J’ai détesté être enceinte. Impatiente de la venue du bébé, dérangée par les multiples désagréments, agacée par la perte de contrôle violente sur mon propre corps devenu objet de toutes les discussions, ce n’est qu’à la troisième grossesse menée presqu’à son terme que je me mets à (un peu) aimer ça…
Grossesse, je t’aime
- Parce que sentir les mouvements du bébé en moi c’est quand même quelque chose d’extraordinaire
- Parce que je ne me sens jamais aussi pleinement féminine que lorsque je porte la vie
- Parce que je ne suis plus jamais seule…au cours des réveils matinaux, pendant mes insomnies, mes trajets de bus, je suis deux
- Parce que oui, j’ai pris plein de kilos mais emballés dans les bons vêtements et mieux assumés, finalement ils ne sont pas si laids
- Parce que je sens déjà que ce petit bébé me rend plus forte, me fera déplacer des montagnes
- Parce que c’est une période résolument tournée vers l’avenir
- Parce qu’enfin je m’autorise à me poser un peu et prendre plus soin de moi, sans culpabilité
- Parce que la vie s’épanouit seule, naturellement et que c’est quand même magique
- Parce que 9 mois , tu vis un mystère sacré et que personne ne peut le faire à ta place
Grossesse, je te déteste
- Parce que quel poids sur mes épaules que ces mois où je suis la seule responsable du bien-être et du développement de ce bébé
- Parce que les hormones qui te font vivre des montagnes russes émotionnelles
- Parce que les escaliers sont temporairement devenus mes pires ennemis
- Parce qu’à 19h30 rideau, je dors
- Parce qu’entre le risque de fausse couche qui laisse place à celui de diabète gestationnel qui s’efface devant celui d’accouchement prématuré avant de s’intéresser à l’option césarienne parce que le bébé est en siège, quand est-ce qu’on peut se réjouir simplement ?
- Parce que tu sais que tout ce que la nature donne, elle peut le reprendre et que pendant ces 9 mois, cette pensée ne te quitte pas
- Parce que le post partum…
- Parce qu’un bébé c’est plus facile à gérer quand c’est dans notre ventre et que « est-ce que je vais m’en sortir ? Est-ce que je vais être une bonne mère ? Est-ce que je vais l’aimer ? «
Savourer ou attendre la fin péniblement ou dans l’angoisse, je n’ai pas su trancher. Peut-être la clef réside-t-elle dans cet abandon à la vie, à essayer de vivre en pleine conscience chaque journée pour se rappeler que c’est long mais que c’est aussi très court à l’échelle d’une vie pour se préparer à accueillir LA vie.
J’ai détesté être enceinte et je l’assume
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