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Décidément, on parle beaucoup école et éducation en ce moment dans l’actualité française. Il y a 1 mois Emmanuel Macron annonçait sa décision « de rendre obligatoire l’école maternelle et ainsi d’abaisser de 6 à 3 ans l’âge de scolarisation » (relire notre article ici).
Aujourd’hui, c’est le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, qui fait parler de lui avec la publication de quatre circulaires destinées aux enseignants accompagnées de diverses recommandations. Ces dernières portent, entre autres, sur l’apprentissage du calcul et l’enseignement de la lecture et de l’écriture. Faites le point avec Maman Vogue !
Ce sont nos confrères du Parisien qui ont été les premiers à parler des recommandations données aux enseignants dans le guide Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP (que vous pouvez entièrement consulter ici ). À lire les conseils préconisés par Jean-Michel Blanquer et les experts du « conseil scientifique », on a l’impression d’un retour à un enseignement plus traditionnel avec des méthodes à l’ancienne :
– Dictée quotidienne de 15 minutes
– Faire 2 exercices de 15 minutes d’écriture par jour
– Utiliser des cahier seyes (ce sont les feuilles que l’on appelle « à grands carreaux »), limiter les photocopies et privilégier les manuels
– Méthode syllabique uniquement : « Entre quelque chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique –, il ne peut y avoir de compromis mixte ».
– Étudier 5 à 10 livres par an (CP, CE1 et CE2)
– Consacrer au minimum 3 heures par semaine à « un enseignement structuré de la langue » (NDLR : orthographe conjugaison et grammaire)
– Connaitre ses tables d’additions par cœur
– Faire 15 minutes de calcul mental par jour
– Savoir compter jusqu’à 30 en fin de Grande Section
Des recommandations destinées à faire remonter le niveau scolaire des petits élèves français qui plairont probablement à certains parents soucieux de l’éducation de leurs enfants et désireux d’un enseignement plus traditionnel que celui délivré actuellement.
Du côté des enseignants, le son de cloche est différent et ils ont dû accuser cette remarque assez cinglante : « La liberté pédagogique n’a jamais été l’anarchisme pédagogique ». Il leur est en effet reproché en filigrane l’échec de certains élèves et se voient fixer un objectif très ambitieux : « 100 % de réussite au CP ».
Ces conseils passent plutôt mal auprès des enseignants. Francette Popineau, co-secrétaire générale et porte-parole du SnuIPP assure à BFMTV : « Jean-Michel Blanquer semble oublier que tous les élèves d’une classe sont différents. C’est comme si le ministre nous disait que les enseignants ne savent pas quel cahier utiliser et laissait entendre que ce qui devrait être fait à l’école, comme le calcul mental, la dictée ou l’orthographe, ne le seraient pas. Pourquoi nous faire ainsi la leçon ? Il ne suffit pas d’une notice pour enseigner ».
De l’avis de certains, c’est un coup de pub auprès de l’opinion publique que se ferait le ministre de l’Éducation. « Ces annonces, qui dans le fond ne changent ni le monde de l’éducation ni les méthodes pédagogiques, permettent avant tout de frapper les esprits » assure Claude Lelièvre, historien de l’éducation, à BFMTV.
Reste à savoir ce que cela donnera sur le terrain, si oui ou non, ces recommandations feront changer la manière d’enseigner dans nos écoles françaises et permettront effectivement de parvenir à « 100 % de réussite au CP ».
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