2 septembre 2020 | Rédaction Maman Vogue
Depuis la loi Debré de 1958, les écoles privées sont, en France, subventionnées par l’État et se sont vues imposer les programmes de l’éducation nationale. Les écoles indépendantes élargissent l’offre scolaire et permettent aux parents de choisir, soit une pédagogie spécifique ( Montessori, Steiner), soit des méthodes d’apprentissage qui ont fait leurs preuves ( ex: méthode syllabique pour l’apprentissage de la lecture, grammaire structurante, histoire chronologique) ou encore des écoles bilingues.
Le libre choix par le directeur de ses enseignants est un atout majeur de ces établissements : libre de choisir ses méthodes et son équipe pédagogique, il peut garantir la cohérence des progressions du CP au CM2 et une bonne communication dans l’intérêt des élèves.
Ce travail en bonne intelligence voit sa mise en oeuvre facilitée par le fonctionnement inhérent à ces écoles, qui sont aussi vouées à disparaître si elles ne donnent pas satisfaction aux familles.
Par ailleurs, la possibilité de maîtriser les effectifs dans les classes permet aux élèves d’être mieux accompagnés.
L’école indépendante permet aussi une saine émulation entre les établissements scolaires, surtout lorsqu’elle propose des solutions innovantes ; les écoles Espérance Banlieue en sont un bon exemple.
Ce qui est appréciable dans ces écoles, si le directeur s’en porte garant, c’est que les parents peuvent rester « premiers éducateurs » de leurs enfants, au sens où l’école est là pour les aider dans leur mission, sans se substituer à eux.
Par ailleurs, l’implication de parents d’ horizon différents, qui se rejoignent dans le souci de donner le meilleur à leurs enfants, crée un climat très sympa d’entraide, d’amitié.
Une école indépendante est une grande famille.
C’est pourquoi, pour qu’elle soit pérenne et porte ses fruit, il faut rechercher l’unité de ses membres, même dans les moments plus difficiles.
Les coûts de fonctionnement sont très importants, ces établissements ne percevant aucune aide l’État.
Cependant la mise en place de fondations reconnues d’utilité publique, un système de bourse privée, permettent de s’adapter à tous les budgets : un effort est toujours à consentir toutefois, ce qui s’avère plutôt gratifiant pour les parents.
Hors pédagogie spécifique demandant un gros investissement en matériel, les prix des scolarités sont contenus dans une fourchette entre 80 et 200 euros mensuels pour le primaire, un peu plus pour le collège, ce qui s’avère un investissement coûteux, mais raisonnable au regard des enjeux à long terme, et assez proche du privé sous contrat. Hélène d’Alancon
Si vous pouviez m’expliquer en quelques mots le contexte ?Nous avons d’abord mis nos enfants dans le public à côté de chez nous et, en voyant le peu d’investissement des parents lors de diverses manifestations organisées par l’école, les classes surchargées et aussi le changement des programmes (théorie du genre etc..), nous avons pris la décision de les changer d’école.
Nous avons justement des enfants faciles, qui s’intègrent très bien quand ils sont rassurés et un peu « chouchoutés » par l’encadrement scolaire. Déposer son enfant à l’école le matin et le voir malheureux, pleurer, se mettre à bégayer et avoir des « tics », en tant que parents, on se pose des questions et on tente autre chose. La création d’une classe maternelle Montessori dans l’école hors-contrat la plus proche de chez nous a tout de suite attiré notre attention. Charlotte Schmitt
Nous avons choisi le hors-contrat au moment où notre aîné rentrait en CP. Il savait déjà lire (appris tout seul) et nous ne voulions pas de la méthode semi-globale. De plus, l’école leur donnant une éducation religieuse forte avec les valeurs que nous voulons leur enseigner, nous nous sommes lancés. Habitant à 20mn de l’école et la famille s’agrandissant, nous avons déménagé à 5mn de l’école. Elle est en pleine campagne, n’est pas desservie par les transports, la voiture est le seul moyen de s’y rendre. Le manque d’argent ne permet pas que le chemin campagnard menant aux bâtiments soit refait, donc il nous faut s’habituer à être secoués sur 500m avant de déposer nos chères têtes blondes !! Charlotte Aubry
Nous avons choisi le hors-contrat, parce que nous pensons que c’est le meilleur que nous pouvons donner à nos enfants.
