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Ces nouvelles angoisses semblent se manifester à l’instant même où l’on tombe enceinte, elles ne font que s’amplifier tout au long de la grossesse pour se transformer en une immense peur de l’inconnu. Et une fois que bébé est là, au lieu de profiter de chaque instant et de savourer tout ce qui s’offre à nous, on ne peut s’empêcher de se dire « et s’il tombe malade, et si je ne suis pas à la hauteur, et s’il perd sa tétine, et s’il manque sa sieste… ou pire encore et si je meurs, si on a un accident de la route, s’il est enlevé au square… » C’est difficile à avouer, mais nous sommes de nombreuses mamans à être terrifiées.
Nous voulons bien faire, leur offrir le meilleur, se montrer à la hauteur et surtout espérer fort qu’ils ne nous arrivent rien. Parce que maintenant que nous sommes parents, la vie a une toute autre saveur et une valeur inégalable. On se doit d’être en bonne santé pour pouvoir prendre soin d’eux et on se doit de relever cette mission sans jamais leur montrer à quel point nous sommes effrayées.
Mon entourage ne cesse de se moquer quand il observe ma réaction à chaque fois que ma fille trébuche et manque de tomber. Certes, cela peut paraitre disproportionné, mais j’ai tout simplement très peur qu’elle se fasse mal. C’est légitime non ? Quand elle était dans mon ventre, je la savais en sécurité, protégée par une barrière contre le monde extérieur et toutes ses folies. Une fois au monde, j’ai eu le sentiment qu’il fallait que je redouble d’efforts pour recréer cette barrière de façon imaginaire.
En instaurant des règles, en prenant soin de lui tout ce qui l’entoure, en faisant en sorte qu’elle dissocie très vite le bien du mal et surtout en lui faisant comprendre qu’il ne faut pas faire confiance trop vite. Aujourd’hui j’ai l’impression que cela fait partie de son caractère naissant.
Elle est très sociable uniquement lorsqu’elle se sent en sécurité. Au supermarché, je suis terrifiée dès qu’elle s’éloigne de quelques mètres et mes yeux ne se décollent jamais de son petit corps. Quand elle était plus petite, j’avais peur d’oublier de prendre des couches, des vêtements de rechanges, des jouets… ma préoccupation principale était son bien être.
En grandissant, certaines angoisses ont disparu, d’autres sont apparues, mais j’ai appris à avoir plus confiance en moi en tant que maman. J’ai toujours peur qu’il arrive quelque chose, par contre je maitrise un peu mieux certaines choses du quotidien qui m’épargnent des petites angoisses inutiles.
J’ai grandi en même temps que mon enfant. On a appris l’une de l’autre. Et ces toutes ces nouvelles angoisses que j’ai dû traverser et qui existent encore ont changé ma vision des choses à bien des niveaux. On relativise, on priorise, on profite du présent !
Donc vous voyez, il n’y a pas que du négatif !
© Annaclick
Gianina Pesca