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Deni de grossesse : détecter les symptômes pour agir

 
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Le déni de grossesse est un phénomène rare mais significatif, touchant une petite proportion de femmes. Ces dernières ne prennent pas conscience de leur état, parfois jusqu’à un stade avancé de la grossesse. En France, environ 3 000 femmes sont affectées chaque année par cette situation, qui peut être partielle (découverte de la grossesse après le premier trimestre) ou totale (révélation au moment de l’accouchement).

Les origines du déni sont souvent psychologiques, liées à l’angoisse, des traumatismes, ou des situations familiales complexes. Il est essentiel de comprendre et reconnaître les signes du déni de grossesse pour apporter le soutien nécessaire aux femmes concernées, garantissant ainsi leur bien-être et celui de l’enfant. Cet article explore la nature du déni de grossesse, ses signes, et les démarches à suivre face à ce phénomène.

Comprendre le déni de grossesse

Qu’est-ce qu’un déni de grossesse ?

Le déni de grossesse est un phénomène psychiatrique où une femme ne prend pas conscience de sa grossesse, souvent bien après le premier trimestre. Ce mécanisme de défense psychique est catégorisé comme un trouble de la gestation psychique, où le cerveau de la femme adopte une stratégie inconsciente pour la protéger d’une angoisse ou d’un traumatisme. Contrairement à la grossesse nerveuse, où une femme pense être enceinte sans l’être, le déni de grossesse se caractérise par l’absence ou la minimisation des symptômes habituels de la grossesse.

Cette situation peut être due à divers facteurs, tels que l’angoisse de porter un enfant, des traumatismes du passé, des conflits psychiques non résolus, ou un contexte familial difficile. Le déni de grossesse est ainsi une réponse du corps à la psyché, rendant la grossesse souvent invisible à l’œil nu et aux symptômes courants.

Les différents types de dénis de grossesse

Il existe deux principaux types de dénis de grossesse : le déni partiel et le déni total.

Le déni de grossesse partiel se produit lorsque la femme apprend sa grossesse entre la fin du premier trimestre et le terme de la grossesse. Dans ce cas, la reconnaissance de la grossesse peut se faire à n’importe quel moment après la quatorzième semaine d’aménorrhée.

Une fois la grossesse reconnue, le corps de la femme peut subir des changements rapides, parfois en quelques heures.

Le déni de grossesse total est plus rare et se caractérise par le fait que la femme n’est pas consciente de sa grossesse jusqu’au moment de l’accouchement. Cette situation peut être particulièrement traumatisante pour la femme et nécessite souvent une prise en charge psychologique et médicale immédiate après la naissance de l’enfant.

Ces deux types de dénis de grossesse soulignent l’importance de comprendre les mécanismes psychologiques et physiologiques en jeu, afin de mieux soutenir les femmes qui en sont affectées.

Les symptômes clés à surveiller

Absence de symptômes classiques de grossesse

L’aspect le plus frappant du déni de grossesse est souvent l’absence ou la minimisation des symptômes classiques associés à la grossesse. Contrairement aux attentes, les femmes en déni de grossesse ne montrent pas toujours des signes typiques tels que l’aménorrhée (arrêt des règles), les nausées matinales, la prise de poids ou des changements visibles au niveau de l’abdomen et de la poitrine. Il est même possible que certaines femmes continuent à avoir des saignements semblables à des règles, les menant à écarter l’idée d’une grossesse.

Par ailleurs, les douleurs abdominales et les modifications hormonales peuvent être erronément attribuées à des troubles digestifs ou à d’autres problèmes de santé, plutôt qu’à une grossesse.

Manifestations psychologiques et émotionnelles

Les manifestations psychologiques et émotionnelles peuvent également être présentes chez les femmes en déni de grossesse, souvent confondues avec d’autres conditions. Les sautes d’humeur, l’anxiété, et les changements d’appétit sont des symptômes communs pouvant être liés à d’autres causes que la grossesse.

Ces symptômes émotionnels et psychologiques peuvent être tellement subtils qu’ils ne sont pas directement liés à une grossesse. De plus, le stress, la peur et les traumatismes passés peuvent jouer un rôle clé dans le déni de grossesse, servant de mécanismes de défense inconscients qui empêchent la femme de reconnaître sa situation.

