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« L’attachement, quelle drôle d’idée, bien sûr que je connais, chéri ! »
Pas si sûr ! Oui, vous n’allez pas apprendre à un vieux singe à faire la grimace, on est d’accord; mais laissez-vous guider car la théorie de l’attachement est plus pertinente qu’on ne le pense !
L’attachement peut se décrire comme un lien fort créé au niveau affectif et social, développé envers une personne qui devient alors non interchangeable à nos yeux !
Votre bébé a ce que l’on appelle un besoin primaire d’attachement, c’est-à-dire la recherche de maintien de la proximité. Ainsi, cela se fait tout naturellement : votre petit bout éveille chez ses parents, et notamment chez la maman, de l’intérêt, pour que l’on s’occupe de lui (besoin de succions, pleurs, grasping*, sourires etc…) !
Ces différentes réactions assurent le rapprochement de maman et son bout de chou, qui lui apporte sécurité et réassurance pour lui permettre, par la suite, d’explorer le monde qui l’entoure. Ce besoin fort de contact est inné et indispensable au bon développement de toute personne humaine.
Le comportement d’attachement va évoluer au fur et à mesure que bébé grandit. Les premiers signes s’adressent à la figure de plus en plus reconnue : la mère. Puis la gamme s’enrichit petit à petit et s’élargit à d’autres figures d’attachements.
L’enfant va chercher cette proximité avec la figure d’attachement par l’acquisition du langage et de certains centres d’intérêt. Les figures repérées comme familières au fil du temps répondent à un réel besoin qui se construit petit à petit :
· Besoin de proximité ;
· Besoin de protection ;
· Besoin de sécurité ;
· Besoin de contact.
Le lien d’attachement est donc le fruit d’une rencontre du plus faible vers celui qui l’élève. Il se crée dans les tous premiers mois de vie par différentes interactions. Ces interactions sont notamment comportementales (échange visuel, corporel, regard réciproque, œil à œil, corps à corps) et affectives (plaisir partagé, joie d’être ensemble).
Pour que la sociabilisation soit positive et réalisable, mais aussi pour que votre bambin développe sa capacité d’explorer l’environnement, il doit avoir la certitude profonde d’avoir cette possibilité de retrouver le contact avec maman.
A 8 mois, existe cette angoisse de la séparation qu’on a parfois du mal à gérer : cette peur pour votre enfant de perdre maman en grandissant ! Pas de panique, continuez avec cohérence les soins que vous lui aviez si bien prodigués jusqu’à maintenant avec grande qualité.
L’enfant, par l’expérience et vos explications rassurantes, va savoir ce qu’il se passe. Et même s’il « râlotte » lors des séparations, il vous accueillera avec plaisir à votre retour car une réelle relation de confiance s’est créée entre vous. Votre trésor sent que, lorsque maman est là, elle sait être disponible pour lui et répondre de façon adéquate quand celui-ci se sent en danger.
Ce qu’il y a d’essentiel à retenir, chères mamans, c’est qu’un enfant en sécurité dans le lien d’attachement va permettre qu’il s’éloigne plus facilement de vous. S’attacher pour mieux se détacher !
*Grasping : Réflexe archaïque, existant en particulier chez le nouveau-né, caractérisé par une flexion permanente et solide des doigts sur un objet qui a touché la paume de la main (préhension forcée)
Clotilde d’Escayrac
Infirmière puéricultrice à la maternité Sainte Félicité en service de néonatalogie.
Elle aime partager les richesses de son métier et apprécie particulièrement l’accompagnement des mères à l’allaitement aussi bien maternel qu’artificiel.
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