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Maman, je te pardonne – Témoignage

 
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J’ai de la chance, ma mère est toujours là. 

Quand certaines de mes amies souffrent de cette absence.
Pourtant, à une époque, j’ai souhaité fort qu’elle disparaisse.

Je n’en pouvais plus de cette maman qui abîme.
Ma mère se marie très tôt, elle a 5 enfants et moi je suis la dernière. Elle est drôle mais parfois dure, sèche. Elle manque de tendresse et d’empathie. Et moi, je somatise tout ça.

À 4 ans, elle me confie à une dame au hasard dans le train en lui demandant de me faire descendre à telle gare.
À 6 ans, à l’étranger, elle me laisse endormie dans un hôtel pour aller visiter un musée. Je me retrouve alors à errer pendant plusieurs heures dans les couloirs vides, hurlant à l’idée que les 40 membres de ma famille soient repartis en France sans moi, la plus petite.

A 11 ans, elle demande à ma professeur principale de me donner une heure de colle pour mes mauvaises notes.

À 17 ans, elle me dit que son divorce va nous apprendre ce que c’est de souffrir.

À 18 ans, elle me laisse rentrer, à pied, à 20 kilomètres de chez moi car je suis sortie en retard d’un rendez-vous.

La peur de l’abandon et l’angoisse s’ancrent à l’intérieur de moi. Ma confiance, elle, se brise en mille morceaux. 

Elle ne s’inquiète jamais pour nous. Elle n’offre pas, ou si peu, cette sécurité affective dont nous avons besoin.
C’est dur de s’élever seule, de trouver soi-même le juste équilibre pour bien grandir. Cela devient mon guide. Suivre mon instinct. Me débrouiller. Comprendre et canaliser ma sensibilité.

Devenir quelqu’un qui ne soit pas elle.

Je suis partie très loin pour ne plus souffrir de mots blessants ou d’attitudes destructrices.
Et puis, là-bas, je me suis écoutée, j’ai été écoutée et aimée. J’ai fait mon nid et j’ai donné la vie. Deux fois. Alléluia !
J’ai fait le point et réalisé qu’elle était seule depuis toujours avec des parents complètement dysfonctionnels.

Qu’elle s’était forgé une armure pour survivre si jeune dans un monde si dur. Qu’elle s’était extirpée, sauvée.

Elle s’était engagée, trop tôt, dans un mariage bourgeois, conventionnel, absent, sans complicité ni dialogue.  

Elle s’était accrochée à la vie en la donnant à cinq reprises.

J’ai réalisé que nous étions tous mariés, équilibrés, accomplis, heureux.
Et que finalement, les fondations étaient bonnes, en dépit de ce qui avait manqué.
Que si j’en étais là, c’était grâce à moi, à cet instinct dans lequel je me fie, à mes choix de vie. Mais aussi grâce à elle.

Toute sa vie, elle avait fait du mieux qu’elle pouvait, avec les casseroles de son histoire et toujours un brin d’humour.
Il y a quelques années, j’ai expliqué, elle a écouté, j’ai pleuré, elle a expliqué et puis, elle a demandé pardon.
Ce pardon, il a dû être dur pour elle, et il m’a beaucoup guérie. Il a restauré une confiance, une tendresse, une complicité. Je l’ai reçu car j’avais pris le temps de trouver ma place.


Ce pardon a trouvé une place dans mon cœur.

Je suis devenue maman à mon tour. Je crois offrir suffisamment de sécurité affective pour mes enfants, de tendresse, de rigueur en essayant de doser tout cela avec le juste équilibre et surtout, avec l’humour de ma mère.
Depuis, elle aime ma manière de faire, me dit que mes enfants ont confiance en eux, sont curieux et sociables. Même si je n’attend aucune validation de sa part, cela me conforte. Je la trouve tellement forte et résiliente.

C’est une mère que j’admire pour sa vie et une grand-mère très attentionnée. Elle s’est métamorphosée.

Le pardon, ça sauve !

F., ta fille

Pour aller plus loin :

Découvrez le programme de prière pour se réconcilier avec son passé

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