Cas particuliers : symptômes physiques discrets

Dans certains cas, les symptômes physiques de la grossesse peuvent être extrêmement discrets et facilement dissimulés. Par exemple, le ventre de la femme peut ne pas s’arrondir significativement, ou l’utérus peut s’allonger le long de la colonne vertébrale, rendant la grossesse presque imperceptible physiquement.

Les mouvements fœtaux peuvent être confondus avec des troubles digestifs, et les tensions dans les seins ou les problèmes de dos peuvent être minimisés ou attribués à d’autres causes. De plus, l’absence d’envies alimentaires inhabituelles ou de fréquentes envies d’uriner peut rendre la reconnaissance de la grossesse encore plus difficile. Il est donc essentiel de rester vigilant et de consulter un professionnel de santé en cas de symptômes inhabituels ou de doutes persistants.

Les signaux d’alerte spécifiques

Modifications corporelles inexpliquées

Lors d’un déni de grossesse, certaines modifications corporelles peuvent survenir sans être immédiatement reliées à une grossesse. Par exemple, il est possible que des saignements vaginaux soient confondus avec des menstruations habituelles, ce qui peut empêcher la femme de suspecter une grossesse.

De plus, des douleurs abdominales et des nausées peuvent être erronément attribuées à des troubles digestifs ou à d’autres conditions de santé, plutôt qu’à une grossesse. Ces symptômes physiques discrets, tels que des douleurs au ventre considérées comme des crampes d’estomac ou des troubles gastro-intestinaux, peuvent constituer les seuls signes visibles et sont souvent sous-estimés ou mal interprétés. Il est également possible que le ventre de la femme ne s’arrondisse pas de manière significative, ou que l’utérus se développe le long de la colonne vertébrale, rendant la grossesse presque imperceptible physiquement.

Cette absence d’augmentation notable du périmètre abdominal ou la présence d’un léger bombement abdominal peuvent contribuer au déni de grossesse.

Changements comportementaux et déni

Les changements comportementaux peuvent aussi représenter des signaux d’alerte significatifs. Les femmes en déni de grossesse peuvent manifester des sautes d’humeur, de l’anxiété, et des changements d’appétit qui ne sont pas directement liés à une grossesse. Ces signes émotionnels et psychologiques peuvent être si subtils qu’ils ne sont pas immédiatement identifiés comme des symptômes de grossesse.

En outre, les femmes en déni de grossesse peuvent adopter des comportements visant à dissimuler leur état, comme le fait de continuer à porter des vêtements dissimulant leur grossesse ou d’éviter les situations où leur état pourrait être révélé. Ces comportements sont souvent inconscients et font partie du mécanisme de défense psychique inhérent au déni de grossesse.

Distorsion de la perception corporelle

Une distorsion de la perception corporelle est un élément clé du déni de grossesse. Les femmes concernées peuvent ne pas percevoir ou identifier les mouvements fœtaux, les confondant avec des troubles digestifs ou d’autres sensations corporelles courantes.

Cette distorsion peut conduire à ce que la femme ne remarque pas les changements physiques typiques de la grossesse, comme la prise de poids, les tensions dans les seins, ou les fréquentes envies d’uriner. Cette distorsion de la perception corporelle est souvent exacerbée par le fait que la femme ne se considère pas enceinte et ne s’attend pas à éprouver ces symptômes.

Cela engendre un cercle vicieux où le déni est maintenu jusqu’à l’apparition de signes plus manifestes, comme des douleurs abdominales intenses, qui poussent la femme à consulter un médecin.

Agir face à un déni de grossesse

Quand consulter un professionnel de santé ?

Il est important de consulter un professionnel de santé dès l’apparition de symptômes inhabituels ou en cas de doute sur une éventuelle grossesse. Même sans les symptômes classiques de grossesse, des signes comme des douleurs abdominales, des nausées, une fatigue inhabituelle, ou des saignements vaginaux qui pourraient être confondus avec des règles, doivent inciter à consulter. Un test de grossesse, accompagné d’une échographie et d’une prise de sang, peut confirmer la grossesse et engager une prise en charge appropriée.

