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« Maman, comment on fait les bébés ? »
C’est une question toute simple, spontanée, exprimée avec des yeux écarquillés, qui, il faut bien l’avouer, nous cueille souvent au beau milieu d’un magasin ou d’une salle d’attente…
Dans ce cas, s’il est plus prudent de reporter (impossible de prendre du temps entre deux rayons de shampoings sur une musique de supermarché), notre enfant ne doit pas s’imaginer pour autant que l’on se défile… Sa question est trop importante !
Une fois à la maison, au calme, on peut enfin aborder avec lui le merveilleux secret de ses origines. Car qui, mieux que nous, ses parents, sommes les mieux placés pour en parler ? Ce sont, en tous cas, les encouragements que donne Inès de Franclieu, mère de famille nombreuse et conférencière sur ce thème. Pour nous aider dans notre rôle d’éducateurs débutants, elle propose un livre superbement écrit et illustré, Dis-en vrai, c’est quoi l’amour ? (Editions de l’Emmanuel) que nous pouvons lire à notre enfant dès l’âge de 5 ans.
On y trouve toutes les clefs pour répondre à ses questions et amorcer un dialogue de vérité, bien avant les remarques déstabilisantes des cours de récréation. En fonction de l’âge, on triera certains chapitres, mais toutes les questions, que peut se poser un enfant, sont abordées avec justesse et délicatesse. Le vocabulaire est précis, adapté, sans fausse pudeur. « C’est la rencontre de la graine de vie du papa (spermatozoïde) avec celle de la maman (ovule) qui donne la première cellule d’une nouvelle vie, un nouveau petit bébé ». En suivant les transformations physiques des jeunes Hugo et Amélie, l’enfant est rassuré sur ses propres changements. Il découvre la beauté du corps et sa finalité. Et a alors envie de le respecter.
Dans ses conférences, Inès de Franclieu conseille d‘aborder certains sujets bien avant les 3 ans de l’enfant, lors d’occasions propices comme les vacances familiales. Un bain avec une cousine pourra susciter des interrogations de la part de votre tout-petit sur leurs différences sexuelles. Ou encore il pourra s’étonner que le nouveau-né d’une amie n’ait pas encore de cheveux longs, alors que c’est une fille. Il faut saisir chaque occasion, aussi fugace soit-elle ! Et répondre à ses attentes, en scrutant son regard pour voir s’il est « apaisé ». Ne laissons pas d’ombres planer sur ce sujet !
Vous sentez-vous prêtes à vous lancer dans cette fantastique mission de parents-éducateurs ?
Sachez que comme dans tout enseignement, l’art de la répétition prime. Jour après jour, patiemment, accompagnons notre enfant dans sa construction affective. En attendant qu’il vole de ses propres ailes, armé d’un corps, d’un esprit et d’un cœur bien à lui.
© photo Clarisse de Lauriston
Laetitia d’Hérouville
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