circle dots
Famille

+

-

Lifestyle

+

-

Fermer
Circle Dots
Rechercher

Faut-il un village pour élever un enfant?

 
circle circle
circle circle
circle dots
dots circle circle
circle dots
dots circle

Cette expression d’origine africaine suppose que l’éducation de nos enfants est une responsabilité partagée par tous les éducateurs voire tous les adultes qu’ils côtoient. Grandir c’est multiplier les apprentissages au contact d’un maximum de profils variés. Mais à l’heure des écarts abyssaux entre les modes d’éducation et de la mise au rebut des héritages éducatifs transmis par nos parents, cet adage est-il toujours valable ?

Un rejet général

Nous vivons dans une société qui anéantit petit à petit la solidarité. Nous nous méfions de tout. Nos mères nous laissaient une heure à la voisine, cela nous semble dérangeant voire impensable. Le rôle des grands-parents se transforme : il n’est plus tant d’éduquer que de profiter de leurs petits-enfants. La génération chic-ouf continue de vivre après la retraite (et tant mieux pour eux) et aspire à plus que servir de baby-sitter. Notre génération débordée par nature se gave de développement personnel pour apprendre à dire plus souvent non que oui.

Les conseils non demandés sont devenus le mal absolu. Je suis étonnée de constater combien nous, jeunes mamans, avons parfois développé un radar à jugements déguisés (en sont-ils vraiment ?). Notre belle-mère qui se confie cherche forcément à nous faire passer un message, cette copine qui partage son quotidien de taxi pour les activités périscolaires de sa progéniture cherche forcément à nous faire comprendre que les nôtres ne foutent rien et que dire de la maman qui dégaine des fruits secs bio circuit court quand vous sortez un paquet de BN…Ne surinterprétons-nous pas un peu parfois ? Alors, nous fuyons, nous nous replions sur nous-mêmes, sur NOTRE éducation, celle que NOUS voulons donner à NOS enfants.

Et pourtant, une nécessité plus prégnante qu’avant

Paradoxalement, dans ce contexte, il n’a jamais été aussi indispensable de soutenir les parents. La mission de parent n’a jamais été aussi complète et lourde. Le burn-out n’est plus une exception, c’est presque un passage obligé. La petite enfance nous demande une abnégation totale. L’éducation positive exige une maturité émotionnelle qu’une grande partie des adultes n’atteindront jamais. La disponibilité et la veille permanente sur tous les besoins de nos enfants sont envahissantes. Le tout dans un monde qui a ouvert les portes du marché du travail aux autres 50% de la population active sans en bouleverser les codes ni se demander qui allait s’occuper de la maison maintenant qu’elles l’avaient quittée. Les jeunes parents se noient parfois de décliner l’aide du « village ».

Alors le village se réinvente. Dès les premiers jours du bébé, il n’est plus rare d’offrir un relai, un plat, une paire de bras ou des heures de femme de ménage à une maman qui vient d’accoucher. Une oreille attentive à celles qui enfin osent dire qu’elles traversent une phase difficile. Un peu d’empathie et de bienveillance pour accompagner le tourbillon émotionnel du post-partum et son ambiguïté si culpabilisante, si lourde à porter. Puis, nous accompagnons les jeunes parents qui ne dorment pas, qui subissent le terrible two, se posent des questions existentielles sur les écrans, les copains, les écoles,…et sur tout ce qu’ils souhaitent à leur tour transmettre à leurs enfants. Nous nous montrons vulnérables, vrais. Nous réapprenons à écouter les autres, à laisser de côté nos référentiels, à les rejoindre dans leur réalité et à les soutenir comme ils en ont besoin.

Bref, il faut un village pour soutenir des parents.

 

Photo : Orlane Boisard pour Maman Vogue

Vous aimerez aussi...

circle circle

Vous avez aimé cet article ?
Recevez notre Newsletter

circle
Maman vogue logo cercle