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Un quotidien souvent à mille à l’heure, des idées qui fourmillent, un sacré courage pour se lancer et beaucoup de soutiens de leurs proches, ces jolies « mompreneurs » nous inspirent !
On vous parle de Armelle (United Kitchens), de Domitille (Cézarie), de Bénédicte (Peekaboo Kids Paris), de Marine (MYM language services)
« J’ai grandi dans une famille d’entrepreneurs, mais je n’ai jamais su ce que je voulais faire comme métier. Alors, pour ne pas me fermer de porte, j’ai toujours choisi une voie « par défaut »; c’est ainsi que je me suis retrouvée à étudier la finance à Dauphine, alors que je n’avais en aucun cas l’ambition de travailler dans ce domaine. C’est également ainsi que je me suis retrouvée en direction marketing dans la lingerie. Ce métier me plaisait au quotidien, mais au fond de moi je savais que je n’étais pas faite pour ça…
Parallèlement, je me suis mariée, j’ai eu 3 enfants, et à chaque enfant j’ai travaillé sur un projet de création d’entreprise. Au 1er enfant, je n’étais pas mure. Au 2eme enfant, l’entreprise dans laquelle je travaillais m’a donné toutes les raisons du monde de rester. Au 3eme enfant, et après 10 ans dans cette entreprise… je me suis dit que si je ne partais pas maintenant je ne le ferai jamais. La quête de sens était devenue trop importante, j’avais besoin que ma vie professionnelle soit en accord avec mes convictions, qu’elle me permette de faire quelque chose qui me semblait utile.
Très concernée par les sujets autour de l’alimentation, j’ai alors décidé de travailler sur un concept de plats préparés pour enfants de 3 à 9 ans. Dans ce contexte, j’ai cherché à louer une cuisine professionnelle pour me tester sans avoir à investir. Je n’ai pas trouvé de cuisine, mais j’ai trouvé de nombreuses start-ups qui étaient comme moi. Alors j’ai cherché pour tout le monde. Parallèlement, je me suis rendue compte qu’à l’étranger, il existait de nombreux concepts de cuisines partagées, ou incubateurs culinaires, qui avaient révolutionné l’offre Food des grandes villes. L’aventure United Kitchens était née.
United Kitchens, c’est du coworking, mais en cuisine. On propose aux entrepreneurs de l’alimentation responsable de partager 600m2 de cuisines professionnelles pour se lancer sans avoir à investir. On propose également des opportunités de distribution et l’accès à un réseau… Pâtissiers, artisans, restaurateurs, Foodtrucks, tous ceux qui ont besoin d’une cuisine professionnelle pour travailler peuvent se lancer chez nous, sous réserve que leur projet défende une alimentation meilleure pour l’homme et la planète. Pour cela, ils louent un plan de travail comme on loue un bureau, partagent une chambre froide ou un four comme on partage une salle de reunion ou une imprimante.
Nous avons aussi une cuisine pédagogique pour démocratiser les bonnes pratiques alimentaire auprès du grand public. A terme, cet espace servira aussi pour préparer des repas aux familles défavorisées, comme j’ai pu le faire à l’étranger.
Concrètement, j’avais donc une idée complètement farfelue, qui n’existait pas en France, et pour laquelle mon expérience précédente n’était d’aucune utilité. Donc ce n’était pas gagné. Du coup je suis d’abord allée visiter les incubateurs culinaires aux Etats-Unis, j’ai fait des stages dans certains. Pour joindre l’utile à l’agréable, j’ai emmené ma fille de 8 ans avec moi. C’était un moment merveilleux; on a cuisiné ensemble, elle dessinait pendant que je visitais des chambres froides… Ensuite j’ai fait une étude de marché en France et me suis rendue compte du nombre de personnes qui voulaient se reconvertir dans un projet Food mais ne savaient pas comment faire. J’ai décidé de me lancer dans le 92, et j’ai tout de suite cherché des partenaires et mentors pour combler mes manques et gagner en légitimité. J’ai eu la chance qu’Electrolux Professionnel et l’école Ferrandi, entre autres, me fassent confiance, grâce à de très belles rencontres humaines. Ensuite tout s’est enchainé; le lieu (le Chateau de Nanterre), la recherche de fonds, les travaux, le concours de start-ups pour intégrer l’espace, puis… l’ouverture en octobre.
