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« Tu dois être drôlement organisée ! »
Voilà la phrase que j’ai sans doute le plus souvent entendue lorsqu’on me parlait de notre famille.
Eh bien en fait, non, je ne suis pas ce que l’on appelle une maman organisée ! Il y a simplement des impératifs auxquels nous nous sommes tenus mon mari et moi. Les exceptions ne faisant que confirmer la règle, bien sûr.
Pour les horaires il n’est pas question d’une heure fixe à la minute près, mais du moment où on dit : « à table, au lit, c’est la fin du goûter, il faut travailler, debout les enfants, il faut se lever… », et là il faut obéir. Tout de suite. Si on est ferme, les enfants comprennent vite et l’habitude devient une aide précieuse.
De la même façon, on ne peut pas rentrer n’importe comment dans la chambre des parents, et le salon n’est ni une salle de jeu, ni un hall de gare. Les enfants y sont les bienvenus mais ne peuvent pas se l’annexer. Il doit rester rangé et accueillant pour tous.
En y réfléchissant et d’une certaine façon, je pense que ce n’est pas moi qui suis organisée, c’est la vie de famille qui est organisée, et je m’y plie, comme mon mari et les enfants.
Aussi bien vis-à-vis des enfants des amis ou de la famille. Posez-vous et prenez le temps de la réflexion :
A vous de voir si vous êtes capable à un moment précis de dire oui à la personne qui cherche auprès de vous d’un air condescendant, un dépannage auprès de ses enfants pour filer travailler, à celle qui est malade, qui attend un bébé ou qui souhaite partir, juste à deux, en WE avec son mari. A chacune de trouver ses marques, c’est aussi ça être une maman organisée !
Ce va et vient incessant avec le mari, la famille, avec les amis aussi, donne à la vie une dimension autre, plus grande et plus facile. L’expérimenter peut-être difficile au début à cause de notre égoïsme : « j’en fais déjà bien assez ! », ou de notre orgueil : « moi tout seul ! ». C’est en fait le mélange des deux qui permet l’heureux équilibre de la maman organisée.
En ce qui me concerne, je ne pouvais pas supporter qu’on m’aide, mais je trouvais beaucoup de satisfaction à aider. C’est alors que j’attendais notre sixième enfant, que mon mari a été muté et est parti travailler dans une autre province. Tout allait encore à peu près jusqu’au jour où…je me suis cassé le pied. Là, c’était la fin : le « moi tout seul » ne suffisait plus et pendant que je me tracassais en me demandant comment j’allais m’en sortir, j’ai vu frapper à la porte, toutes les amies que j’avais aidé, heureuses et soulagées de pouvoir me rendre la pareille. Vous ne pouvez pas imaginer comme je me suis fait chouchouter et ce que j’ai découvert de la vraie entre-aide.
Bien sûr, vous aurez plus de linge à laver et à repasser, bien sûr les courses seront plus importantes, mais les choses deviennent incroyablement faciles!
L’exemple des aînés est un mode d’emploi parfaitement adapté aux plus jeunes qui n’ont plus qu’à regarder et copier ce qui s’est déjà passé avant eux. De même, les plus jeunes accepterons et suivront automatiquement les règles de leurs aînés. Quant aux plus grands, sous le regard des petits, ils prendront leurs responsabilités de faire et de bien faire.
Bien sûr il vous reste à montrer l’exemple, à accompagner pour que chacun reste dans les rails, et à expliquer pourquoi.
Suivre le chemin de chaque enfant en le stimulant mais sans le brusquer. L’enfant à tout le temps de grandir, de marcher, de parler, d’être propre. Il faut accompagner, mais pas brusquer, il le fera naturellement.
J’ai été débordée lorsque j’ai absolument voulu que ma petite fille soit propre avant l’heure, entre le pot où elle passait des heures sans rien faire, les couches remises à contre-cœur, mon énervement et sa panique. Plus rien ne tournait rond dans la maison.
Quel soulagement lorsque ma sœur (aussi une vraie maman organisée !) m’a dit : « Mais arrête, tu as tout le temps et elle aussi. Ce n’est pas le moment, c’est tout. » Incroyable ce que la paix est revenu dans la maison.
