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Voici le témoignage de Sébastien, papa de Céleste. Il nous raconte comment il a assisté à l’accouchement de sa femme et vécu ce moment inoubliable rempli d’émotions, merci Sébastien pour ce touchant témoignage !
J’ai vécu l’accouchement de notre première fille (mars 2018) vraiment en binôme avec ma femme. Une préparation à l’haptonomie nous avait donné des outils concrets pour apprendre à gérer la douleur des contractions. Pendant toute la phase de contractions, j’ai été fier de pouvoir aider ma femme à gérer sa douleur par l’imagerie mentale d’un petit scénario que je lui répétais à chaque contraction et qui marchait très bien. Je lui disais aussi ce que je voyais sur le monitoring quand les contractions arrivaient et quand elles repartaient. Ma femme a beaucoup souffert (contractions déclenchés, et accouchement par les reins) et je m’attachais à améliorer son confort dans les petits détails et les petits instants du présent, je l’ai accompagné prendre un bain pour se détendre avec de la musique, j’étais aux petits soins; c’était dur pour moi de la voir souffrir, et en même temps si fier de tout ce qu’elle était en train d’accomplir pour notre bébé et notre famille. Cela me plongeait dans un grand respect devant ce qu’elle arrivait à faire toute seule, si bien et si naturellement, devenir une maman.
La phase de contractions a duré longtemps près de 22h de travail depuis le déclenchement, c’était un vrai marathon pour elle et pour moi. Ma femme a pu avoir de la morphine pour se reposer pendant la nuit, quand à moi j’étais à ses côtés, somnolent sans pouvoir vraiment dormir sur cette chaise d’hôpital pas du tout confortable. Le col s’ouvrait très très lentement et j’ai dû trouver des trésors de persuasion pour féliciter mon épouse pour tous les efforts effectués et l’encourager à rester dans une dynamique d’ouverture, ne pas se décourager devant le travail qui restait à faire. Ces moments ont été vraiment un travail d’équipe, elle a su me laisser une place pour l’aider à ses côtés et cela me laisse le souvenir d’un grand moment partagé à deux, difficile pour autant.
Au petit matin, ma femme a enfin obtenu la pose de la péridurale et a pu se reposer un peu. Aussi bizarrement que cela puisse paraître, je semblais souffrir avec elle, à ses côtés mais aussi avec elle. Tout le travail de contractions avait été épuisant pour elle, et fatiguant pour moi aussi. Au moment où je l’ai vu pris en charge par l’anesthésiste pour la péridurale, je me souviens avoir été très ému, rempli d’une émotion confuse et indéfinissable qui signait le franchissement d’une étape difficile. J’ai littéralement craqué nerveusement, pleurant pendant 10 grosses minutes, sans savoir pourquoi. Un vrai volcan émotionnel qui jaillissait de plus profond de moi et je n’arrivais pas à contrôler. J’étais terriblement fier de ma femme de l’avoir vu réaliser toutes ces avancées , soulagé que sa douleur soit désormais atténuée par la péridurale, et puis toujours très impatient de rencontrer bébé, tout en stressant de savoir tout le monde en bonne santé à la fin de l’accouchement. J’étais littéralement épuisé de cette nuit blanche de coaching en continu.
Essayant de décompresser comme je pouvais, j’avais largement puisé dans ma petite valise de paternité et m’étais enfilé moult bonbons, compotes et trucs beaucoup trop sucrés au final.
Dans les dernières heures avant l’accouchement, je me souviens avoir compté les secondes, c’était interminable, je me raccrochais au défilement continu de l’horloge numérique pour canaliser mon impatience et mon stress. Savoir que rien n’arrêterait cette foutu horloge m’a aidé à garder ma patience seconde après seconde jusqu’à la naissance.
Au moment de la naissance, je me suis placé au niveau de ma femme et l’ai encouragé à pousser, pousser, pousser. Les sages femmes ont été formidables car elles nous ont vraiment bien aiguillées sur ce qui fallait faire. Je trouvais que ma femme avait super bien poussé mais visiblement ce n’était pas assez, à tel point que le bébé était bien engagé et qu’il risquait de se trouver coincé si elle ne poussait pas plus, d’après une sage femme. Je voyais ma femme commencer à se décourager, si près du but, et cela m’inquiétait beaucoup. J’ai reçu cette phrase comme un véritable coup de fouet, craignant vraiment pour le santé et le bien être de notre bébé. J’avais été attentif aux instructions des sages femmes jusqu’à présent, mais à partir de ce moment j’ai décidé de monter sur le pont.
Tout autant que ma femme criait pour pousser, je me suis mis à crier autant qu’elle pour l’encourager. J’ai vraiment donné de la voix avec elle. On aurait dit une mêlée du 15 de France à la dernière minute des arrêts de jeu.
Tout cela dans un flot de sueurs, de larmes, de stress, bref, cela a parfaitement fonctionné puisque notre fille Céleste est née comme une fleur une poignée de secondes plus tard. Je crois que les sages femmes ont été très très impressionnées de toute la force qui a été mise dans cet encouragement des derniers mètres. J’imagine que les autres couples dans le couloir devaient se demander ce qui se passait dans notre salle de naissance.. L’accouchement a été sans séquelle pour ma femme et pour notre bébé, tout s’était bien passé.
Ma femme et ma fille étaient absolument magnifiques toutes les deux ensembles, rayonnantes malgré tout cela. J’ai pu couper le cordon proprement. Les premiers instants à trois étaient littéralement hors du temps, quoi qu’en disait la petite horloge toujours aussi impassible à poursuivre sa course du temps.
Pendant que les sages femmes s’occupaient de mon épouse, j’ai pu prendre Céleste dans mes bras pour l’emmener faire ses premiers soins, je ne lui lâchais pas la main ou le pied, je voulais tenir le contact à chaque instant. Je l’ai changé et habillé tout seul sous l’œil admiratif des sages femmes et je l’ai porté dans mes bras pendant 10 minutes, à la regarder. Ce moment a été très magique et privilégié pour moi. J’ai eu la sensation de faire cette « fameuse rencontre » avec ma fille, les yeux dans les yeux.
C’était ma princesse, si toute petite et si toute belle en même temps, très éveillée et très vive déjà. Céleste était attentive à tout ce qui se passait autour d’elle et ne me lâchait pas des yeux. Elle était vraiment magnifique le plus beau bébé que la terre ait porté, j’étais tout amoureux d’elle, un papa déjà littéralement conquis. En quelque minutes, elle m’avait fait grandir à pas de géant sur mon chemin de papa. Puis je l’ai ramené dans les bras de sa maman qui était bien impatiente aussi. Nous sommes ensuite allés en chambre parentale à la maternité où nous avons pu passer trois jours ensemble; je pouvais dormir sur place sur un petit canapé lit pour continuer de veiller sur le bien être de ma femme et ma fille, donner les bains et les premiers soins.
Cette nouvelle génération de papas
Les papas pendant l’accouchement leurs témoignages