D’abord, il y a la liberté. Faire ce que l’on souhaite, pouvoir être en accord avec ses convictions. Il y a aussi la richesse que cela apporte de toucher à une multitude de sujets (financiers, juridiques, commerciaux, humains…). Ca oblige à repousser ses limites, car on n’a pas d’autre choix.
L’inconvénient, c’est l’incertitude; la prise de risque financière (on a été chercher près d’un million d’euros) , le poids quotidien qui pèse sur les épaules (notamment parce qu’on a des salariés)… De plus, il y a la difficulté de couper. Quand on est à la tête d’un projet, de surcroit quand il démarre, on a peu de répis.
2 règles d’or !
– Bien s’entourer (demander conseil, écouter les autres, fédérer les acteurs autour d’un projet); j’ai notamment eu la chance d’avoir un investisseur qui est devenu aujourd’hui un associé et qui m’a beaucoup « coachée »
– Prendre le temps de couper; même si c’est dur, même si ce n’est pas longtemps. C’est vital pour sa famille et pour soi-même. je m’en rends compte tous les jours.
Oui d’autant plus que mon mari m’a rejointe dans l’aventure depuis 6 mois. Il m’a d’abord soutenue tout au long de « la gestation ». Au moment de lancer le concept, il travaillait beaucoup de son côté. Or moi je coulais et j’avais justement précisément besoin de son profil pour m’aider. Nous avons fait ce grand saut à deux. On avait toujours rêvé de travailler ensemble mais on ne pensait pas que c’était possible. Aujourd’hui, le projet est encore trop jeune pour savoir si on y arrivera, mais on se rend compte de notre complémentarité, et on aime travailler ensemble. Ca semble très naturel au final. »
Découvrir le site d’Armelle www.unitedkitchens.fr
« Alors chez moi études, activités professionnelles et kids ont toujours été liés. J’ai tout fait en même temps.
Après des études d’histoire de l’art (mariage) spécialisées en archi contemporaine (premier bébé) j’ai tout d’abord travaillé dans la scénographie d’exposition (seconde fille), puis dans les musées publics en tant que guide conférencière et conceptrice de matériel pédagogique et de visites pour enfants. J’ai en même temps développé mon activité de décoratrice en tant qu’indépendante.. et j’ai adoré! A ce moment là notre troisième fille est née et ma passion pour les vêtements de bébés s’en est trouvée décuplée. C’est donc tout naturellement que je me suis lancée dans l’aventure Cézarie.
Alors je pense que j’ai le rêve de lancer une ligne de vêtements pour enfants depuis ma plus tendre enfance. C’est surement super bateau (en même temps je ne vais pas inventer ma vie) mais je découpe les magazines de vêtements de bébés et enfants depuis mon plus jeune âge. Mes classeurs , agendas et murs de chambres étaient recouverts de publicités de mode enfantine ou de produits de beauté bébé (ce fameux bébé KLORANE qui m’a fait tellement rêver). Je ne sais pas ce qui m’attirait le plus: mon amour pour les bébés ou mon goût pour leur style. Les 2 sûrement. Je suis une passionnée des bébés et des enfants et je fonds encore plus quand ils sont habillés en mode cute.
Ayant déjà mon activité de décoratrice, je n’ai eu qu’une corde à ajouter à mon arc pour ouvrir un e-shop et proposer mes créations à la vente. J’habille nos 3 filles exactement de la même façon depuis le début (depuis 9 ans! déjà !)Déjà bébés, elles ne sortaient jamais sans béguin (qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige!) ,ont toujours porté des cols volantés, blouses à grand cols, culottons, barbotteuses, salopettes…Bref, j’aime les bébés habillés en bébés et les enfants vêtus en enfants.
Le concept de CÉZARIE est très simple : remettre au goût du jour des modèles intemporels que portaient nos parents enfants, en les modernisant et en les twistant également avec la mode enfantine espagnole que j’aime tant (je suis espagnole de coeur et ça parle espagnol à la maison!). Pour l’instant nous proposons des vêtements pour bébés de 0 à 6 ans : béguins, cols volantés et culottons et très bientôt de nouveaux modèles.
L’avantage le plus grand: adapter mon travail au rythme de la famille et non l’inverse.
Les défauts: travailler le soir, la nuit et pendant les vacances…ne pas compter ses heures.
Se répéter que monter une entreprise ce n’est pas un sprint mais un marathon.