Il aime ses biberons, continuez à lui en donner, surtout s’il sait les prendre tout seul. Cela vous donne du temps. Ensuite, quand il sera assez grand, donnez-lui la même chose qu’à vous : des bonnes soupes de légumes qui font du bien à toute la famille, des pâtes et du jambon, des yaourts et des fruits, tout ce qui est bon pour lui… et pour vous et permet de ne faire qu’un seul menu.
Plus tard, rien ne vaut la bonne cuisine familiale qui mijote sans vous, et nourrit au mieux : pot au feu, blanquette, bœuf aux carottes, poisson au court bouillon, et toujours ces éternelles soupes de légumes dans lesquelles vous râpez un bout de fromage et qui en un seul plat nourrissent toute la famille.
Sortir le linge propre et mouillé de la machine, la bourrer à nouveau et la faire tourner est réservé aux temps cachés c’est-à-dire à ces moments où vous devez être là, pour surveiller, aider… mais où vos mains ne sont pas occupées. Lorsque les enfants s’habillent ou se déshabillent par exemple, ou au moment du bain, vous êtes là et vous n’êtes pas là, ils prennent leur autonomie, ils s’exercent tout seuls, mais vous êtes là quand même, au cas où.
Pour le repassage, l’idéal c’est le moment des devoirs. Vous travaillez, comme eux, chacun « son devoir d’état » et vous êtes en même temps toute disponible pour faire réciter une leçon ou expliquer un devoir… et s’il vous reste encore des tonnes de linge à repasser, installez donc votre table à repasser derrière le canapé où ils sont tous devant la télé, cela vous permettra en faisant avancer vos affaires de voir les programmes de télévision ou les films qu’ils regardent et de ne pas être en dehors du coup.
Enfin n’hésitez pas à prendre exactement les mêmes paires de chaussettes par pointure :
1)Vous trouverez toujours une deuxième chaussette pour faire la paire
2)Vous saurez toujours dans le tiroir de quel enfant les ranger
3)Vous verrez tout de suite quelles chaussettes donner à ceux qui auront changé de pointure.
Ça fait toujours rire mais vous ne pouvez pas vous imaginer le gain de temps que cela procure. … un problème peut-être ? Les enfants vous diront que ce n’est pas très « fun », mais ils seront tellement contents de trouver des chaussettes à se mettre, le matin en partant à l’école !
Dès qu’ils ont appris à faire leur nuit dites-vous et dite-leur que la sieste et la nuit, c’est sacré. Une fois qu’ils sont couchés, sauf raisons très exceptionnelles comme la maladie, ils ne doivent JAMAIS se relever. Ce temps-là est pour vous et pour votre mari et vous et vous en avez bien besoin pour tout ce qu’il vous reste à faire, y compris la tendresse.
Quand notre fille était toute petite, vers trois-quatre ans, je pense, j’avais décidé qu’elle ne devait pas sortir de son lit avant 3 heures. Je lui avais acheté une superbe horloge de Mickey en plastic à accrocher au mur et je lui avais montré : « Tu vois, quand la petite aiguille est sur le 3 ou après le 3, tu peux m’appeler. Avant c’est non. Je te mets des livres et des jouets dans ton lit, si tu es debout, tu peux t’occuper. » Au bout de 3 jours le pari était réussi. Je ne dis pas qu’elle savait lire l’heure, mais elle ne m’a plus appelé avant l’heure dite!
Allez je vous en donne une autre astuce qui me vient d’une amie : pour que faire la sieste ne soit pas une galère, dès qu’ils sont assez grand, vous leur mettez 2 tous petits bonbons de couleur sur l’oreiller. Quand on n’a jamais de bonbons c’est fou ce que c’est attrayant, et pour le plaisir, vous leur demandez de quelle couleur ils sont. Quand ils ont trouvé du premier coup ou lorsque l’effort a été intense, vous en rajoutez un troisième. Vous ne pouvez pas savoir comme la sieste devient un moment exceptionnel !
Il y a encore des montagnes d’astuces pour passer le plus de temps possible avec ses enfants en contournant les possibilités de heurts ou en se jouant des corvées. Chacun peut en trouver. Il me semble que les parents pour être vraiment au top doivent avant tout, être : les rois du système D.