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De l'éducation bienveillante à la loi sur "les violences éducatives ordinaires", l'éducation des parents à la place de celle des enfants

 
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Il est impossible de faire aujourd’hui l’impasse en tant que parent sur la nouvelle vague éducative, “l’éducation bienveillante”. Cette tendance, essentiellement fondée il faut bien l’avouer sur le bon sens, a des apports intéressants et donne des astuces qui peuvent nous aider avec nos enfants au quotidien. Mais c’est quand cette approche de l’éducation est devenue la nouvelle doxa progressiste, défendue par des gourous auto-proclamés qui répandent sur les réseaux sociaux leur vision rigide et moralisatrice de l’éducation, que j’ai commencé à la mettre à distance.

Education bienveillante…

La dénomination même d’ “éducation bienveillante” qui sous-entend que ceux qui n’y adhèrent pas sont malveillants (et donc ont l’intention de nuire) est à elle seule pleine de suffisance et de jugement. Personnellement je suis pourtant très attaché à la notion même de “bienveillance”, valeur que j’entends transmettre à mes enfants, mais simplement je trouve cela plutôt curieux de ne vouloir l’appliquer qu’à sa progéniture plutôt que dans l’ensemble de ses relations. Cela concerne aussi ceux qui ne partagent pas notre point de vue, n’en déplaise aux ayatollahs qui poursuivent de leur vindicte les parents qu’ils considèrent comme indignes.

Mais revenons au le domaine éducatif et regardons de plus près ce que signifie le terme “bienveillant”. Il s’agit selon le dictionnaire de la capacité à vouloir le bien d’autrui, à se montrer indulgent, gentil et attentionné envers lui d’une manière désintéressée et compréhensive. Jusque là tout va bien, il est évident qu’une grande majorité des parents, portés par l’amour qu’ils éprouvent pour leur enfant, se comportent de cette manière. On notera tout de même que dans une société toujours plus individualiste où l’enfant devient pour beaucoup un grand projet narcissique, comme le montre la notion de “droit à l’enfant”, l’attitude désintéressée pose particulièrement question. Malgré tout, tous les parents normalement constitués veulent a priori aider leur enfant à devenir un adulte heureux et épanoui, but final de notre éducation. Cependant je suis en désaccord profond avec les tenants de l’ “éducation bienveillante” sur les moyens d’y arriver. 

Le rapport enfants-parents

Le rapport qui nous lie à nos enfants est selon moi par essence vertical, nous sommes là pour les éduquer et non simplement pour les accompagner. L’image botanique du tuteur me paraît pleine de sens, il y a dans l’éducation une certaine forme de rigidité qui permet l’épanouissement à long terme. Quand j’entends les défenseurs de l’éducation bienveillante proclamer qu’il ne faut être ni strict, ni sévère, ni porteur d’autorité (je reprends là presque mots pour mots les termes lus sur un blog célèbre), je suis assez surprise par ce mouvement “éducatif” qui cherche quant à lui l’horizontalité des rapports parents/enfants. Etre détenteur d’une autorité n’a pas pour but de donner un plaisir malsain de pleine puissance au parent mais de permettre à l’enfant de développer au mieux sa personnalité sans tomber dans l’individualisme, et à terme de s’intégrer dans la société. Rappelons que l’intégration commence avec l’école qui déjà souffre de ne pas réussir à asseoir son autorité auprès des élèves…

Violence éducative ordinaire

Et puis récemment les dérives de l’éducation bienveillante se sont invitées au calendrier législatif et ont commencées, elles qui jusque là était de l’ordre du débat éducatif privé, à devenir vraiment inquiétantes. J’avais déjà rencontré, assez dubitative il faut bien le dire, la notion de “violence éducative ordinaire” sur les réseaux sociaux mais quand je l’ai vue apparaître dans le titre de la loi adoptée le 2 juillet dernier par le Parlement j’ai été vraiment stupéfaite. 


En premier lieu l’intrusion du législateur dans notre liberté de parents à élever nos enfants comme on l’entend me pose vraiment problème. Par ailleurs le flou qui caractérise la notion de “violence éducative ordinaire”, non définie par la loi, est étonnante. Parmi l’ensemble des violences dénoncées par les apôtres de l’éducation bienveillante et les associations qui soutiennent cette loi lesquelles seront retenues ? Rappelons que si les moqueries, propos humiliants, injures et les violences physiques disproportionnées sont concernés, il est aussi question des cris, des chantages, des menaces, des fessées et autres petites tapes, mais également plus largement d’imposer quelque chose à son enfant, de le forcer à finir son assiette, à dire bonjour, à prêter, à se coucher à une heure fixe, etc… 

Evidemment je ne souhaite pas faire l’apologie de la violence ou de la maltraitance envers les enfants (déjà punie par la loi). En revanche je ne comprends pas, au delà de ce qui relève vraiment de la maltraitance, que l’on envisage d’interdire des actes inhérents à l’autorité parentale, notamment tout ce qui relève de la simple contrainte pour l’enfant. De plus, au lieu de travailler sur cette loi inapplicable et purement moralisatrice l’Etat devrait plutôt s’atteler à mieux aider les familles, mais aussi consacrer plus de moyens dans l’aide à l’épuisement parental et à la lutte contre la maltraitance. Bref, appliquer à lui-même le principe qui lui tient tant à coeur avec cette loi : accompagner plutôt que sanctionner. 

Heloise T

Photo : ©Caroline Blue Cicada x Madeleine_Versailles pour MAMAN VOGUE

 

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