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Le rêve d’une grossesse paisible, sans tracas, reposante et ressourçante, habite, je pense, toutes les (futures) mamans. Pourtant parfois, la vie durant ces neuf mois n’est pas un long fleuve tranquille… Est-ce toujours un mal pour autant ? Ou au contraire, les épreuves peuvent-elles être l’occasion de repenser sa vision du monde et de repartir sur des bases plus solides, à l’approche de l’arrivée de Bébé ? Voici un retour d’expérience un peu particulier autour d’une histoire de punaises de lit, sujet tristement d’actualité… Je ne souhaite à personne de vivre cela, mais si ce témoignage peut en inspirer certaines, l’objectif sera atteint !
Tout commence un 22 août au soir, dans le Sud de la France. Nous nous couchons paisiblement, au milieu des cartons à moitié déballés. Ce soir-là marque la première nuit dans notre nouvel appartement. Intérieurement, je ne peux m’empêcher de savourer cet instant de glissement vers le sommeil, bien mérité après plusieurs semaines éprouvantes : la préparation des cartons si lente à cause des nausées du premier trimestre de grossesse, le changement répété de la date du déménagement, cette panne de voiture en plein milieu de la traversée de la France… Alors oui, je ne suis pas femme de militaire depuis longtemps, il ne s’agit que de notre premier déménagement, mais nous avons déjà notre dose d’expérience. Enfin, nous allons pouvoir installer notre « chez nous », qui sera peut-être le cocon où naîtra notre bébé en début d’année prochaine.
Pourtant, contrairement à mon mari, je n’arrive pas à trouver le sommeil. 3h du matin déjà… Non vraiment, je ne peux pas dormir. C’est étrange, ces démangeaisons comme cela… comme de petites piqûres partout sur le corps… Est-ce que je psychote ? Rien ne coûte d’allumer la lampe de poche de son portable pour se rassurer, et pouvoir enfin dormir paisiblement. Et là… mais qu’est-ce donc que ces petits points qui se déplacent sur les draps, sur moi aussi ? De petits points rouge foncé d’un millimètre, avec de toutes petites pattes blanches transparentes autour…
Inutile de vous dire que je n’ai jamais pu me rendormir. Du canapé-lit, je passe sur un tapis de sol dans la pièce d’à côté, tout en veillant à ne pas réveiller mon mari qui, lui, a impérativement besoin de dormir pour affronter son réveil à 6h et sa première journée. Alors, toute la nuit, je « scrolle »… Est-ce que cela pourrait être des punaises de lit ? Fin août, le sujet n’avait pas encore fait la une de l’actualité, mais les articles étaient déjà nombreux. Pourtant les insectes que j’observe sont bien plus petits que les punaises de lit décrites sur internet. A moins que… ce ne soient des larves à peine écloses. Charmant.
Le lendemain, après d’innombrables appels et visites de spécialistes, le verdict tombe : oui, ce sont bien des punaises de lit. Proviennent-elles du nouvel appartement, où elles se seraient cachées derrière les plinthes ? Ou bien du déménagement, des affaires de la personne qui déménageait dans le même groupage ? Les avis sont partagés, on ne saura probablement jamais. Toujours est-il que la veille, avec nos incessants allers-retours d’une pièce à l’autre pour déballer les affaires des cartons, les maudits insectes ont potentiellement pu se répandre partout.
Alors il faut soigneusement remballer toutes les affaires (oui oui, toutes !) dans des sacs poubelles étanches. Et attendre. Attendre les trois passages du désinfectiseur, qui vaporise, à dix/quinze jours d’intervalle, un insecticide dans tout l’appartement. Puis il faudra congeler chaque sac poubelle pendant trois jours. Ou bien laver les textiles à plus de soixante degrés. Ou bien encore, enfermer les affaires dans des boîtes étanches pendant deux ans. Inutile de dire que, comme nous redéménageons potentiellement dans quelques mois, le congélateur et la machine à laver seront la solution.
De toute cette histoire, nous en sortons à peine ; plus qu’une douzaine de sacs à congeler. J’ai retrouvé le moral, le sourire, et je ne me lève plus (du moins presque plus) la nuit pour vérifier l’absence de punaises dans nos draps.
