En juillet, chez Maman Vogue, été rime avec féminité. Tout le mois est consacré à la beauté, au merveilleux, à l’extraordinaire qu’est la féminité. Cependant, est ce que féminité peut aussi rimer avec difficulté ? Ou avec ovuler, menstruée, se chercher, et même danser ? Observons ensemble les difficultés de la féminité et comment mieux les appréhender.
Féminité rime avec fécondité. Notre corps de femme est extraordinairement tissé.
Tous les organes féminins fonctionnent ensemble, chacun son rôle et son timing pour nous permettre de donner la vie. Si je n’observe que cet aspect, quel cadeau ! Quel incroyable faculté que d’être co-créatrice, porteuse et nourricière de vies.
Enfant, ma grand-mère m’avait expliqué avec un sourire qu’une partie de moi avait été dans son ventre. Incroyable, non ? Elle parlait des ovocytes de ma mère.
En effet, avant même la naissance d’un bébé fille, tous ses ovocytes sont formés et stockés dans les ovaires, prêts pour pouvoir plus tard être fécondés. Ce n’est pas le cas des hommes. Leurs spermatozoïdes se forment et se reforment. Nous, nous possédons dès la naissance tout notre potentiel d’oeufs de vie qui finit de se préparer tranquillement.
Nous sommes faites pour porter la vie. Quelle grâce !
Seulement, avant de pouvoir porter la vie, tout mon système va devoir se mettre en place et ce n’est pas sans difficulté.
N’avons-nous pas toutes traversé une période charnière quand notre poitrine se met à grandir, parfois asymétriquement. Nos menstruations arrivent, souvent accompagnées de douleurs. Pour les cas les plus difficiles, nausées, maux de tête, saute d’humeur, c’est ça devenir femme ?
Quand les règles commencent, cela signifie que des variations hormonales complexes sont entrain de parfaitement se mettre en place. Ceci afin que chaque jeune fille puisse tous les mois : avoir un utérus prêt à accueillir la vie (entendez : gorgé de sang), une ovulation (entendez : une gène dans l’aine), et puis ses menstruations si ovule non fécondé (entendez : devoir changer de serviettes hygiéniques toutes les deux heures). Non, ce n’est pas un long fleuve tranquille.
Certes si je souhaite voir le verre à moitié vide et me focaliser sur le côté désagréable du cycle, je le peux aisément. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on m’a tant de fois proposé la pilule. Pour ne plus avoir mal, voire même ne plus ovuler du tout. Plus de cycle, plus de problème, non ? Pas si sûre…
Loin d’être professionnelle, j’aime tout de même me renseigner de manière générale et en ce qui concerne mon corps en particulier. Si je comprends que ce cycle est régulier, que chaque 28 jours il reprendra au début, n’est-il pas beaucoup plus facile de l’appréhender?
Un peu comme quelqu’un qui déteste l’hiver, mais qui se réjouit du printemps qui arrive juste après ?
Puis-je voir mon cycle comme une dance ?
Premier 8 temps : mon utérus se prépare, je suis joyeuse, sereine, je vois la vie du bon côté, je suis attirée par mon partenaire et par la vie en générale. C’est un printemps, non ?
J’arrive à l’ovulation, c’est le sommet, l’apogée (intéressant d’ailleurs qu’en anglais « climax » veuille dire apogée et orgasme !). C’est un été, il me semble.
S’en suit une période de repli. Je me fais plus lointaine, ma vie intérieure est très riche à ce moment-là et je désire développer d’autres aspects de ma relation amoureuses. Qui a dit qu’il fallait de la passion en continue ? C’est un automne, j’ai l’impression.
Enfin, voici l’hiver. Mes règles sont là, je n’ai pas envie de voir grand monde. Et je ne suis plus très sûre d’être bien dans ma peau. Mes cheveux sont moches aujourd’hui…Je pleure pour rien. Je n’aime pas cette période. Mais si je l’accepte, je me réjouis du printemps qui arrive dans quelques jours. Il arrive c’est certain !
Si mon cycle est une valse, alors je veux apprendre à danser. Rester sur le banc et refuser cette invitation serait trop triste. Je ne veux plus passer à côté de ce ballet féminité, allez, je mets mon tutu et je danse !
La féminité n’est ni aveugle ni dans le déni. Elle sait bien que toutes les choses sur cette terre ont une fin. Alors au temps qu’elle aura trouvé raisonnable, ma féminité enverra les messages nécessaires aux différents intéressés. Hypothalamus et je ne sais quel autre assistant cesseront les sécrétions qui engendraient mon cycle mensuel. Est-ce le moment de déprimer? Je n’y suis pas encore, je ne peux qu’écouter ce que l’on m’en dit. C’est difficile si j’ai bien compris. Là encore il existe des traitements pour faciliter le quotidien. Je n’y suis pas encore, on verra bien comment je me débrouille. Mais je me demande, serait-il possible de ne pas refuser de danser? D’enlacer avec sérénité chaque pas de danse que me propose mon cycle ?
Si je fais silence et que j’écoute ma féminité, je l’entend me murmurer: m’accorderiez vous cette danse?
Je sais pas à quoi ça va ressembler, mais je veux bien essayer.
Priscille, encourageuse sur Maman dépassée mais heureuse.
(Si le sujet vous intéresse, je recommande les interventions de Thérèse Hargot, sexologue)