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Il y a des moments dans la vie de la famille durant lesquels les disputes dans la fratrie sont plus fréquentes. L’arrivée d’un nouvel enfant, l’absence momentanée d’un des deux parents, une période de grande fatigue peuvent être des catalyseurs.
Nos enfants s’aiment, ils se cherchent partout, tout le temps. Ils sont malheureux lorsqu’ils sont séparés trop longtemps et pourtant… Pourtant, ils sont comme chiens et chats ! Ils saisissent la moindre occasion pour se chamailler, de se disputer. De simples mots méchants à l’échange de coups, la situation peut basculer à tout instant, passant du rire aux larmes.
Oui, ces relations entre frères et sœurs sont normales. Ils partagent les mêmes parents et entretiennent une certaine rivalité, à la recherche permanente de leur juste place dans la famille. Ces disputes sont le signe de l’affirmation et de la différenciation de chacun. Elles sont un apprentissage, une expérience de la vie en communauté.
Cela n’en demeure pas moins fatigant pour tout le monde ! Parfois nous sommes, nous parents, un peu à court de réponses à leur apporter pour les apaiser. Alors nous allons tenter de vous apporter des pistes de réflexion, des actions à mettre en place pour apaiser le climat général à la maison.
Tout d’abord, il s’agit de rester calme et impartiale ! Plus facile à dire qu’à faire certes ! Alors n’hésitons pas à prendre 1 minute pour se recentrer avant d’intervenir. Il n’est pas nécessaire de “s’en mêler” systématiquement. Laisser les enfants gérer leurs chamailleries et trouver des modus vivendi seuls est un très bon exercice. Ils se confrontent ainsi à l’avis de l’autre, ils peuvent exposer et défendre leurs arguments (face à leurs parents également nous le verrons par la suite) et développer leur capacité de négociation.
A ce sujet, je vous invite à lire le livre de Laurent Combalbert, négociateur au RAID, Devenez meilleur négociateur de que vos enfants. Il est passionnant, drôle, bien écrit et très utile.
Les coups et la violence ne sont jamais acceptables ! Ils nécessitent une intervention systématique pour rappeler avec douceur et fermeté le cadre/les règles qui régissent la vie de famille et plus largement la société. Je compare souvent le comportement de mes enfants à celui de passants dans la rue pour leur permettre de se représenter ce qui est acceptable ou non.
Si intervention de notre part il y a, l’idée est, selon les pionnières de la communication positive Adele Faber et Elaine Mazlish, de tout d’abord constater qu’il y a un problème. Sans porter d’accusation envers l’un ou l’autre, sans prendre partie et d’énoncer ce problème à voix haute: “je vois que vous avez un désaccord, il semble que…vous vouliez le même jeu”. Et d’ajouter ce qui, dans cette situation, nous déplait et nécessite notre intervention: “je vois des enfants qui se disputent ….”
Ensuite, laisser à chacun l’opportunité de donner sa version des choses, d’exposer ses arguments, en écoutant activement. Finissez en résumant le problème, toujours à voix haute, pour que chaque partie prenante soit d’accord.
Une fois la constatation faite du problème, parents et enfants peuvent chercher ensemble des solutions pour régler le différend. Une piste apportée par les enfants sera souvent mieux acceptée et plus volontiers mise en action. En cas de violence, si la tension ne redescend pas, on peut isoler chacun pour que les enfants puissent se calmer avant de reprendre la situation, dans un climat plus doux.
Notre rôle de parent étant de poser le cadre, il faut le répéter autant de fois que nécessaire (et Dieu sait que la répétition fait partie de notre vie de parents).
Parce que souvent, nous sommes leurs exemples, et qu’ils fonctionnent par mimétisme, on peut commencer par éviter les disputes entre adultes devant les enfants.
On peut également afficher les règles de la vie en famille à la maison. Certains tableaux de mots sont des éléments très décoratifs qu’on ne peut pas ignorer et auxquels on peut se référer.
Oui, cela demande du temps mais cette méthode instaure un cercle vertueux. Les enfants apprendront d’eux-même à énoncer leurs problèmes et à chercher ensemble la meilleure solution sans systématiquement faire appel à nous, parents.
Et oui, on le sait, parfois rien n’y fait. Parfois la patience nous fait défaut. Parfois nous sommes, nous aussi, fatigués.
Dans ce cas, voilà trois astuces à utiliser sans modération:
Note: Adele Faber et Elaine Mazlish sont les auteures d’une méthode de communication bienveillante entre adultes et enfants. Elles ont écrit “Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent”, aux éditions du Phare et mis en place des formations pour les parents.
Pascaline Olivier