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Ma fille a eu deux ans ce printemps dernier et aurait donc pu faire sa rentrée à l’école en septembre prochain, comme beaucoup d’enfants du même âge.
Cependant, après en avoir discuté, mon mari et moi avons décidé d’attendre encore un an pour cela et de la laisser inscrite à la micro-crèche où elle va à mi-temps depuis ses 18 mois.
Ma fille n’a pourtant aucun problème de socialisation, elle aime jouer avec les autres enfants de la crèche, ses cousines, les enfants du parc…elle n’est pas particulièrement timide, a un heureux caractère, parle de plus en plus et est propre depuis quelques semaines.
Notre décision de ne pas lui faire faire sa première rentrée des classes cette année suscite donc quelques interrogations de la part de notre entourage. Mais après tout, même si tous les éléments semblent être réunis, pourquoi inscrire notre enfant à l’école alors qu’elle n’aura même pas 3 ans ?
Si certains sont surpris par notre décision c’est à mes yeux la situation inverse qui m’étonne. Nous sommes en France l’un des pays au monde à envoyer le plus tôt nos enfants à l’école. Et nous n’avons pas pour autant les meilleurs taux de réussite scolaire, loin de là.
Souvent décrié, le système scolaire français ne me semble pas favoriser l’épanouissement des enfants, et ce dès le plus jeune âge.
Et pourtant on assiste souvent à une sorte de compétition entre les parents. A celui qui mettra son enfant le plus tôt possible à l’école.
Comme si c’était un gage de réussite. Une façon de clamer haut et fort : “mon enfant est meilleur que le vôtre, il est précoce”.
À 2,5 ans elle est encore toute petite. J’ai envie de lui laisser le temps d’être une enfant, insouciante, qui n’a rien à se soucier d’autre que de jouer, d’apprendre par elle-même, d’expérimenter à son propre rythme.
J’ai la chance que ma fille soit accueillie dans une structure dont le projet d’accueil est centré sur l’épanouissement de l’enfant et son autonomie, à travers des méthodes parfois alternatives se rapprochant des pédagogies Montessori ou Freinet.
Étant restée longtemps seule avec moi à la maison, elle a eu au début un peu de mal à trouver sa place et s’adapter dans cette vie collective avec des règles spécifiques.
Aujourd’hui elle s’y sent bien, elle y va avec le sourire, le même qui est toujours sur ses lèvres lorsque je vais la chercher.
J’ai envie qu’elle puisse profiter pleinement de tout ce que cette structure peut lui apporter et continue de grandir, tout en douceur, loin du stress scolaire où, faute de moyens, l’individualité est malheureusement dans les faits négligée et où l’enfant doit se conformer à la collectivité en oubliant trop vite d’apprendre par lui-même.