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Je veux accoucher par voie basse !

 
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Après une première grossesse idyllique, j’ai accouché par césarienne en urgence (détresse fœtale) et en suis restée très marquée psychologiquement. Qu’à cela ne tienne, ça ne m’a pas empêché de retomber enceinte. Mais certaines sensations, certains souvenirs douloureux sont revenus. Je me surprenais à pleurer dans la rue en revivant l’angoisse de l’entrée en trombe du personnel médical, du chemin vers le bloc, le trait du scalpel et les gestes qui me bougent, sortent mon bébé…heureusement, elle a fini en anesthésie générale alors mes souvenirs s’arrêtent là.

Puis, il y a eu cette fameuse discussion avec une sage-femme qui m’explique que le protocole veut que les femmes césarisées une première fois ont bien plus de chance que les autres d’en subir une deuxième (on ne prend pas de risque). Or, après deux césariennes, presqu’aucune maternité n’accepte que la maman accouche par voie basse pour une 3ème grossesse. Et la 4ème grossesse n’est pas recommandée…Sauf que moi j’aimerais bien voir naitre un de mes enfants, aller au bout d’une naissance et avoir le choix du nombre d’enfants que je souhaite accueillir dans notre famille. De rendez-vous en rendez-vous, gynécos, échographes, sage-femmes, … tout le monde a un avis différent et je passe d’un « N’y comptez pas ma petite dame » à un « pas de problème, ce n’est pas un sujet pour vous ». J’ai vécu une grossesse beaucoup plus angoissante que ma première, beaucoup plus orientée vers la peur panique d’être de nouveau opérée.

 « je décide quand même de mettre toutes les chances de mon côté « 

Je me renseigne sur les différents facteurs qui pourraient m’envoyer au bloc. Pour partie, je peux jouer dessus : un gros bébé, un travail trop long qui nous fatigue tous les deux, un bébé qui se présente en siège, un travail qui ne se lance pas… et il y aura les aléas. Mais je décide quand même de mettre toutes les chances de mon côté : presque pas de sucre pendant quasiment 9 mois, j’ai bu des litres de tisane de feuilles de framboisier le dernier mois, homéopathie, … j’ai passé 9 mois à dire à mon bébé qu’on était une équipe, qu’il fallait qu’on fasse tout pour se rencontrer « normalement ».

A 6 semaines de l’accouchement, j’ai fait une radio du bassin pour vérifier si mon bébé pourrait se frayer un chemin, on compare pragmatiquement la largeur du bassin avec le périmètre crânien du bébé lors de la dernière écho. Lorsque j’en ressors, le médecin me dit que jamais un bébé ne pourra passer, à part peut-être une crevette. Manque de bol, les prévisions promettent plutôt un gros bébé…j’en ressors dévastée. Quelques jours plus tard, une sage-femme relit mes résultats et me dit qu’il n’y a aucun problème. Mon dossier passe néanmoins en conseil avec les obstétriciens du service de la maternité où je suis inscrite. On « m’autorise » une voie basse ; c’est réellement le terme utilisé. Loin de moi l’idée de critiquer le corps médical de cette maternité, ce sont vraiment des gens formidables mais il est vrai que le protocole et les aller-retours entre les différents intervenants qui vous poussent à penser qu’au final, ce sera au petit bonheur la chance, m’ont épuisé moralement.

Se préparer à accueillir ce bébé comme il le mérite

Pendant les dernières semaines, je vois la psychologue de la maternité. Oui, il faut aussi me préparer à l’éventualité que ça ne se passe pas comme je souhaite…Elle est si douce, si à l’écoute de mon ressenti de ce 1er traumatisme, si compréhensive de mon besoin de mener un accouchement à son terme. Elle me donne plein de clefs de lecture pour m’aider à appréhender la naissance et me préparer à une autre opération, pour ne pas la vivre comme un deuxième échec, pour accueillir ce deuxième bébé comme il le mérite.

Probablement grâce aux tisanes, mon col est ouvert 3 jours avant mon terme, ma sage-femme me propose un décollement. Bien sûr ! Une chance de ne pas dépasser le terme, un risque en moins ! Je rentre chez moi dans la matinée après mon RDV mais dois revenir le soir, contractions rapprochées de 3 minutes, dernière ligne droite. Bref, au matin, je tenais dans mes bras un beau petit gars de pas moins de 4 kilos. Evidemment, il y a eu 12 heures épuisantes dont 5 passées sans péridurale car ça retarde l’ouverture du col et ralllonge le travail à marcher pour l’accélérer, une ventouse, une épisio géante, 4 hommes (un seul sage-femme homme dans l’hôpital, il est pour moi) devant moi jambes écartées, les yeux rivés sur le monito de son petit rythme cardiaque et le stress à chaque fois que quiconque passe la porte de ma chambre…mais comme c’est peu cher payé pour cette accomplissement et ce bonheur qui me saoulera à jamais. Encore aujourd’hui, en vous écrivant, je pleure.

Alors un petit témoignage d’optimisme pour toutes les femmes qui veulent une voie basse même avec des gros bébés, même avec des bassins étroits, même avec une 1ère opération, ça peut marcher comme sur des roulettes.!

Un petit conseil cependant : exprimez-vous ! Dites ce que vous voulez et redites le sans fin jusqu’à ce que vous sentiez que l’équipe médicale est aussi obsédée que vous l’êtes.

 

Paola Marceau
© photo Virginie Hamon pour Maman Vogue

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