Parler d’écologie avec les enfants ? Encore ??
J’ai la chance d’avoir des enfants dans mon entourage. Les miens, et leurs amis. C’est extraordinaire l’opinion d’un enfant. Elle n’a pas encore eu le temps d’être façonnée par le monde. Elle est sans filtre et sans préjugé. Ne dit-on pas « la vérité sort de la bouche des enfants » ?
Les adultes connaissent beaucoup plus de choses en quantité, mais les enfants, eux, ont une connaissance non formatée. C’est la raison pour laquelle chacune de leur question est essentielle car ils sont entrain de forger leur savoir.
Je me suis amusée à parler d’écologie avec mes enfants et certains de leurs amis. Je leur ai demandé pourquoi on fait le tri des déchets. Leurs réponses sont géniales: Apolline a répondu: « On met le plastique dans un bac spécial pour que le monsieur ou la dame qui va les récupérer, après que le camion poubelle les ai transportés dans un grand endroit, puissent construire autre chose avec ! Genre des bancs ou des escaliers« . Paul : « Bah, c’est pour tuer la pollution » ! Et Auguste a déclaré « C’est parce que l’écosystème a besoin d’être préservé si on veut que tous les animaux soient heureux de vivre ensemble« (ouais y’a des enfants qui sont plus avancés que certains adultes ! 😉)
Si j’essaie d’imaginer ce qui se passe dans la tête de ce petit bonhomme, l’herbe monte tellement haut, presque jusqu’à ses genoux, à quoi pense-t-il ?
J’ai l’impression qu’il pourrait se dire quelque chose de ce style: « J’ai 4 ans, je découvre tous les jours le mode qui m’entoure, tellement de choses nouvelles, tout parait intéressant et m’impose une centaine de questions à la minute. Je m’arrête dès que je vois une petite fleur, un scarabée, une herbe d’un joli vert sur un trottoir tout gris. J’ai la chance de voir des choses que papa et maman ne voient plus. Ou alors pas toujours, ça dépend s’ils ont leurs yeux sur leurs téléphones ou leurs pensées égarées dans mille soucis. A l’école, la maitresse nous a expliqué le mot changement climatique. Les adultes en parlent aussi, ils disent qu’il faut sauver la planète. Je ne comprends pas toujours, ça a l’air si compliqué, je ne sais pas ce que je dois faire. »
Mon amie m’a suggéré cette phrase l’autre jour: et si nous leur montrions le beau, le merveilleux, sans leur parler du reste ?
Ce sont des enfants, protégeons-les ! Et avec de Jolis mots, expliquons leur la fabuleuse histoire d’une graine qui devient plante. Spontanément, on a envie de prendre soin de ce qu’on aime, de le protéger. Nous les adultes, nous avons simplement, à leur montrer la beauté de ce qui nous entoure. Alors, naturellement, quand eux aussi seront adultes, ils auront aussi envie de le protéger.
Eloi faisait un jour une comparaison que j’avais tellement aimé ! Je vais vous répéter l’idée avec mes mots d’adultes.
Pour bien vivre ensemble, il faut que chacun trouve sa place et qu’on se respecte mutuellement. Quand un nouveau arrive à l’école, on l’accueille, on fait ce qu’il faut pour que sa se passe bien. La maitresse vérifie qu’on est sympa avec lui, qu’on l’accepte dans le groupe. Bah l’écologie c’est pareil. Si on veut bien vivre tous ensemble, les humains, les oiseaux, les moutons, les grenouilles et les araignées, il faut qu’on se respecte tous les uns les autres. On est censés vivre ensemble en harmonie. Et si mes actions d’humain mettent en danger la vie d’autres espèces, je dois me remettre en question. Je n’ai pas le choix, sinon tout va se déséquilibrer.
Connaissez vous des enfants qui font de la gymnastique ? Demandez aux petites gymnastes de vous parler d’équilibre. C’est un principe qu’ils ont bien saisi !!! La roue, le poirier, toutes ces figures ne sont possibles que lorsqu’on trouve l’équilibre. Penche à peine trop d’un coté et tu tombes !!! L’équilibre est subtil et nécessite une recherche constante.
Pensez à l’équilibre familial, ne sommes-nous pas sans arrêt entrain de ré-équilibrer ? A peine avons trouvé un semblant d’équilibre, qu’un événement vient tout bousculer et qu’il faut à nouveau trouver une nouvelle organisation. Mais quand tout le monde y met du sien, que chacun fait sa part, tout devient possible.
Alors, à Céleste, cette petite gymnaste qui m’explique que : « l’équilibre c’est quand tu n’es ni trop d’un côté, ni de l’autre », je réponds: est-ce que ce serait pas un peu pareil pour l’équilibre écologique ? On ne veut tomber dans aucun extrême. Zéro considération de la planète: on court à la catastrophe ! Zéro considération des besoins humains actuels, il faudrait réapprendre à vivre sans voiture, sans avion, sans usines…difficilement envisageable. Alors il nous faut trouver un juste milieu là-dedans. On cherche partout l’équilibre qui conviendra à tout le monde, et qui devra être réévalué tout le temps. On cherche, on persévère, on fait tous notre part et on lâche rien, parce que l’enjeu est trop grand.
Priscille – encourageuse sur le compte Instagram dépassée mais heureuse