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Elle est fraiche et pétillante, et quand on discute avec elle, nul besoin de jus d’orange pressé le matin ! Perrine Dufourq nous raconte la genèse de 71 bis, cette maison de couture élégante et vitaminée qui habille les femmes le jour, mais surtout la nuit. Ou l’inverse, on ne sait plus trop, tant leurs tenues sont ravissantes.
Maman de 3 petites filles et installée à Londres, Perrine nous raconte 71 bis et son univers de mumpreneur bien rempli…
En quelques mots, parle-nous de toi, qui es-tu ?
Je suis Perrine, 33 ans et toutes mes dents, Nantaise d’origine, un parcours partagé entre un peu de psycho et une école d’art. Nous vivons à Londres avec nos 3 trois petites filles, Céleste, Colette et Zita. La relève de 71bis est assurée !
71 bis a 3 ans aujourd’hui, nous avons co-créé cette maison avec Elise Notari, rencontré chez Kenzo. J’étais alors en charge de l’identité visuelle de la marque (création des vitrines), et Elise s’occupait du Visuel merchandising. Nous étions toutes les deux chargées de la création des décors, mais Elise avait une casquette de modéliste en plus et cousait pendant son temps libre.
J’ai découvert son talent de couturière qu’elle gardait humblement caché, en remarquant comme d’autres collègues ses tenues sympa (confectionnées par ses soins !). Ensemble nous avons passé des nuits entières de boulot [préparer une vitrine est une mission intense de nuit ndlr] à papoter et à fourmiller d’idées et d’un projet commun. J’ai quitté Kenzo après mon premier enfant et nous sommes partis vivre aux Pays-Bas avec mon mari, sans perdre contact ni quitter notre projet de collaboration de vue. Et puis un jour nous avons eu notre déclic et nous nous sommes lancées ! Aujourd’hui je vis à Londres et Elise à Cognac.
Quel est l’ADN de 71 bis ?
Nous avons choisi d’habiller la femme, plus que l’enfant, qui était un secteur déjà saturé. Nous avions remarqué qu’il manquait un créneau entre le pyjama confortable mais pas très attrayant, et la nuisette sexy mais avec laquelle on ne peut descendre petit déjeuner. Un questionnaire complet a achevé d’asseoir notre intuition et de structurer notre offre, nous avions une histoire à raconter et clairement envie de casser les codes jour/nuit. Que le vestiaire de nuit emprunte les codes du vestiaire de jour, et vice-versa.
Nous avons à cœur de rester vraies, et d’emprunter un ton frais et pétillant.
Qui sont les femmes 71 bis ?
C’est difficile à dire. Notre but est de toucher la femme coquette : la coquetterie allant de l’enfance jusqu’à la vieillesse, et j’espère bien être coquette à 99 ans. Très important, coquette n’est pas sexy, qui peut parfois tomber dans le vulgaire. La femme coquette aime les froufrous, les cols plissés qui donnent un port altier. Nous cherchons à toucher toutes les générations, de la belle-mère qui n’a pas envie de descendre en chemise de nuit devant ses jeunes pièces rapportées, à la jeune maman aime recevoir élégamment ses visites à la maternité. La femme 71 bis aime les belles matières et l’intemporel.
Quelles sont vos pièces phares ?
Nous avons commencé par la chemise de nuit Petit lever, la blouse Petit Lever puis le Kimono. Nous avons par exemple créé le Kimono pour le « Club des tout nus ». Celles qui préfèrent dormir en tenue d’Eve, mais ont besoin d’une parade au sortir du lit pour accueillir le facteur ou bien une tétée nocturne sans choquer belle-maman ! 71 bis propose maintenant des gourmettes à froufrou, des cols volantés amovibles, de ravissants bloomers, à porter de jour comme de nuit !
Une recommandation pour nos lectrices qui voudraient être belles, sans être vulgaires ? Un chouchou parmi la collection ?
Mesdames, contre toutes vos idées reçues, sachez que le bloomer nous fait des jambes de gazelles, toutes morphologies confondues ! Alors n’hésitez pas à le porter aussi en journée, à la plage, au bord de la piscine ! Pour créer ce petit bloomer, nous nous sommes inspirées d’Amélie Bloomer, la première à porter le pantalon, version culotte bouffante.