Alors j’ai une maman mutlti-entrepreneuse qui a élevé 10 enfants en parallèle de 1000 projets et un père dont j’admire le travail, entrepreneur et travailleur, plus passionné que jamais, que j’ai toujours vu travailler à son compte en tant qu’architecte et professeur d’Art, écrivain…
…oulala.. peut-être ma capacité à entendre ce que les gens ont à dire et à accepter les suggestions, idées, conseils avec joie. J’aime avancer avec les autres.
Pour moi la plus belle chose dans la création de cette marque Cézarie c’est « l’aventure humaine » qui s’est construite autour. Mes 4 amis super pro qui se sont engagés avec moi dans l’affaire en m’aidant en fonction de leurs compétences, les rencontres, les échanges, les réflexions, les rectifications de tir, les remises en questions, les victoires, les 1000 projets nouveaux permanents.
Découvrir le site de Domitille
Je m’appelle Bénédicte, j’ai 37 ans et je suis l’heureuse maman d’un garçon de 11 ans et d’une fille de 9 ans. J’ai rencontré mon mari à l’âge de 17 ans et nous sommes mariés depuis 14 ans.
Après des études à la fac puis en école de commerce, j’ai obtenu mon diplôme en communication et marketing de luxe. J’ai enchaîné en travaillant dans le service presse d’une grande marque de prêt-à-porter américaine, avant de passer par l’évènementiel et de terminer dans la finance.
Il y a 2 ans nous devions partir nous installer aux USA suite à une proposition professionnelle que mon mari ne pouvait pas refuser. J’ai donc quitté mon travail et pris le temps d’organiser notre nouvelle vie de l’autre côté de l’Atlantique. 2 semaines avant de prendre l’avion, notre Visa a été refusé sans aucune explication … Une fois digérée la nouvelle, nous devions retrouver un appartement, une école pour nos enfants et attendre le retour de nos meubles, qui eux nous attendaient aux USA !
Me retrouvant donc sans activité professionnelle après notre déconvenue américaine, j’ai commencé à éplucher les sites d’emplois, les forums et les salons. Mais au fur et à mesure de mes recherches, je me suis rendue compte que je ne voulais plus de cette vie de salariat, que je voulais profiter de mes enfants qui grandissaient si vite et que je voulais faire quelque chose qui me passionnerait vraiment, la solution se trouvait donc devant moi, créer mon auto entreprise. La seule barrière c’était moi ! Me lancer seule dans une aventure complètement inconnue, avec le peu de confiance en moi qui me caractérise … Mais c’était le moment où jamais de me prouver que j’en étais capable, car l’envie était plus présente que jamais !
Après quelques tentatives infructueuses dans les maillots de bain ou le Made in France, il a fallu que je prenne un peu de temps pour analyser ces échecs et me poser la question essentielle à mes yeux : qu’est-ce que j’aime vraiment ? J’aime la mode, surtout pour les enfants, et j’aime le contact avec les gens. De nombreux reportages montraient l’essor des vide-dressings à l’International, mais en France, rien encore de comparable: j’avais trouvé ma voie ! Instagram fourmillait déjà de vide-dressing sous toutes ses formes, l’idée était donc de le faire de manière différente (depuis, la France connaît le même essor et finalement chacun y trouve sa place quand même) :
De là sont nés les 3 axes de mon concept :
Les avantages me paraissent évidents en tant que maman : avoir du temps pour mes enfants. Je peux me permettre de prendre mes rendez-vous à l’heure qui me convient et à la fois d’être à la sortie d’école. Je suis beaucoup plus présente pour eux, pour leurs devoirs au quotidien et je peux passer mes vacances avec eux !
Par contre, le fait d’être à son compte signifie aussi travailler pour soi et non pour autrui. C’est un nouveau bébé dont il faut s’occuper à plein temps, c’est donc aussi le défaut de sa qualité ! On est finalement jamais en congé ! On travaille donc la journée mais aussi dès qu’on a 5 minutes, le soir ou le weekend, aucun répit ! Mais le fait de faire ce que l’on aime ne se compte pas en mesure de temps mais en mesure de plaisir, et là on gagne sur tous les tableaux.
Être bien entourée. Avoir des personnes autour de vous qui croient en vous et en votre projet. Car tout n’est pas rose tous les jours. On fait face de temps à autre aux jalousies et aux gens mal-pensants. Il faut garder en tête son objectif et rester positif en toutes circonstances.
