La rentrée scolaire est passée. Plus ou moins bien selon les enfants. Quand certains enfants y vont le sourire aux lèvres, certains y vont avec une boule au ventre. La cause ? Certains subissent un harcèlement à l’école de la part de leurs petits camarades. Un harcèlement qui peut les poursuivre jusqu’à chez eux par le biais des réseaux sociaux. Le harcèlement scolaire est la bête noire de tous. Selon un sondage Opinionway, publié par la Fondation d’Auteuil, le harcèlement scolaire toucherait près de 8 jeunes sur 10, soit près de 77% des jeunes scolarisés. Finalement, en tant que parents, comment savoir si notre enfant est harcelé ? Comment l’aider ?
Le harcèlement scolaire se traduit comme une violence qui revient à intervalles réguliers. Cette violence peut être verbale, physique ou psychologique. On la trouve sous différentes formes : intimidations, insultes, chantage, moqueries, coups, racket… La victime doit faire face à ses agresseurs à l’école où elle est bien souvent isolée. On parle également de cyberharcèlement quand l’enfant est moqué sur les réseaux sociaux, reçoit des messages violents, etc… Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement a lancé en 2021, « un plan global de prévention et de traitement de situations de harcèlement », appelé plan pHARe. Ce plan de lutte évolue chaque année.
Un enfant harcelé va rarement se plaindre spontanément auprès de ses parents ou du corps enseignant, par peur des représailles de la part de ses agresseurs ou par peur que les adultes enveniment la situation… En tant que parents, c’est à nous d’essayer de détecter si notre enfant est harcelé. Voici quelques signaux qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille et vous inciter à ouvrir le dialogue avec votre lui:
Ces signaux d’alerte ne sont pas à prendre à la légère. Il faut se rapprocher de professionnels et se faire aider par le biais d’associations. Il est possible également de contacter le 30 20, standard dédié au harcèlement scolaire.
« Ma fille de 7 ans ne disait rien. Son harceleur était dans sa classe. Il était amoureux d’elle. Jusqu’ici rien d’anormal. Sauf qu’il est devenu de plus en plus insistant jusqu’au jour où il lui a sauté dessus en cours de récréation et qu’il lui adressé des messages sur mon téléphone. C’est une amie qui est venue m’en parler, sa fille lui ayant rapporté ce qui s’était passé. Nous avons échangé avec elle et la maitresse pour lui donner les armes pour s’en sortir. Les parents du harceleur ont pris également le problème à bras le corps. » Clémence*, maman.
« Je suis professeur en 6e et pour moi tout allait bien dans ma classe, jusqu’à un point de « vie de classe », où une jeune élève lève la main et dise « peut-être qu’au lieu de parler des toilettes, on pourrait parler du fait que Maxime* se fait embêter à chaque récréation par Martin* ? » J’en suis restée scotchée, car il en fallait du cran pour défier le harceleur. Les parents se rendaient bien compte que leur fils n’était pas en forme mais lui ne disait rien. Suite à cet incident, j’essaye de discuter de temps en temps en petit groupe pour libérer la parole. » Delphine*, professeur.
« Pour détecter un cas d’harcèlement au cours d’une consultation, c’est très difficile, car il faut faire la part des choses entre ce que les parents nous disent, ce que l’enfant ne dit pas et ce qui se passe vraiment à l’école. Pour nous aider, on peut s’appuyer sur le questionnaire BITS, un outil de dépistage du mal-être de l’adolescent ». Cécile, médecin généraliste.
Malheureusement, le harcèlement scolaire arrive dans n’importe quel milieu, dans tous les types d’école et concerne beaucoup trop d’enfants. Pour cela, il est de notre responsabilité de parents d’éduquer nos enfants au respect de l’autre. Nous pouvons leur apprendre à être gentils mais fermes. Donnons leur suffisamment confiance en eux pour qu’ils osent s’opposer ou dénoncer ceux qui maltraitent leurs camarades. La clef pour réussir à détecter les problèmes de nos enfants réside certainement en partie dans le fait qu’ils soient persuadés qu’ils sont inconditionnellement aimés et écoutés. Qu’importe ce qu’ils vivent. N’oublions pas de leur dire tous les jours !
* les prénoms ont été modifiés