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Savoir dire NON …
Ces 3 lettres que nous, parents, avons l’impression de répéter à longueur de journées.
Ces 3 lettres que nos enfants semblent percevoir de manière douloureuse, à tel point que parfois, on croirait presque que leur petit ciel va s’écrouler sur leur jolie petite tête…
Ces 3 lettres qui génèrent tant de caprices que nous aurions quelques fois envie de mettre de côté pour avoir la paix
mais nous savons que
Ces 3 lettres sont si importantes que leur dire ce fameux mot est en réalité un service que nous rendons à nos enfants… Pourquoi ?
Il est important que l’enfant comprenne que TOUT n’est pas permis !
Imaginez un enfant qui n’aurait connu aucune interdiction, comment pourrait-il comprendre, une fois adulte, qu’on le sanctionne s’il gare sa voiture sur une place réservée aux handicapés (par exemple) ou qu’on lui retire son permis de conduite suite à une infraction de la route ?
Ce sont des exemples caricaturaux mais toutefois réalistes.
Et mine de rien, l’enfant a besoin de limites qui sont ses repères sans lesquels il ne peut se construire de manière solide et stable. Elles sont en réalité très rassurantes pour lui et lui permettent de le guider dans ce labyrinthe que peut devenir la vie…
De même, il est indispensable à toute personne, enfant comme adulte de connaître les règles de vie en société qui consistent elles aussi en des limites de comportement, n’oublions pas « qu’il n’y a pas de société sans droits et qu’il n’y a pas de droits sans société » !
En effet, nous pourrions dire qu’il y a tout de même un temps pour tout, on peut dire « NON » aujourd’hui et dire « OUI » demain, notre décision dépendant évidemment du contexte et de la nature de l’injonction.
Par exemple, un tour de manège n’est pas le bienvenu à un instant T car l’enfant ne l’a pas mérité ou que ce n’est pas du tout le moment. Un autre jour, dans d’autres circonstances, il pourra être acceptable.
L’enfant est frustré quand il s’entend dire NON, il est très contrarié voir peiné mais si ces sentiments légitimes étaient inexistants chez lui, il ne développerait pas les capacités psychologiques nécessaires à son futur bonheur.
Les mécanismes que nous avons développés petits lorsque nos parents nous ont dit « NON » nous auront permis plus tard de gérer d’éventuels « échecs » plus ou moins importants comme une mauvaise note, comme l’intérêt non réciproque d’une personne dont on est amoureux ; en somme, tous obstacles qui ont pu joncher le chemin de notre vie que ceux–ci soient ou non dépendants de nous…
Lorsque nous disons « NON » à notre enfant, nous l’identifions comme une personne à part entière, a contrario, un « OUI » systématique pourrait entraîner chez l’enfant quelques confusions, il pourrait penser être notre égal voir même avoir l’impression que nous ne formons qu’une seule et même personne avec lui.
Le « NON » permet donc de remettre chacun à sa place en identifiant son enfant en tant qu’enfant, et nous, en tant que parents. C’est ainsi que l’enfant s’appuiera sur ses « NON » pour se construire et donc s’autonomiser.
Il est important de souligner qu’il y a tout de même une manière de dire « NON » ! Pour qu’il soit bénéfique à l’enfant, il est nécessaire qu’il en comprenne la raison et donc que le parent le justifie simplement. Si tout est clair pour l’enfant et que nous, parents, sommes convaincus de ce « NON » alors, nous aurons gagné la partie !
Le parent ne doit pas user de ce « NON » pour asseoir un pouvoir ou une supériorité mais uniquement dans le but de faire grandir son enfant.
A l’évidence, un « NON » constructif constituera pour lui une clé de réussite et de bonheur dans sa vie future.
Il n’est pas toujours facile de ne pas céder mais penser aux conséquences qu’un « OUI » de trop pourrait impliquer sur l’avenir de notre enfant saurait être un moyen de nous dissuader de flancher…
Marion-Laure M
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