Avez-vous pensé à vérifier la vue de votre enfant ?

Contrôler régulièrement les yeux de son enfant est indispensable, surtout lorsque les parents ont des antécédents ou que l’enfant chute fréquemment. Le premier examen chez l’ophtalmologiste, recommandé vers l’âge de 9 mois, passe souvent à la trappe… par manque de temps ! Les délais d’attente pour prendre rendez-vous (en moyenne 6 à 9 mois) découragent les parents, déjà débordés par les nombreuses visites médicales et vaccins obligatoires. C’est le cas de Marie qui découvre tardivement les troubles visuel de son fils Léon…

Aucun antécédent familial

« Ayant tous les deux une bonne vue, mon mari et moi n’avions jamais pensé à faire vérifier les yeux de notre enfant chez un spécialiste. Les visites médicales chez le pédiatre ne laissaient rien transparaître d’anormal… Certes, je trouvais quelquefois mon fils maladroit, mais j’incombais cela à son caractère rêveur. Léon ne fronçait jamais les yeux et retrouvait toujours tout dans la maison. Aucun doute n’était permis : il voyait très bien ! »

Un dépistage à l’école lors de la visite médicale obligatoire

« En réalité, nous avons découvert qu’il avait un problème de vue grâce à l’examen médical scolaire effectué en Moyenne Section. Ma présence étant recommandée, j’ai pu assister au test d’acuité visuelle inchangé depuis notre enfance. L’infirmière lui a mis une cuillère devant chaque œil et demandé de lire des lettres. L’œil droit caché, Léon a alors tourné la tête dans tous les sens pour essayer de regarder sur les côtés. Il était incapable de lire de l’œil gauche ! L’infirmière nous a alors orientés vers un spécialiste. Un courrier passe-droit nous a permis d’avoir un rendez-vous en urgence chez l’ophtalmologiste ! »

Un diagnostic chez un professionnel

« En poussant la porte du cabinet médical trois semaines plus tard, j’étais encore loin d’imaginer l’ampleur des dégâts… Léon a passé un examen ophtalmologiste complet et le diagnostic est enfin posé. Mon fils n’avait que 0,5/10 à l’œil gauche depuis sa naissance. Sous le choc, je me suis sentie instantanément coupable de n’avoir rien remarqué pendant plus de quatre ans. Comment avais-je pu manquer cela ? Le médecin m’a donné quelques explications… Pendant des années, son œil  droit, bénéficiant d’une excellente vision (10/10), avait compensé au quotidien son œil gauche devenu paresseux. Il donnait ainsi l’impression de bien voir. Seule la vue en relief lui posait problème, car elle nécessite le bon fonctionnement des deux yeux. La maladresse de mon enfant était effectivement un signe qui aurait du m’alerter !« 

Une correction possible jusqu’à 8 ans

« Aujourd’hui, Léon porte des lunettes toute la journée et doit mettre un cache quelques heures par jour. J’avoue ne pas lui mettre à l‘école pour lui épargner les moqueries de ses camarades. Mais dès qu’il rentre à la maison, il sait qu’il doit le garder. » La vision d’un enfant peut se corriger jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans. Après, elle se fige. C’est pourquoi il est important d’agir le plus tôt possible. L’ophtalmologiste a le matériel adapté pour tester la vue des tous petits et y déceler le moindre trouble. Il peut prescrire des séances de rééducation chez l’orthoptiste pour muscler l’œil déficient. « En deux ans et demi, Léon a gagné quelques dixièmes. Il est passé à 3/10, je ne désespère pas ! En tous cas, il est certain qu’il ne sera jamais pilote ! »

© photo :@doolittle.fr

Laetitia d’Hérouville