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Comment soutenir une amie atteinte d'un cancer du sein ?
Témoignage et conseils de Florence Givelet

 
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Florence givelet cancer du sein
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A l’occasion d’Octobre Rose, mois qui nous donne l’occasion de parler un peu du cancer du sein, nous avons demandé à Florence, maman de cinq enfants, de nous donner quelques conseils pour une amie malade ?

En effet, aujourd’hui, une femme sur douze est touchée par un cancer du sein. Nous avons malheureusement toutes dans notre entourage quelqu’un qui est concerné. Et l’on ne sait pas toujours comment manifester notre soutien et notre amour à cette personne. Florence, à travers son magnifique témoignage, nous donne les clés.

Maman Vogue : Peux-tu d’abord nous raconter comment s’est passé ton diagnostic ?

Florence : J’ai su très vite que j’avais un cancer. J’ai fait une mammographie, et dès cet examen, la gynécologue m’a annoncé que j’avais deux tumeurs et un envahissement ganglionnaire. Je suis en plus porteuse du gène BRCA1, donc j’avais d’autant plus de chances de développer cette maladie. Le diagnostic a été fait rapidement, et j’ai eu sans attendre toute une suite d’examens. Lorsque j’ai eu le rendez-vous le 30 décembre pour savoir ce que serait mon cycle de chimiothérapie, j’étais déjà un tout petit peu préparée.

Mais ce serait un mensonge de dire que l’annonce d’un cancer du sein n’est pas un choc. Nous étions dans une période chargée pour notre famille : des enfants petits, notre dernier avait deux ans ; un enfant porteur de handicap également, et un mari en recherche de travail.

Maman Vogue : As tu été très entourée lors de l’annonce de la nouvelle ?

Florence: Je l’ai d’abord confié à mon mari, et ensuite à une partie de ma famille. Il se trouve que quelques mois auparavant, j’ai perdu ma seconde maman. Ma mère est décédée lorsque j’avais huit ans, et mon père s’est remarié. Mes beaux-frères et belles-soeurs étaient partis en vacances pour souffler après le décès de leur maman. Je ne me voyais pas les appeler tout de suite, et « gâcher » leurs vacances. Je l’ai donc d’abord confié à la famille de mon mari. Et ensuite, j’ai pu le confier à mes enfants, assez rapidement, car j’ai reçu le sacrement des malades trois jours après le diagnostic.

Très vite, beaucoup d’amis qui se sont mobilisés. Dans ces moments-là, l’humanité se développe et se déploie de manière sublime. Et j’ai été émerveillée par la beauté du cœur humain. Presque trois ans plus tard, cela reste un souvenir inoubliable pour moi, de voir à quel point les gens se sont donnés pour nous aimer. Il y a eu une multitude petites attentions. Et aujourd’hui, je conseille souvent aux gens qui me demandent comment entourer une amie malade, de laisser parler leur cœur.

C’est possible de tomber à côté. Par exemple, j’ai beaucoup écouté de musique quand j’étais malade, ça m’a beaucoup porté. Mais j’étais incapable de lire, donc recevoir un livre, ce n’était pas possible pour moi. Mais le geste était quand même une joie profonde. Le simple fait qu’une personne ait pris le temps de chercher quelque chose pour moi, d’aller à la poste et de me l’envoyer, était déjà plus que suffisant. Tous les gestes d’amour sont bons à prendre.

Le jour de mon anniversaire, j’étais hospitalisée, et des amies m’ont envoyés des vidéos d’elles prises en pleine nature, pour me fêter mon anniversaire. J’étais triste de ne pas avoir été capable de les remercier plus profondément, mais j’était réellement touchée.

Maman Vogue : Avez-vous eu de l’aide logistique qui a été déployée autour de vous ?

Florence: On a presque été trop gâtés ! Une jeune fille au pair est restée presque quatre mois chez nous. Je suis impressionnée qu’elle ai tenu, notamment avec notre petit dernier qui était en pleine colère parce que je ne pouvais pas m’occuper de lui. C’était d’ailleurs le plus douloureux pour moi d’être dépossédée de mon rôle de mère, et de ne pas être capable de m’occuper de mes enfants.

Maman Vogue : Est-ce qu’il y a des messages, des phrases, qui t’ont fait particulièrement du bien ?

Florence: « Je prie pour toi, je pense à toi ». D’une manière générale, tous les messages ont été bénéfiques, et je n’en ai oublié aucun, même si je n’ai pas répondu à tous. On pense qu’envoyer un message tout simple n’est pas suffisant, mais je suis persuadée que la personne en face le ressent.

J’ai gardé toutes les lettres que j’ai reçues également. C’étaient des lettres qui me parlaient de la Florence d’avant, mais aussi de celle que je serai après. C’était touchant de voir que mes amies avaient confiance dans ce combat que je menais. Bien souvent, je ne me sentais pas à la hauteur, j’ai beaucoup pleuré, principalement de douleur. Mon mari a été aussi beaucoup soutenu, notamment par un groupe de prière d’hommes de son entourage.

Il ne faut pas être inquiet si l’attention tombe à plat. Même un geste simple comme envoyer des fleurs a son importance. Quand on est sous chimiothérapie, on peut être très gêné au niveau alimentaire, et donc des petites choses comme de la tisane, du thym, du miel sont efficaces et faciles à envoyer.

Maman Vogue : Est ce que tu as eu autour de toi des personnes qui étaient passés par cette épreuve ?

Florence: Quasiment pas, mais je pense que chacune a envie de vivre sa propre trajectoire. Les traitements sont tous différents, les cancers ne sont pas les mêmes, les réactions aux traitements non plus. C’est quelque chose de très intime finalement. J’ai été très soutenue par une amie, une des seules à m’avoir vu sans foulard ou sans chapeau. J’avais ce besoin de me confier à quelqu’un qui me connaissait bien.

Maman Vogue : As-tu eu des mots tendres de tes enfants que tu voudrais nous partager ?

Florence: Il y a eu beaucoup de peur de leur part. Ma fille m’a dit un jour : « Maman, même si tu étais morte, je t’aimerai toujours« , ce qui traduit aussi une grande souffrance. Ils ont été d’une grande gentillesse avec moi, ils ont vu que je ne pouvais pas faire plus que ce que j’offrais. Encore aujourd’hui, quand j’ai des moments de faiblesse, ils acceptent que je sois une maman fragile.

Maman Vogue : Comment se passe l’après ?

Florence: Je suis très suivie, j’ai des rendez-vous tous les trois mois. Mais je trouve qu’on est livré à nous-même dans cette phase de rémission. C’est à nous de prendre les rendez-vous. Si on a une frayeur, une douleur, on fait des prises de sang, des échographies, un IRM… C’est un petit peu lourd par moment, j’ai déjà eu deux ou trois frayeurs. On ne peut pas être complètement détendue. On parle de guérison à partir de cinq ans. Je vis avec cette inquiétude mais j’essaye de ne pas trop y penser. Je fais confiance au Ciel.

Maman Vogue : Le mot de la fin ?

Florence: Laissez parler vos cœurs ! Faites rayonner tout l’amour que vous avez pour ces femmes. Elles sont nombreuses, elles souffrent dans leur chair. C’est vraiment le moment de se donner. Le cœur humain est magnifique, c’est un cadeau sublime pour le restant de mes jours. Il y a plein de choses possibles pour montrer son soutien. Un geste d’amour ne tombe jamais à côté !

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