L’importance du soutien psychologique

Le déni de grossesse peut signaler une souffrance psychique profonde, rendant le soutien psychologique essentiel pour aider la femme à accepter sa grossesse. Les équipes de santé, incluant psychologues et psychanalystes, jouent un rôle fondamental dans l’accompagnement de ces femmes. Des groupes de parole, comme ceux de la maternité Jeanne de Flandre, offrent un espace pour partager expériences et émotions, contribuant à briser le tabou et à fournir le soutien nécessaire à la parentalité. Le soutien psychologique aide à donner du sens à l’expérience vécue, favorisant ainsi un lien sain entre la mère et l’enfant.

Prise en charge médicale et suivi de la grossesse

Une fois la grossesse confirmée, une prise en charge médicale et un suivi régulier sont indispensables pour la santé de la mère et de l’enfant. Les équipes médicales doivent être attentives aux besoins spécifiques de ces femmes, en considérant le potentiel choc psychologique de la révélation de la grossesse. Le suivi inclut des examens réguliers, des échographies, et des conseils sur la santé et la nutrition pendant la grossesse. Il est également essentiel de préparer la femme à l’accouchement et à la parentalité, en lui offrant informations et soutien continu. Dans les cas de déni total découvert juste avant l’accouchement, une prise en charge immédiate et coordonnée entre les équipes médicales et psychologiques est nécessaire pour gérer le traumatisme et assurer un accouchement sécurisé.

Prévenir le déni de grossesse : est-ce possible ?

Eduquer et informer sur le déni de grossesse

La prévention du déni de grossesse repose principalement sur l’éducation et l’information du grand public et sur une formation ciblée pour les professionnels de santé. Il est essentiel de faire prendre conscience aux femmes et à leur entourage des signes et symptômes qui peuvent indiquer un déni de grossesse, bien qu’ils soient souvent discrets ou inexistants. Une connaissance approfondie des mécanismes psychologiques et physiologiques impliqués peut contribuer à détecter les cas de déni plus tôt.

Les campagnes de sensibilisation et les programmes éducatifs devraient aborder les différentes formes de déni de grossesse, identifier les facteurs de risque, et expliquer les conséquences possibles pour la mère et l’enfant. Il est également essentiel que les professionnels de santé soient formés pour repérer les signes moins évidents et les symptômes peu reconnus pouvant suggérer un déni de grossesse.

Cette formation spécifique vise à diagnostiquer plus tôt et à offrir un suivi adapté aux femmes concernées.

Renforcer le soutien psychosocial des femmes à risque

Le soutien psychosocial est fondamental dans la prévention du déni de grossesse chez les femmes à risque. Celles ayant vécu des traumatismes, des conflits internes, ou ressentant une ambivalence face à la maternité sont particulièrement vulnérables.

Proposer un environnement soutenant et sécurisant, où elles peuvent librement exprimer leurs émotions et préoccupations, peut s’avérer essentiel pour prévenir ou atténuer le déni. Les groupes de parole et les thérapies individuelles ont un rôle clé à jouer dans ce cadre.

L’Association Française pour la Reconnaissance du Déni de Grossesse (AFRDG) et d’autres entités similaires s’efforcent de fournir des espaces d’accueil psychique pour les femmes et leurs enfants, facilitant leur transition vers la parentalité. Par ailleurs, le soutien de l’entourage proche est essentiel. Familles et partenaires doivent être informés et sensibilisés aux signes précurseurs de déni de grossesse, pour pouvoir offrir le soutien nécessaire et encourager les consultations professionnelles si besoin.

Conclusion

Le déni de grossesse est un phénomène complexe et multifacette, influencé par des facteurs psychologiques, sociodémographiques et physiologiques. Il est essentiel de comprendre que ce déni peut être total ou partiel, et qu’il affecte environ 2 à 3 femmes sur 1,000 naissances.

La reconnaissance des symptômes subtils et la prise en charge appropriée par les professionnels de santé sont essentielles pour éviter les complications néonatales et maternelles. Le soutien psychosocial et la sensibilisation du public sont des éléments clés pour améliorer la détection et la gestion de ces cas. Il est important de lever la stigmatisation autour du déni de grossesse et de fournir un environnement de soutien et de confiance pour les femmes concernées.

En agissant de manière préventive et en offrant un soutien adéquat, nous pouvons améliorer la santé et le bien-être des mères et de leurs enfants. Passons à l’action en informant et en formant les professionnels de santé, en sensibilisant le public, et en offrant un soutien psychologique et médical adapté pour celles qui en ont besoin.

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