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La naissance d’un enfant est un événement qui bouleverse la famille. Mais suite à mon accouchement, il m’est apparu comme évident que mon mari et moi avions vécu cela de manière totalement différente.
Facilité de projection pour la maman avoir son bébé au creux de soi, le sentir bouger, bref vivre la grossesse, nous aide, nous les femmes à nous rendre compte (même si en vrai on n’imagine pas toujours le bouleversement que cela va être). Pour le papa, parfois, tout cela reste très mystérieux et un peu moins concret. La femme et l’enfant sont au centre de toutes les préoccupations et parfois trouver sa place face à ce duo fusionnel n’est pas facile.
Pour essayer d’aider mon mari, je l’ai inclus dans tous les préparatifs. Moi, j’adorais faire des recherches et me renseigner, mais j’avais souvent du mal à trancher, alors ce rôle lui revenait !
C’est véritablement après la naissance que j’ai compris une des difficultés pour le papa (Et bien évidemment cela se répercute sur nous ! ).
Mon mari était très aidant, il se levait la nuit, prenait beaucoup en charge la maison bref, il était au top ! Mais les remarques de l’entourage ont été très dures à vivre :
« Tu exagères, il travaille lui, tu pourrais te lever et le laisser se reposer ». Alors déjà, les mamans se lèvent aussi, et elles aussi galèrent la journée. Ceci étant dit, je n’avais pas la capacité de tout gérer. Et là, je me suis dit que vraiment nous manquions de préparation à la naissance. Me retrouver avec la responsabilité de cette petite vie a été un immense tsunami et clairement, j’avais besoin de lui.
Mais, avec ce genre de remarques, en plus de douter de mes capacités de mère, je culpabilisais sur celles d’épouse. Oui, des femmes y arrivent et le font très bien ! Et alors ? Cette compétition permanente n’était pas (et n’est toujours pas) à l’ordre du jour de mes préoccupations.
D’un autre côté, certaines remarques étaient à l’opposé :
« En même temps, c’est normal qu’il t’aide, c’est aussi son enfant ». Bon alors, déjà, il ne m’aide pas, il fait sa part, pour autant même si c’est normal est ce qu’on ne doit pas le valoriser pour cela ? Moi, j’adore être félicitée pour mon rôle de maman, pourquoi les pères n’auraient pas aussi ce droit ?
Face à ce genre de réaction, j’acquiesçais tout en prenant la défense de mon cher et tendre. Et c’est cela qui me gêne le plus dans ce type de réaction, on oppose les uns aux autres dans un moment où nous sommes déjà fragiles et où nous aspirons juste à l’unité et à la cohésion.
Pour me protéger et éviter de devoir me justifier, j’ai parfois choisi le silence. Cela a été difficile car j’avais besoin d’écoute et de compréhension.
Alors à tous ces super papas qui s’investissent, qui aiment, qui soutiennent et qui écoutent MERCI !
Crédit photo : @Orlane Boisard