L’école est à 15mn en voiture de chez nous et est située sur les boulevards d’une grande ville de province. C’est une petite structure familiale (entre 70 et 80 élèves cette année) ayant de petits effectifs qui permettent aux institutrices de mieux suivre chaque élève et d’accompagner ceux qui en ont le plus besoin. B. H
Je ne sais pas s’il y a une année meilleure que les autres pour mettre son enfant dans le hors-contrat. Je crois que chaque enfant est différent et, en ce qui nous concerne, nous les aurons changé d’école dès la moyenne et grande section. Ainsi auront-ils eu une base « Montessori » qui s’est complètement adaptée à notre enfant et non « l’enfant qui s’adapte à un programme scolaire défini par l’éducation nationale ». Quand je vois les facilités avec lesquelles notre fils en CP a appris les choses cette année, dont l’apprentissage de la lecture, de la numération, je me dis que nous avons fait le bon choix ! Charlotte Schmitt
Dès la petite ou moyenne section chez nous, car les places sont chères….! (grande ville de province, il en est peut-être autrement ailleurs) B.H
On sait ce qui est enseigné… et on laisse nos enfants en toute confiance aux institutrices qui sont de vraies « grandes sœurs » pour nos enfants. Les compte-rendus sont nombreux, les mails d’informations aussi, on peut avoir un rendez-vous dans la journée avec l’institutrice qui ne compte pas son temps… Charlotte Schmitt
La cohérence entre éducation des parents et l’éducation donnée à l’école. B.H
Quelles sont les différences avec les écoles privées ?La maîtresse de notre aîné a rapidement établi un programme plus adapté pour lui, afin qu’il ne s’embête pas en classe à attendre que les autres apprennent à bien lire ! 20 élèves au lieu de 30 font quand même toute la différence, cela permet à l’instit d’être plus disponible pour chacun !! La deuxième année, en cours de route, le directeur et la maîtresse s’interrogent sur un saut de classe car ils avaient la forte sensation que notre garçon s’ennuyait. Ce n’est pourtant pas la politique de l’école, mais chaque cas est tout de même étudié et les parents sont écoutés. Après un test chez un psychologue, la décision a été prise : changement de classe deux mois avant la fin de l’année scolaire. Là encore beaucoup d’écoute, une instit disponible qui s’adapte et aucun problème d’intégration avec les camarades car il les connaissait déjà ! Encore un avantage des petits effectifs… L’école compte plus de 150 élèves, de la moyenne section à la 3ème, avec 1 classe par niveau. Charlotte Aubry
Pour nous, il reste important que ce que l’on apprend à nos enfants sur notre religion à la maison soit le même discours à l’école. A cela se rajoute le fait que dans les hors-contrats, les classes sont de petite taille, entre 9 et 18 élèves, pas plus, dans chaque classe. C’est une vrai « chance » que nous offrons à nos enfants d’apprendre dans ces conditions. Charlotte Schmitt
Les école hors-contrats ne sont pas contraintes par les directives données par l’Education Nationale. Elles sont libres de l’enseignement qu’elles donnent. B.H
Oui, le prix est très élevé. C’est un choix de vie que nous assumons totalement, même si, parfois, les fins de mois sont difficiles. Nous préférons offrir ce qu’il y a de mieux pour nos enfants et qu’ils arrivent à faire ce qu’ils veulent plus tard plutôt que de nous acheter une maison. Tout le monde ne voit pas les choses comme nous, bien sûr… Cela peut être un gros frein mais, dans ces écoles, la compréhension du conseil d’administration est grande concernant nos difficultés et ils sont aussi là pour nous aider. Charlotte Schmitt
Le prix peut être un frein mais il existe heureusement des aides qu’il ne faut pas hésiter à demander si on en a besoin. B.H
Pour le prix, nous l’avons considéré dès le départ comme étant un investissement à long terme !!! Certes, c’est cher, mais il existe des organismes d’aides, qui rassemblent les dons et les redistribuent en fonction des demandes. Charlotte Aubry
Les instits ont les mêmes formations que dans les écoles sous-contrat et se spécialisent avec les autres méthodes telles que Montessori, Jean qui rit etc… Elles sont top et, sans elles, on serait perdus ! Le programme n’est pas si différent, sauf que c’est un peu l’école à l’ancienne. Les programmes d’histoire sont ceux que nous avons appris avec l’histoire de France etc…tout ce qui tend à disparaître dans les écoles sous-contrats. Les méthodes d’apprentissage de la lecture etc… sont entièrement syllabiques en associant visuel, gestuel, son… Charlotte Schmitt
Les institutrices ont de l’expérience et sont formées (Formation récente à la Boîte à Bons Points pour notre maîtresse de maternelle). Le programme d’enseignement est « classique » : lecture, écriture, calcul. B.H
Les institutrices ont tous des formations, et de l’expérience pour beaucoup. On ne va pas dire que tout est rose, loin de là. Les enfants ne sont pas des saints, il y en a qui font des bêtises, c’est sûr, mais lorsque c’est le cas, on insiste bien sur le pardon, et même sur la notion de péché s’il en est (sans non plus faire le père fouettard). Charlotte Aubry
Oui, les écoles hors-contrats prennent plus de temps pour connaître les élèves. Cela est facilité par les classes plus petites et la patience des institutrices. Après, comme dans toute chose, des enfants ont besoin du hors-contrat pour s’épanouir et, à l’inverse, le hors-contrat ne correspond pas à tous les enfants, car cela demande une grande exigence. Charlotte Schmitt
Nous ne reviendrons pas en arrière et ne regrettons pas ce changement dans notre vie. Pour nous, nous évitons ainsi les « mauvaises » fréquentations pour nos enfants qui sont quand même influençables et nous nous disons que nous les fortifions dans leur foi. Avec le contexte actuel, c’est un énorme plus ! Mais ils ne sont pas en « vase clos », ils ont des activités extra-scolaires (judo, danse) et ne se considèrent pas dans une case à part !
Tant que nous pourrons les y mettre, nous continuerons ! Notre 3ème rentre en moyenne section en septembre prochain, et notre 2ème en CP, et tout cela en toute tranquillité pour nous !!! Charlotte Aubry
« Le but des écoles hors contrat est de faire des enfants les adultes de demain, formés pour être acteurs dans notre société et dépasse le cadre purement scolaire : apprentissage de la vie en société, mais respect des personnalités, grâce aux petits effectifs, formation du caractère, tant en classe que par le jeu, et formation spirituelle, gage de repères solides indispensables à toute croissance heureuse. »
Photo principale ©Virginie Hamon
Laure de Fazende