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Il a le menton de Grand-Mère, le nez de la tante Jacqueline, les yeux de son père et la bouche de belle-maman…mais votre enfant vous ressemble, rassurez-vous ! Car si tout votre entourage, et particulièrement votre belle-famille, trouve des tas de ressemblances à qui bon lui semble, il vous reste la partie éducative ! A vous d’en faire une version améliorée de vous ! Car soyons clairs, même si nous essayons au mieux de laisser notre enfant s’épanouir pleinement, nous sommes aussi de parfaites influenceuses (et pas que sur Insta).
L’enfant – notre enfant – c’est un mini nous…en mieux ! Alors évidemment, nous essayons par tous les moyens de le rendre meilleur, et la course folle à la perfection commence. Avec votre mari, vous arrivez chacun avec votre petit bagage éducationnel sur le dos, chacun son avis, chacun ses méthodes, ses réflexes, sa conception des choses… Même quand l’on vient du même « monde ». Car l’on est tous sacrément différents et c’est évidemment ce qui fait le charme de nos vies.
On peut avoir reçu une éducation très classique, l’avoir très bien intégré, s’en être épanoui profondément, et vouloir reproduire la même chose. Même si 25-30-35 années séparent deux générations. « Mes parents m’ont toujours beaucoup poussé dans le sport. Cela m’a dégourdie et aujourd’hui, avec l’une de mes filles assez timide, je l’ai inscrite à des sports collectifs » nous confie Marguerite. A l’inverse, on peut avoir l’envie et le besoin de ne pas reproduire ce schéma-là. « Nous avons été éduqués de manière tellement stricte – tout était une interdiction – qu’aujourd’hui avec mes enfants, c’est pile l’inverse, tout est possible du moment que nous expliquons bien les limites de chaque situation avec mon mari », raconte Sybille, maman de trois enfants.
Si influencer signifie cadrer, diriger, emmener vers, alors, oui le rôle des parents est bien celui d’être un influenceur. Le Larousse donne la définition suivante : Action, généralement continue, qu’exerce quelque chose sur quelque chose ou sur quelqu’un. Autrement dit, un parent !
Que l’on veuille reproduire à l’identique ce que l’on a reçu ou faire exactement l’inverse ou découvrir de nouvelles méthodes, nous influençons forcément notre enfant. Rien ne nous empêche de nous adapter à chaque caractère par la suite. Mais le socle doit être là. Et ce socle, c’est aux parents qu’il revient.
Comme dans toute l’éducation des enfants, des choix quotidiens sont faits. Et ce sont bien les parents qui donnent le cap. Il y a ceux qui se détendent, qui deviennent plus souples sur certaines règles qui leur semblaient primordiales, qui lâcheront par exemple sur le « Monsieur / Madame » et qui accepteront que leurs copains se fassent appeler par leurs prénoms ; d’autres n’imposeront plus la combinaison serre-tête-jupe-plissée, et passeront au look baskets-full jean. Ou encore, il y aura moins de ségrégation « table des adultes et table des enfants » (aka les enfants n’ont pas le droit parler) et des conversations intergénérationnelles seront lancées.
Il en va de même avec le choix des amis des enfants. De vrais videurs de boîte de nuit ! L’aumônier d’une école à Paris avait expliqué aux élèves à la rentrée qu’il fallait se créer différents cercles d’amis. Il y a les amis avec qui on rigole durant la récréation, les amis qui sont forts en classe et qui vous tirent vers le haut, les amis qui partagent les mêmes goûts sportifs, artistiques…et ainsi de suite. Le but est de choisir plusieurs amis et de savoir pourquoi on les apprécie. En cela, les parents aussi sont des influenceurs de renom ! Il y a toujours le cercle d’amis « présentables aux parents »…
On reproduit ce que l’on a reçu, mais étant des êtres libres, nous sommes capables de comprendre ce qui nous a manqué plus jeunes et pouvons essayer de « réparer » ce manque. Quand l’un de nos enfants est doté de nos qualités (cela va de soi…), mais aussi certains de nos défauts (ça arrive parfois…), ces derniers peuvent particulièrement nous agacer car nous savons d’autant plus que telle ou telle tare vous poursuit toute votre vie, et vous souhaiteriez épargner cela à la génération suivante. « Ma fille a des super notes, mais uniquement dans les matières qui l’intéresse…Plus jeune, j’étais pareil. J’essaye de lui expliquer en quoi cela est handicapant dans sa scolarité. Et comme elle n’apprend que par le jeu, j’ai réussi à trouver des jeux de carte sur les mathématiques. Depuis cela va mieux », se souvient Bérengère.
C’est par l’exemple que nous pouvons influencer nos enfants. Comme le dit si bien le Joseph Ratzinger, cardinal à l’époque : « La joie de croire que l’on rencontre chez certains a quelque chose parfois de contagieux ».
Influencer c’est peut-être donner le cap, mais cela n’empêche pas de s’adapter à chacun de ses enfants. Comme le dit un bon dicton, on peut conduire l’âne à la rivière, mais on ne peut le forcer à boire…CQFD.
Crédit photo : @annalandstedt