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Vous vous aimez, vous souhaitez un enfant, et pourtant, un an, deux ans, trois ans plus tard, bébé n’est toujours pas là. Mais pourquoi ?! On le veut tellement cet enfant, on a tellement envie de fonder une famille ! Pourquoi n’arrive-t-on pas à tomber enceinte ?
Les raisons sont souvent multifactorielles. La situation doit être prise en compte dans sa spécificité et sa globalité avant de consulter et de comprendre les raisons de cette situation actuelle : votre âge et celui de votre mari, vos antécédents personnels et familiaux, médicaux, gynécologiques, votre mode de vie, la pression de cette attente…
Et non, on n’a pas forcément des blocages avec son enfance, parce que l’on ne tombe pas enceinte tout de suite ! Il peut y avoir parfois des causes physiques. Cependant, souvent, l’influence du psychisme a une grande part dans la non-venue de bébé. (près de 15 à 20% des causes de stérilité soit environ une sur 5 ont une origine inexpliquée d’un point de vue médical).
Elles sont diverses. Se préparer à être maman renvoie à la relation que l’on a eue avec sa propre mère. Les souvenirs remontent, et parfois les sentiments sont ambivalents, on a peur de reproduire le même schéma, on ne se sent pas prête à être maman. Le désir est une demande, un souhait. Le bébé peut être attendu à la place d’un amour maternel dont on aurait eu besoin et qu’on a pas ressenti, la grossesse vient répéter ce sentiment de non-amour.
Même si le désir d’enfant est bien présent, le corps résiste sous l’effet de conflits psychiques ignorés. Le blocage réside dans l’inconscient.
C’est vrai que c’est l’idéal d’avoir guéri et compris ses blessures, son fonctionnement, avoir bien réalisé toutes les étapes importantes de sa vie affective et personnelle, avant d’être maman, afin de l’être simplement, et du mieux possible, sans être perturbée par des sentiments ambivalents qui viendraient retarder la venue de bébé ou que bébé ressentirait durant la grossesse et après. Il vaut mieux prévenir que guérir ! Après, quand bébé arrive, la vie prend le dessus et on apprend sur le terrain, c’est une autre approche !
Il peut aussi y avoir des chocs psychologiques vécus dans l’enfance ou dans les premières relations, des violences reçues ou vues, des fausses couches vécues ou générationnelles, des problèmes dans le couple, des traumatismes sexuels. Mais dans ces cas-là, souvent des symptômes viennent donner l’alerte antérieurement dans d’autres domaines : relation affective, sexualité, peur de l’engagement…
Il peut aussi y avoir soit une vraie stérilité, du côté de la femme ou de l’homme, soit de petits dysfonctionnements physiques que la naprotechnologie permet de résoudre par exemple (ovaires polykystiques, endométriose, déficit de progestérone…), et souvent les naissances viennent rapidement après !
Certaines femmes qui utilisent la contraception pensent souvent qu’il suffit de vouloir un enfant pour l’obtenir : elles maîtrisent leur corps, leur vie personnelle et professionnelle. Et malgré l’arrêt de la pilule, bébé tant programmé, enfin désiré, car c’est le bon moment et l’horloge biologique tourne, bébé ne vient pas… Ce désir d’enfant a tant été réprimé, qu’il met beaucoup plus de temps pour venir, dans un corps bouleversé par les changements hormonaux dus à la pilule, les processus biologiques et psychiques sont différents. Et le discours ambiant et médical renforce la pression… Ce n’est donc pas si simple qu’on nous le dit.
La découverte d’un univers médical très technique, déshumanisé, des examens difficiles à effectuer et quelques fois douloureux, l’atteinte à l’intimité amènent parfois certaines personnes à ne plus supporter ces démarches.
Des résultats inquiétants, annoncés sans aucune diplomatie de la part de certains médecins, des propositions de traitement pas en accord avec votre volonté… Psychologiquement, c’est désastreux.
On désire tellement ce bébé, cette famille, que la pression monte, et on ne pense plus qu’à cela. Et puis on compare notre vie avec celle des autres, on voit les autres couples avec des enfants, les annonces de grossesse et nous rien ne bouge… On peut se sentir seuls, incompris, des émotions négatives viennent et s’accompagnent de nombreuses questions : est-ce de ma faute ? ai-je un problème ? et si j’étais en fait infertile ? quand consulter ? pourquoi eux et pas moi… ?
On y pense de plus en plus et le stress affecte l’équilibre hormonal, ce qui peut engendrer des désordres hormonaux. Ce processus de stress touche aussi les hommes, car les testicules sont sous le contrôle de l’hypophyse, atteinte lors du stress. La peur devient alors plus forte que le désir. Et s’il n’y a pas de causes physiques, on remarque que souvent l’enfant arrive quand on ne l’attendait plus justement, quand on avait lâché prise, quand on a démarré une démarche d’adoption par exemple… Sans fixation et sans pression, l’enfant a pu se faire une place tranquillement dans le sein de sa mère, pour le plus grand bonheur des futurs parents ! Bien sûr, cela est toujours plus facile à dire qu’à faire dans la réalité mais il faut y tendre le plus possible…
Marie Lucas