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Qui ne s’est pas un jour déjà dit « j’ai besoin d’une pause, d’un break et de partir loin ! » ?
Vous pouvez vous l’avouer, bien que vous adoriez votre vie, cette pensée vous a un jour effleuré l’esprit de près ou de loin. Et ce n’est pas une honte d’y avoir déjà songé, c’est peut-être même légitime en fonction des périodes de sa vie : que ce soit dû à un changement de vie, de poste, à une reconversion professionnelle, à un ras le bol général de tout un tas de trucs, de rêves oubliés ou inachevés, …
Depuis quelques mois, je suis dans une sorte de « flou artistique » professionnellement. J’ai quitté un travail que je ne supportais plus et qui n’a pas arrangé mes problèmes de santé. Pour moi, j’ai pris la décision qu’il était temps de partir et par chance cela s’est fait en douceur après de longues années de collaboration.
C’est bien beau de quitter son travail mais maintenant la question suivante a quand même son importance : « et demain, qu’est-ce que je vais faire ? », « De quoi ai-je envie ? », « Comment est-ce que j’imagine ma vie ? », « Quelles sont mes passions ? ».
Aujourd’hui, je n’ai pas de réponse car je n’ai pas d’idée bien précise. Seulement, une idée germait doucement dans ma tête : je veux approfondir mon anglais, être plus fluide et plus à l’aise à l’oral. Pour tout dire, j’en ai toujours rêvé. Les cours d’anglais en France c’est bien mais ce n’est, à mon goût, pas suffisant. Pour moi, pour que cela aille plus vite et faire des progrès significatifs il fallait partir en immersion. Mais partir, seule, du haut de mes 31 ans est ce que j’en ai encore le courage (et la motivation) ? Temporairement, quitter mon mari, ma famille et mes amis, mon confort tranquille et partir au bout du monde, avoir des cours d’anglais plusieurs heures par jour et vivre en colocation pendant 4 semaines, est-ce une bonne idée ?
Et puis 4 semaines c’est quoi dans une vie ? Ce n’est pas grand-chose à vrai dire même si je ne pense pas que ce soit un truc de dingue, ni la décision de l’année, il faut avoir le courage et la motivation de sortir de sa zone de confort et se mettre en difficulté.
Après en avoir parlé longuement avec mon mari puis autour de moi, entendu les avis et les opinions de ceux qui me connaissent très bien, de manière générale, cela a été plutôt perçu positivement et j’ai reçu des encouragements pour réaliser ce projet.
Quand on parle de « bon moment » et bien le mien après tout c’est peut-être maintenant : en quête d’un futur professionnel, d’une idée de ce que j’aimerais et pourrais faire de ma vie.
Quelques semaines plus tard, décision prise : je pars et ce sera Toronto pour 4 semaines. Réservations faites, organisation en cours et achats pour affronter le froid tout est prêt dans ma valise il n’y a plus qu’à. Le départ est la semaine prochaine.
Alors oui, pendant un mois, je « m’éclipse » et je dis tant pis à ceux qui ne me comprendront pas, m’enverront des ondes négatives, trouveront que je suis égoïste, chacun a le droit d’avoir son avis. Qu’à la trentaine, il faut entrer dans la norme. Mais quelle norme ? Je n’ai jamais aimé ou eu envie de faire comme les autres. Il est temps de réaliser ce projet qui me tient à cœur depuis longtemps car je pense que si ce n’est pas maintenant, pendant cette période de flou, ça ne le sera peut être jamais. Le timing est visiblement « le bon ».
Évidemment, ce n’est pas sans appréhension car mille et une questions me traversent l’esprit. Je suis à la fois enchantée de découvrir un pays que je ne connais pas et surexcitée d’approfondir ce fameux anglais, comme morte de peur de me retrouver toute seule et sans repère pendant ces quelques semaines. Je vais arrêter de me reposer sur mes laurriers, sortir de ma zone (paisible) de confort pour affronter l’inconnu et bien que je sois une passionnée des voyages, cette fois ce sera seule.
Je ne sais pas comment va se passer ce voyage et cette quête, ni ce qui va en ressortir. Mais ce que je sais, c’est que j’aurai été au bout de mes envies, de mes rêves et que je ne pourrais pas le regretter. Je pense que j’ai une très grande chance de pouvoir réaliser ce projet, d’être soutenue par ceux qui me sont chers et je les remercie du fond du coeur.
Alors oui, je fais une sorte de « pause » d’un mois dans ma vie et je m’en vais. Nous sommes dans une ère où l’auto-bienveillance et le l’épanouissement de soi prône à tout bout de champ, alors faire quelque chose pour soi c’est aussi ça : réaliser ses rêves (et peu importe ce qu’ils sont), se donner les moyens d’aller au bout de ses envies et se faire confiance.
« Ce qu’il y a de bon dans les départs ? Ils commencent le retour » – Yolande Chéné