Mais surtout, voici là où je voulais en venir. Avec un peu de recul, je pense que cette épreuve m’a appris énormément de choses qui pourront m’aider dans ma vie de future maman : l’adaptabilité, le lâcher-prise, la gestion du stress, l’importance de se recentrer sur l’essentiel notamment.
Notre Bébé n’en était qu’à sa quinzième semaine de vie in utero lors du déménagement. Je ne le sentais donc pas encore bouger. A l’énorme stress de la situation est venu se rajouter la peur de faire une fausse couche, ou que cet état émotionnel second n’affecte son développement. Mais j’ai compris qu’en lui expliquant tendrement la situation, Bébé pouvait, du haut de ses quelques semaines d’existence, l’affronter avec moi. Qu’il était même ma principale motivation pour avancer.
Cela m’a donné l’idée d’écouter des podcasts de relaxation pour femme enceinte, qui m’ont littéralement sauvée ! Jamais je n’aurais fait cela auparavant ! Pourtant, ce sont de merveilleux moments de rencontre avec son Bébé en cœur à cœur. Tout n’est pas prévisible dans le déroulement de la grossesse. Tout n’est pas maîtrisable et il y a une grande part d’abandon à garder. Mais dans les épreuves, quelles qu’elles soient, la maman et son bébé sont une équipe d’une force incroyable, qui peut tout surmonter avec amour.
Le fait d’avoir dû partir de notre logement trois semaines pour fuir les insecticides, nocifs pour la femme enceinte et le bébé, m’a fait réaliser l’importance de prêter attention aux multiples autres perturbateurs endocriniens, malheureusement de plus en plus présents dans nos quotidiens, notamment dans les emballages, les cosmétiques et les produits d’entretien.
Par-dessus tout, j’ai ouvert les yeux sur l’importance de (ré)enchanter son intérieur. Quelle chance immense que d’avoir une habitation bien tenue, bien meublée, bien décorée. Non pas que les punaises de lit soient à proprement parler un problème d’hygiène. Elles peuvent malheureusement s’introduire partout, quel que soit l’état de l’appartement ou de la maison, même si de fait un intérieur très propre et bien rangé, où l’on passe l’aspirateur souvent, peut être un moyen de se rendre compte rapidement du problème. Mais c’est surtout d’en être privée pendant ces longues semaines qui m’a fait prendre conscience du trésor d’avoir une habitation dans laquelle on se sente bien, décorée à notre image.
Les auto-entrepreneuses, les créatrices qui comme moi travaillent depuis leur domicile pourront témoigner de l’importance de leur cadre de vie pour trouver l’inspiration et la motivation au quotidien. Pour les femmes de militaires également, créer un espace intérieur accueillant et décoré avec soin devient crucial, dans la mesure où cet aménagement est le point d’ancrage que garde le foyer à chaque mutation. Quel réconfort, pour ne pas se sentir trop dépaysés, que de retrouver les mêmes meubles, les mêmes cadres, les mêmes bibelots, dont on connaît par cœur les moindres détails et auxquels sont attachés tant de souvenirs.
Non, j’en suis persuadée, la décoration n’est pas une notion futile pour « bonnes femmes ». Elle rejaillit sur le moral de toute la famille ! Elle exprime, que ce soit dans le secret ou aux yeux des invités de passage, l’essence et les valeurs du foyer. Immédiatement, la décoration confère une ambiance, un bien-être. C’est ce bien-être auquel goûtent peut-être tout particulièrement les femmes au foyer. Un bien-être d’autant plus important en contexte de grossesse. Préparer un cocon douillet pour l’arrivée de son bébé, c’est exprimer matériellement l’amour qu’on lui porte et le nuage d’affection dont on veut l’entourer. C’est ce dont je raffole dans mon métier de portraitiste et illustratrice : permettre à mes commanditaires de personnaliser leur intérieur, d’en faire un reflet de leurs goûts et de leurs aspirations, pour que leur foyer devienne un lieu réconfortant, convivial et reposant. Comme quoi, la beauté peut être utile…
Témoignage de Victoire, lectrice de Maman Vogue
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