras, d’abandonner, de partir très loin et de tout recommencer. Et le lendemain matin, on se réveille, et on va chercher notre enfant dans son lit. Il est là, tout sourire, à nous ouvrir les bras, heureux de nous retrouver. Et les doutes qui nous envahissaient la veille disparaissent. 

Pouvoir continuer à s’émerveiller

Il me semble que la beauté de la vie de maman se trouve là. Pas seulement parce que cela nous permet d’avoir à nouveau un désir d’enfant, mais parce que si on ne retenait que les moments de crise, nous ne ne pourrions pas nous émerveiller devant nos enfants.

Un moment de la journée que je trouve particulièrement symbolique de cette grâce de l’oubli, c’est le soir, avant d’aller me coucher. Aussi désobéissant que mon fils a pu être pendant la journée, quoi qu’il arrive, tous les soirs, avant de me coucher, j’aime aller le voir dans son lit. Il est là endormi, paisible, beau à croquer, et mon cœur de maman explose d’amour pour lui. J’ai beau avoir eu envie de l’épingler au mur dix fois dans la journée, à ce moment-là, il reste pour moi l’amour de ma vie. Et pour rien au monde je ne l’échangerai contre un autre.

Le désir d’avoir d’autres enfants 

Un jour, comme par enchantement, le désir d’avoir un autre enfant se fait sentir. Et cela, malgré les douleurs de l’accouchement, les émotions du post-partum, les crises et les pleurs. Nous savons pourtant ce qui va nous arriver, et nous risquons fort de traverser les mêmes phases. La différence, c’est que nous savons que ça passe. Toutes ces crises ne sont que temporaires, heureusement, et elles n’enlèvent rien à l’amour inconditionnel que nous portons à notre enfant et à ceux à venir. 

Ce désir, nous ne le ressentons pas, bien sûr, toutes au même moment. Nous ne sommes pas toutes égales face à cela. Certaines mamans vont mettre plus de temps à oublier, et c’est tout à fait normal. J’ai moi-même mis du temps à laisser derrière moi certains mauvais souvenirs. Mais me voici, à la veille de rencontrer mon deuxième enfant, prête à revivre tout cela. Je sais qu’il y aura des phases difficiles avec celui-ci, mais au moins, j’y suis préparée ! Et je remercie cette grâce de l’oubli qui me sera toujours donnée. 

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