« Il est caractériel, tu le connais ! », « Les disputes font partie du mariage » : des conseils censés réconforter mais qui, quelquefois, posent un voile cruel sur une réalité insoutenable. Alors où placer le curseur et quand commencent les violences dites conjugales ? Comment démêler l’acceptable, l’excusable, de l’inadmissible ?
Maman Vogue fait le point sur quatre idées reçues.
Les campagnes de sensibilisation à la violence conjugale sont généralement illustrées par une image de femmes couverte de bleus au visage : l’aspect concret des bleus rend la violence réelle.
Si la violence physique représente un trop grand nombre d’actes conjugaux violents, il existe bien d’autres expressions de la violence conjugale : psychologique, verbale et sexuelle notamment, dont on parle beaucoup moins. Ces violences ont des conséquences tout aussi néfastes sur le corps et l’intégrité de la femme violentée, comme en témoigne Florence : « Mon mari me harcèle et me réveille 15 fois par nuit pour avoir des relations sexuelles. Je ne tiens plus debout, je ne dors plus, je ne tiens plus. ». Ces violences sans traces se présentent sous différentes formes : dénigrement « Tu ne vaux rien, tu ne fais rien correctement », chantage, menaces, isolement…
Ne laissant pas de bleus, la violence invisible laisse la femme dans l’incertitude d’être réellement une victime. Ne laissant aucune marque visible, elle disparaît comme elle est arrivée, sauf dans la tête et le dans cœur de la victime…
Quand la violence est physique et laisse des traces il est primordial d’aller les faire constater chez un médecin, même sans déposer plainte à côté, ce type de document sera précieux en cas de procès intenté plus tard. Les preuves concrètes aident à attester la vérité.
« Si vous dites qu’on vous a volé votre portable, tout le monde vous croit. Mais si vous dites que vous êtes victime de violences, personne ne vous croit. », témoigne une victime. Une autre confirme : « On ne peut pas imaginer ce que l’on peut vivre car c’est inimaginable »
Les femmes, quand elles arrivent enfin à se confier, ne sont pas toujours entendues par leur entourage : « Tu montes tout en épingle. », « Tu vas le briser encore plus si tu pars, il est fragile. » Ces phrases sont moins anodines qu’elle n’y paraisse : il est déjà si difficile pour une victime de se poser en tant que victime, que lorsque – enfin ! – le cap est franchi et la parole déliée, l’entourage ne suit pas alors, la situation peut perdurer longtemps dans un attentisme violent et dangereux.
Les hommes au profil violent savent souvent faire preuve de ruse et d’un sens aigu de la manipulation quand il s’agit de se protéger eux-mêmes, de sauver leur réputation. L’image qu’ils donnent de leur vie conjugale, lors des dîners en ville ou sur les réseaux sociaux, est souvent exacerbée dans le positif, idéalisée : « ma superbe épouse », « ma magnifique famille », « le plus heureux de tous »… Ainsi, qui penserait une seconde l’enfer vécu dans l’intimité du couple ? Qui imaginerait les cris, l’alcool à flots, les menaces, les chantages une fois la porte refermée ?
Un autre cas de figure se produit : les hommes qui tentent de renverser la situation et se plaignent d’une femme d’une grande fragilité psychologique, dépressive, à ne surtout pas croire. Cet aspect-là rend très difficile le départ de certaines femmes, qui voient certains proches douter ou prendre la défense du conjoint. Elles-mêmes en arrivent à douter de leur propre stabilité psychologique.
Une fois le départ du foyer acté, le parcours n’est malheureusement pas terminé : il ne fait que commencer.
Oui… et non. Si le départ du foyer brise un cycle vicieux et terriblement destructeur, il ne résout pas les difficultés instantanément et ouvre un nouveau chapitre très angoissant. Une personne aux comportements maladivement violents ne s’arrête pas du jour au lendemain : « Selon mon ex, soit on est ensemble, soit il me pourrit la vie. », témoigne Caroline.
Quitter son domicile sauve une femme mais induit d’autres conséquences : colère exacerbée chez le conjoint et donc peur des représailles très violentes. Combat psychologique énorme pour se reconstruire et retrouver son intégrité. Combat juridique pour protéger des droits humains les plus essentiels comme celui de vivre en sécurité sous un toit. Combat de mère pour protéger ses enfants.
Influencés par les médias, le cinéma et la télévision, l’homme violent peut répondre à un profil type dans notre imaginaire : brute épaisse peu souriante ou homme timide et peu liant. Quand on étudie leurs profils, ils sont pourtant issus de tous les milieux socio-professionnels. Certains critères sociaux, culturels ou religieux peuvent laisser à croire que non, cela n’arriverait jamais à ce couple, bien trop intelligent, trop croyant, ou bien trop parfait pour être malheureux. La réalité montre une vérité toute inverse. Si les profils sont multiples et les doubles visages fréquents, le cycle de la violence lui, reproduit souvent le même schéma, communément appelé cycle de l’emprise : isoler, dévaloriser, humilier, inverser la culpabilité, instaurer la terreur, imposer le silence, mettre en place des conditions d’impunité.
Cet article évoque les violences conjugales des hommes envers les femmes. Il est entendu que des hommes sont victimes également de certaines femmes, il ne s’agit juste pas du thème de cet article.
→ Si vous êtes victime ou témoin de violences physiques, verbales ou psychologiques, le numéro d’aide 39 19 est disponible (appel gratuit depuis un téléphone fixe ou mobile en métropole et dans les DOM). L’appel est anonyme et le centre d’aide est ouvert 24h sur 24 et 7 jours sur 7.
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