5/ Une maman entrepreneuse, une histoire de famille ? (aide mari, famille, soutien mental, exemples dans la famille ou autre…)
Pas d’entrepreneur de mon côté mais une maman fantastique qui m’a toujours appris à être indépendante financièrement, à travailler sans relâche et qui m’a transmis les valeurs de force et courage que j’essaye aujourd’hui d’appliquer et de transmettre à mes enfants. Elle est tombée gravement malade et s’est battue pendant 10 ans contre la maladie qui a fini par l’emporter alors que j’étais enceinte de ma fille (votre dernier article sur le sujet m’a d’ailleurs beaucoup touché lire l’article).
Je crois qu’inconsciemment, je veux lui prouver à elle aussi qu’elle aurait pu être fière de moi.
6/ La plus grande qualité que tu as, qui te semble essentielle pour être une “mompreneur” ?
Un peu de courage, de la persévérance et un grand sens de l’organisation !
Mais avant tout de la folie ! Mais dans le bon sens du terme ! Un proverbe danois dit même « un brin de folie égaye la vie », et celui-ci me correspond assez bien.
Découvrir les pages de Bénédicte Facebook : Peekaboo Kids Paris et Instagram : peekaboo kids paris
Après avoir obtenu un bac Littéraire, je suis partie jeune fille au pair à Madrid avant d’entamer cinq années d’études linguistiques qui m’ont menées vers le métier de traductrice. Puis l’année de mon mariage, j’ai signé mon premier CDI dans une importante société de traduction à Paris. A l’époque, mon mari travaillait en province et nous avions fait le choix de nous y installer afin de bénéficier d’une meilleure qualité de vie. J’utilisais quotidiennement le TGV pour me rendre sur mon lieu de travail. Quelques années plus tard, en 2014, je suis devenue maman de Carol puis de Paola en 2015. J’ai décidé de changer de rythme.
J’ai toujours eu le projet d’être indépendante. A l’automne 2016, trois raisons m’ont aidé à franchir le cap alors que mon congé parental se terminait. La première raison je viens de vous l’évoquer, il s’agissait des trajets devenus compliqués avec deux enfants en bas âge. La seconde raison est que j’aime profondément mon métier et souhaitais continuer de travailler avec les langues étrangères qui m’ont toujours animées. Enfin la troisième raison est que l’offre en matière de traduction dans la ville où je vis, n’était pas très répandue. Le calcul a vite été fait. Après avoir travaillé quelques mois sur le projet, j’ai officiellement créé ma société de traduction en juin 2017.
Pour la partie juridique et comptable, j’ai fait confiance à des professionnels. C’est le seul véritable investissement que j’ai eu pour démarrer ma société, si l’on ne prend en compte que l’aspect financier. Car sinon, je ne compte pas vraiment mes heures ! Communication, facturation, commercial, administratif, production etc. Je goûte à tout !
MYM Language Services est une société de traduction multilingue qui traduit les documents des entreprises ou des particuliers dans toutes les langues et dans tous les domaines ! Mais nous avons aussi d’autres projets à l’étude comme par exemple la formation linguistique dans les entreprises ou la mise en place d’ateliers linguistiques pour les enfants à partir de 3 ans.
Pour l’instant je n’y trouve que des avantages. Créer sa société permet d’apprendre de soi-même et de connaître ses réelles forces et faiblesses. Par ailleurs, devenir indépendant facilite l’organisation de son emploi du temps. Je suis plus flexible pour mes enfants, ce qui pour moi est essentiel. L’inconvénient, si l’on peut vraiment considérer que c’en est un, serait le temps consacré à les récupérer à l’heure à l’école ou à la crèche que je rattrape le soir.
Plutôt qu’une règle, je donnerais un mot : persévérance
Maman entrepreneuse non, mais plutôt papa entrepreneur. Mon père est ingénieur et travaille à son compte depuis plusieurs années. Je partage cela avec lui et c’est intéressant de pouvoir en discuter ensemble. Il me soutient tout comme le reste de ma famille, mes amis et surtout mon mari qui a sa grande part de responsabilité dans la réussite de mon projet.
Je dirais que le statut de « mompreneur » me va assez bien car plus je suis occupée, plus je suis efficace !
Découvrir le site de Marine www.mymlanguageservices.com