Et mon chouchou ? Je la porte en ce moment. C’est la veste de pyjama Matinée, avec ces 3 nœuds, j’adore les nœuds.
Une anecdote à nous confier ?
Oui ! Quand une de nos clientes s’est [vraiment] mariée dans notre chemise de nuit Petit Lever !
Est-ce facile de travailler à quatre mains, et qui plus est à distance ?
Elise est à Cognac, et je suis à Londres. Nous avons fait le choix de nous réinventer professionnellement car l’envie de créer quelque chose ensemble nous titillait, il fallait se lancer ! Et ce malgré l’éloignement géographique. Car nous avons toujours été séparées depuis le début de l’aventure. Nous nous téléphonons tous les jours et nous voyons tous les mois. Si au début nous travaillions main dans la main, nous avons aujourd’hui chacune nos taches bien délimitées.
Quel programme ! Avez-vous un peu d’aide ?
Je sollicite ponctuellement l’aide de graphistes, je m’entoure de bons mentors pour notre business plan et la stratégie ; et au milieu de tout cet univers presque exclusivement masculin, je travaille une journée par semaine en compagnie d’autres mumpreneurs françaises dans un café. C’est stimulant et bon d’avoir une vision extérieure. Car quand il s’agit de notre propre marque, on a parfois peu de recul. A la maison, nous avons la chance d’avoir une jeune fille au pair.
Des projets pour 71 bis ?
Qu’est ce qui te motive à te lever le matin ?
J’ai la chance d’être toujours motivée le matin. Mon boulot me passionne. J’aime raconter notre histoire et la faire connaitre à tout le monde ! Travailler avec Elise est stimulant, nous nous entendons extrêmement bien. Nous avons d’abord été collègues et avons travaillé ensemble avant de devenir amies. J’attends notre coup de fil quotidien avec impatience.
Pour toi, en un mot, concilier un boulot d’entrepreneuse et de maman c’est…. ?
… être sur le fil du funambule. Un équilibre toujours délicat à trouver. Mes déplacements demandent une organisation d’enfer. Je ne suis pas la reine de l’organisation mais je le deviens. Evidemment j’éprouve un peu de culpabilité de devoir retravailler le soir. Mais nous avons surtout fait ce choix pour être à notre compte et maitresses de notre temps, pour un enfant malade par ex. Je réussis à garder mes mercredis, et les filles me voient tous les jours à la maison. Bon, il faut avouer qu’un entrepreneur part quand même toujours en vacances avec son ordi !
Avec vos enfants, quelles sont les choses non négociables pour mener de front votre vie de maman et votre boulot ?
J’arrive à m’imposer des règles et à les tenir, et je ne pensais pas que j’y arriverais, moi l’ancienne étudiante en école d’art. Quand je travaille quatre jours par semaine, je travaille : je suis un vrai dragon, les filles n’ont pas le droit de venir me déranger !
Tes journées sont-elles organisées à la minute près ou les vis-tu de manière bohème ?
Je suis bien organisée pour respecter mes temps de travail mais, je n’y peux rien, la créativité me rattrape toujours et il restera toujours une part un peu bohème. Je me fixe par exemples des journées à thèmes (compta, réseaux sociaux….), mais finalement la créativité a besoin d’un peu de liberté.
J’ai découvert la plateforme Trello, des boards/organisateurs partagés avec qui l’on veut : date butoire, to do list…. C’est un vrai outil pour moi.
Et ton mari dans tout ça ?
Il est très aidant, et stimulant. Il est de très bon conseil… enfin, seulement pour les points sur lesquels je le laisse donner son avis !
Ce qui te rend fière et que tu n’aurais jamais pensé réussir il y a quelques années ?
Quel est ton péché mignon, la petite folie qui te fait tenir, te ressource ou te redonne du courage ?
Quand j’ai eu un gros coup de stress, je pars chercher … des bonbons. Ou des chaussures.
Une marque fétiche ?
J’adore les chaussures de la créatrice Patricia Blanchet, son univers, sa communication. Elles sont inusables et très classes.
Une femme que tu admires ?
Tant pis pour le cliché, mais je suis fascinée par Mère Teresa. Ce tout petit bout de femme extraordinaire a fait des choses incroyables et s’est mise au service des plus pauvres. J’aime son côté déterminé : elle a aussi appris à dire NON, ce qui pour moi est encore difficile.
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