Liberté et contrôle – le dur équilibre à trouver pour ses enfants

La liberté est évidemment une des valeurs clefs que nous souhaitons transmettre par notre éducation. Pourtant, concrètement, dans notre quotidien avec nos enfants, les rapports de force sont récurrents.

Ces relations basées sur la soumission et la domination peuvent avoir un impact sur la manière dont notre enfant construira ses propres relations et par conséquent sur l’adulte qu’il deviendra. De plus en plus de parents conscients de cet impact souhaitent trouver une alternative.

Education bienveillante

Les partisans de l’éducation bienveillante proposent une vision différente. Le rôle des parents est toujours de transmettre ce qui est acceptable ou non dans notre société en matière de comportement mais l’enfant est considéré différemment. Plutôt que de lui dicter ce qui est bien ou mal, on le responsabilise. Il devient partie prenante du processus. 

Le cadre devient alors un sujet de discussion. L’enfant apprend à différencier les règles universelles et immuables (la loi, la politesse, le respect de l’autre), des règles de la famille non négociables et décidées par les parents (car chaque famille a ses propres règles), des règles évolutives, sur lesquelles il existe une marge de négociation selon l’âge des enfants ou la situation. 

Pour que cela fonctionne, il est important que les règles soient connues de tous, constantes et cohérentes. Il est également important qu’elle soient formulées de façon positive.

L’enfant a besoin d’un cadre pour s’épanouir et se sentir en sécurité. Le responsabiliser face à ce cadre lui permet de se sentir respecté. Il sera également plus facile pour lui d’en tenir compte. De plus, les enfants sont en général ravis de partager un moment pour trouver une organisation qui convienne à tous. 

Les avantages à le responsabiliser

De cette manière de faire découlent 3 bénéfices:

• L’enfant pourra évoluer en liberté et s’exprimer librement à l’intérieur de ce cadre prédéfini et sécurisant. Il expérimentera la fameuse maxime d’Haim Ginott « Tous les sentiments sont légitimes, mais les comportements ne sont pas tous acceptables » selon laquelle chacun a le droit de s’exprimer, de faire connaître ses besoins, ses envies, ses humeurs sans « porter atteinte » aux autres membres de la famille. Par exemple, chacun est libre d’être en colère et de l’exprimer mais le cadre prédéfini interdit de frapper, d’insulter ou de blesser l’autre. Cet espace sécurisé et sécurisant permet à l’enfant d’acquérir l’autonomie et la liberté indispensables à son épanouissement.
• L’enfant, davantage considéré, sera aussi plus réceptif. Une fois les règles acceptées un simple rappel suffira à rétablir l’ordre.
• L’enfant, davantage responsabilisé, va de lui même déduire les conséquences naturelles de ses actes. Par exemple, si l’enfant ne respecte pas la règle selon laquelle on range après avoir joué, et que l’adulte le fait à sa place, il se rendra vite compte que ce dernier disposera de moins de temps pour faire quelque chose avec lui ou ne sera pas d’humeur à jouer. Les conséquences permettent à l’enfant de comprendre que chaque acte accompli crée quelque chose qu’il s’agit d’assumer. L’enfant expérimente ainsi sa liberté, on laisse évoluer la situation et la conséquence se dessine toute seule grâce au cadre prédéfini.

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Mathilde M, auteure du blog www.mesloupiottes.com

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