La Reine Fabiola de Belgique, une mère pour son peuple

Bon nombre d’entre vous on peut être déjà entendu parler de cette femme à la destinée belle et tragique, romantique et tourmentée, mais nous avons envie ici de vous donner l’envie d’aller plus loin et de découvrir un personnage de haute volée, qui a certainement sa place parmi les plus grandes reines de ce monde.

Fabiola l’idéaliste

Fabiola de Mora y Aragón, née à Madrid en 1928, est issue d’une famille aristocrate espagnole, 3^ème fille d’une fratrie de 7 enfants. Jeune fille pieuse et timide, sérieuse et travailleuse, elle devient infirmière et travaille dans un Hopital Madrilène, occupant le reste de son temps entre musique, peinture et langues, domaine dont lequel elle excelle puisqu’elle en parle déjà 5 couramment.

Arrivant à la trentaine, sa mère observe avec inquiétude qu’elle ne semble pas vouloir se marier et elle tente de remédier à cela, se faisant rabrouer délicatement par sa fille d’un «  Jamais je n’épouserai un homme sans l’aimer. Ou alors j’enterai au couvent ». Les choses sont claires, pas de mariage arrangé pour Fabiola !

Un mariage d’amour

Plus au Nord en Europe, à la même période, le Roi des Belges Baudouin qui lui aussi atteint la trentaine, fait l’inquiétude de ses proches par son désintérêt pour le mariage et son air mélancolique qui le fait surnommer «  le Roi triste ».
Un cardinal de son entourage, cherchant et cherchant encore la femme qui pourrait lui convenir, fini par songer à cette jeune Fabiola dont on dit qu’elle aussi est très pieuse et discrète, et qu’elle a également la frivolité en horreur.
Une rencontre discrète s’organise et le miracle se produit, le coup de foudre est instantané et réciproque, plongeant Fabiola et Baudouin vers des fiançailles secrètes et romantiques, tournées vers la découverte de l’un et de l’autre au travers d’une correspondance épistolaire et téléphonique pleine de tendresse et maintenue dans la plus grande discrétion.

Puis enfin le mariage est officiellement annoncé et les peuples Belges et Espagnols, longtemps persuadés que cette union est motivée par la raison, comprendront en voyant le sourire radieux et la délicate tendresse pudique et complice dont le couple fait preuve, qu’il n’en est rien et que ce mariage est bien un mariage d’amour !

Une autre fécondité

Epouse aimante et fidèle, la Reine Fabiola est très vite adoptée par un peuple auquel elle se dévoue corps et âme, lui reportant toute son affection de mère meurtrie par 5 fausses couches qui la laissent sans espoir de descendance. Par ailleurs, de nombreuses difficultés politiques, sociétales et morales placent le couple royal en plein cœur d’une tourmente qui s’intensifie à mesure des années, et qui les met sur le devant de la scène de nombreuses fois.

Ne renonçant jamais à des valeurs chrétiennes profondément ancrées chez l’un comme chez l’autre, le couple ira même jusqu’à annoncer publiquement son refus de voter pour la dépénalisation conditionnelle de l’avortement. Nous sommes en 1990, et Fabiola plus que jamais épaule son époux dans ses choix douloureux et difficiles.

La Reine Blanche

Le 13 juillet 1993, subitement, le roi meurt et laisse cette femme profondément amoureuse dans le désarroi le plus complet. Mais Fabiola qui se refuse à la morosité et à l’abattement, surprendra le monde entier en apparaissant le jour des funérailles toute de blanc vêtue, là où on l’attendait enfouie sous des mantilles noires…. Son nom d’étoile est né, on l’appellera désormais «  la Reine blanche ». On ne vous en dira pas plus, tout est à lire dans la biographie fabuleuse de Philippe Séguy.

Fabiola, vous qui avez connu le désespoir des femmes qui ne peuvent être mères, quelle leçon de vie magistrale vous nous donnez par la fécondité dont votre couple a fait preuve malgré tout !

Mère d’un peuple et entièrement dévouée à votre mari que vous avez toujours soutenu, femme combattante que le veuvage n’a pas anéanti, aidez les femmes d’aujourd’hui que nous sommes à trouver des engagements à la hauteur de ce que nous pouvons donner, aidez-nous à réaliser le privilège immense que nous avons d’être mères, et enfin, aidez-nous à sourire dans les difficultés, toujours !

Camille Jaeger