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Cachez cette endométriose que je ne saurais voir !

 
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L’endométriose, ou la colonisation par la muqueuse utérine d’organes en dehors de l’utérus, occasionne de fortes douleurs aux femmes concernées. Elle touche environ 1 femme sur 10 en France. Découverte et décrite pour la première fois par Karel Rokitansky au milieu du XIXè siècle, cette maladie reste encore aujourd’hui mal comprise et méconnue, voire déniée.

Maladie dont on parle peu, encore tabou : pourquoi l’endométriose se fait-elle si discrète ? Pourquoi est-ce honteux d’avoir mal au ventre quand on est une femme ?

La sacralisation du ventre

Le ventre de la femme, lieu sacré par excellence, semble devoir se faire, s’il vous plaît, le plus discret possible : plat, sans douleur et sans manifestation étrange. Nid virginal appelé à porter la vie, son rôle est immense. Il ne devait pas se permettre, semble-t-il, d’exprimer de quelconques défaillances. Ce mythe du ventre féminin se lit dans toutes les cultures. Chez les hindous, le ventre est le temple de l’âme ; pour les Chinois il est lieu du Qi originel : le lieu de rencontre entre notre corps énergétique et notre corps physique ; les bouddhistes quant à eux voient dans le gros estomac de Bouddha un symbole de chance et de joie. Les douleurs pelviennes, dans le même temps, ont été longtemps liées à toutes sortes de mythologies : du sang, de la virginité, de la maternité, de la pénétration…

C’est ainsi que le moment des règles a été très longtemps un moment mensuel d’impureté chez la femme. Un temps d’isolement, le temps que le sang coule. La Bible elle-même invite les femmes à enfanter « dans la douleur » : on notera qu’il n’est pas dit que cette douleur devait être tue.

C’est ainsi que les dysfonctionnements du ventre semblent impossibles : le ventre, c’est la vie ! Faites donc taire ces douleurs que je ne saurais entendre…

Une banalisation de la douleur

« J’ai mal au ventre » : le ventre, centre de toutes les douleurs chez le jeune enfant, qui, jusqu’à six/sept ans, a encore du mal à définir l’endroit précis de son mal. Un enfant grippé peut affirmer avoir mal au ventre : une façon – certes bien imprécise – de dire qu’il se sent mal ! Plus tard, chez l’adolescent et à l’âge adulte, il s’agit du mal le plus courant en cas d’anxiété : d’où l’expression « avoir le ventre noué ». Une angoisse : ce n’est rien ! Un mal de ventre ? Ca va passer…

Les douleurs physiques à l’estomac peuvent effectivement avoir une dimension psychologique. La science rejoint les croyances et la psychologie: la recherche récemment que notre intestin serait l’unique organe de notre corps, avec le cerveau, à détenir des neuro-transmetteurs. Le ventre serait donc le reflet de notre équilibre, d’autant que 80% de la sérotonine, hormone qui influence notre humeur, y est produite.

La somatisation du corps n’est évidemment pas à renier. Oui, le psychique a son rôle à jouer, le physique également. L’endométriose s’insère dans cette réalité complexe et se voit drapée d’un voile de honte et de dissimulation, notamment dans la vie professionnelle mais aussi conjugale et sociale quelquefois : je dois taire ma douleur, la vivre intérieurement et en silence, toutes les femmes vivent sensiblement la même chaque mois… Non ! L’endométriose est une maladie découverte récemment, certes, mais cela ne réfute en rien son existence et son importance. Une douleur pesante et hurlant son urgence à être soignée, urgence à être stoppée.

Notre société actuelle apparait partagée entre sa soif de thèses et d’arguments scientifiques, prouvés par des « études » et, dans le même temps, par un héritage de croyances populaires, transmis de génération en génération. Le côté psychologique du mal de ventre en fait partie : ce mal étant rarement pris assez rapidement au sérieux lors des cas s’avérant finalement graves ou atrocement douloureux.

La femme; insondable… et intouchable ?

Freud parlait de la femme comme un « continent noir » pour l’homme : objet d’admiration et de mystère, la femme impressionne en cette faculté magique qu’elle a de porter la vie en son sein. Entre autres. Si le pouvoir physique de l’homme est externe et se voit, le phallus, les pouvoirs de la femme et ses organes reproducteurs sont cachés, mystérieux et revêtent donc un aspect très impressionnant pour l’homme – pour les femmes elles-mêmes aussi ! Les femmes grandissant avec l’énigme de leur propre corps.

Les douleurs de l’endométriose intervenant principalement pendant la période des règles ainsi que pendant et après les actes sexuels, on comprend qu’il s’agit de moments de vies intimes, ce qui pourrait également expliquer qu’on en parle si peu et si mal.

Il y a pourtant urgence d’en parler, pour toutes les femmes concernées sans le savoir, pour libérer les femmes concernées de la honte d’en parler, pour le quotidien de milliers de femmes handicapées par ce mal être plusieurs jours par mois, empêchées pour certaines de tomber enceintes, afin qu’elles puissent enfin recevoir le traitement adéquat pour, peut-être, enfin porter la vie !

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