Tous petits, dès la maternelle, les enfants vont entendre parler d’écologie.
C’est normal, nous prenons tous conscience de l’importance de prendre soin de notre planète. Sinon, l’avenir est très incertain.
Par conséquent les maîtresses ont dans les classes déployé une énergie folle et tout un tas d’activités pour sensibiliser les enfants à l’écologie.
Les sensibiliser à l’écologie est une très bonne chose. C’est essentiel même. Cependant, attention à ne pas les culpabiliser à ce sujet.
L’autre jour, un enfant faisait la remarque à ses parents que s’il y a de moins en moins d’espèce d’orangs-outans, c’est parce que « nous » avons trop planté de palmiers. L’huile de palme étant presque partout, il faut des hectares d’arbres qui la produisent. Il était entrain de percevoir un mini partie d’une nouvelle réalité dans sa vie. L’industrie est fini par avoir raison de notre nature et de notre écologie.
Cet enfant s’est senti tout d’un coup très malheureux d’imaginer que les singes n’avaient plus d’espace pour vivre, grimper, élever leurs petits, parce que lui, et le peuple d’êtres humains dont il fait partie, ravageait les forêts à une vitesse inimaginable.
Quand on sait à quel point les enfants sont des éponges, ne devrait-on pas être plus attentifs à la manière de leur annoncer ce genre de choses ?
Parlons franchement, sans se voiler la face !
Est-ce que l’être humain est en train de ravager les forêts ? Oui certainement !
Est-ce que certaines espèces sont en train de disparaître si on n’y prend pas garde et si on ne les protège pas ? Oui évidemment.
Est-ce que ce petit garçon de cinq ans est, à son niveau, le problème ? Absolument pas. Il sait à peine écrire « forêt » qu’on lui annonce qu’il est – par procuration – entrain de la détruire.
C’est pour cela qu’il est important de leur apprendre l’écologie et le soin de la planète. Tout en leur expliquant que l’état dans lequel elle se trouve aujourd’hui n’est absolument pas de leur responsabilité à eux petits choux de maternelles. Eux, quand il y a plusieurs années, de mauvaises décisions économiques et écologiques ont été prises, ils n’étaient qu’une lueur dans les yeux de leurs parents. Ils n’existaient que dans leur pensée: « un jour, peut-être… »
En revanche, nous pouvons les positionner comme solutionneurs. Pour ne pas nier tout ce qui abîme actuellement la planète, mais ne pas leur faire croire qu’ils sont le problème, mais plutôt la solution.
On peut très bien leur dire la vérité ! Leur expliquer que toutes ces dernières décennies l’être humain a pris plein de mauvaises décisions, parfois sans se rendre compte des conséquences sur l’écologie. Et que les séquelles actuelles sur la planète ont besoin que la génération qui arrive en prenne soin, tout particulièrement soin, voire même quelque part rattrape les erreurs du passé.
Selon moi, nos enfants n’ont pas besoin de porter le poids de nos décisions ou des mauvaises décisions de la génération précédente (et de toutes celles d’avant). Par contre ils ont besoin de prendre pleinement conscience de leur capacité à pouvoir désormais rectifier le tir.
Après tout, si on essaye d’apprendre de l’Histoire, les enfants qui sont nés pendant la guerre avaient un objectif principal : celui de reconstruire, de choisir d’aller de l’avant malgré les traumatismes indicibles vécus par leurs parents. Se relever, s’en sortir et ne plus jamais revivre les mêmes horreurs.
D’une certaine manière ils l’ont fait. Les 30 glorieuses, sans précédent dans l’histoire, montrent qu’on peut sortir d’une crise. Que plein de belles choses attendent à la sortie du tunnel, pour peu qu’on les recherche.
Certes, cela n’empêchera pas l’arrivée d’une nouvelle crise, souvent même provoquée par nos mauvaises décisions. Mais on relèvera le défi comme la fois précédente, convaincus qu’il est possible de trouver une issue. De toute façon, dès l’instant où l’on ne croit plus en une issue, à quoi bon essayer?
Le problème si on met dans la tête d’un enfant que « nous sommes nuls, nous avons abimé la Terre » , pas sûre que ça le motive à chérir la planète. Mais si on lui dit « tu es capable », « Ya des petits trucs tout simples qu’on peut faire pour montrer à la nature qu’on l’aime », « Qu’est ce qu’on pourrait mettre en place pour protéger les animaux ? Ce sont nos amis, ils ont besoin de nous pour être protégés », on le positionne comme un trouveur de solution.
La motivation qui nous tient sur la brèche dans la durée c’est toujours une motivation interne. Les pressions de l’extérieur nous forcent à agir, mais la petite voix dans notre coeur attise notre amour, voire notre passion, et nous porte bien plus longtemps et bien plus loin.
La culpabilité peut nous mettre en marche mais elle est limitée et destructrice de joie. L’amour, lui, nous donne des ailes et nous rend capables d’accomplir des choses qui dépassent nos attentes.
En somme, on est écolo parce qu’on aime réellement notre planète et pas pour libérer notre conscience.
Priscille – encourageuse sur le compte Instagram dépassée mais heureuse