Tu viens d’accoucher, tu es épuisée, mais tellement heureuse !
Tu viens d’accoucher, tu ne te lasses pas de contempler cette petite merveille que tu tiens dans tes bras !
Cette frimousse et ces mimiques si émouvantes, cette bouche attendrissante quand elle cherche le sein ou la tétine, ces yeux emplis de mystère, ces doigts si petits, tout ce corps si fragile…
Tu resterais des heures à l’admirer… Tu rends grâce !
Ca fait si longtemps que tu l’attends sans la connaître ! Son arrivée te bouleverse. Te voilà devenue maman… Tu t’y es préparée avec coeur, tu as lu des livres… Le trousseau est prêt, la chambre et le lit…
Tu as supporté les désagréments de la grossesse…
Tu lui as cherché un prénom avec son papa.
Et elle est là cette merveille…
Elle sourit aux anges…
Tu frôles l’extase…
15 jours, un mois après, tu n’en peux plus.
Les grands-mères, la famille et la cohorte des amis sont venus te voir. Tu étais si heureuse de partager ta joie !
Mais tu ne dors plus.
Bébé pleure, il a faim, il a soif, il veut dormir, il a mal au ventre. Un rôt n’est pas passé…
Tu comptes les minutes de sommeil ; tu le berces, il s’endort; tu le poses, il se réveille.
Ses hurlements t’épuisent. Tu détestes l’entendre crier… ca te fait mal… tu ne veux pas le voir souffrir…
On te demande pourquoi il pleure. Tu aimerais le savoir.
On te donne des conseils contradictoires :
Le bercer, le laisser pleurer, l’allaiter, passer au biberon, lui donner une tétine, ne surtout pas lui donner de tétine, les couches jetables, les lavables, le cododo, la chambre…
Suivre ton instinct, écouter les pros, écouter la sagesse ancestrale
Tu es perdue…
Tu as envie de tous les envoyer paître ; tu n’as plus le temps de rien.
Le ménage n’est pas fait. Papa aussi est fatigué.
Tu voudrais dormir 24 heures d’affilée.
Et jour après jour, nuit après nuit, heure après heure, de pleurs en sourires et de tétées en changement de couches en passant par les bains et les promenades, tu apprends à le connaître
Tu découvres sa petite volonté, son petit caractère.
Malgré ta fatigue tu admires ses progrès, ses sourires qui se précisent,
Ses yeux qui se posent sur le monde et le découvrent progressivement, toi d’abord, les autres après !
Ses gestes désordonnés qui s’affinent quand il est dans le transat,
Son contentement dans le bain,
Son abandon quand il dort…
Petit à petit il se régule… Tu retrouves le sommeil.
Mais pas le même… un sommeil de maman, à l’affut, qui entend tout, qui perçoit tout. Qui a peur de tout.
Mais, paradoxalement, tu prends confiance.
En toi, en lui…
Vous apprenez à vous connaître.
Désormais, avec papa, vous êtes une famille.
Viendront les premières fièvres, les premiers pas, les premières dents, les premiers « caprices », les premiers anniversaires, les premiers mots et les premiers « je t’aime », les premières séparations, et la rentrée scolaire.
Ce ne sera pas de tout repos, tu l’as compris mais c’est la vie.
C’est le bonheur ; c’est l’amour qui prend vie et qui se prouve dans les actes du quotidien.
C’est cet amour qui te donnera le courage et la force de traverser les turbulences pour le mener à bon port.
Tu le lui as promis en ce premier jour de sa vie.
En embrassant avec émotion son petit visage fripé que tu considères comme le plus beau du monde et en le serrant sur ton cœur.
En lui murmurant « je t’aime, mon bébé ».