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Ils le sont tous, les enfants d’aujourd’hui. Précoces, hyperactifs, hypersensibles… il n’existe pas une fratrie aujourd’hui où l’un des enfants n’est pas hypermachin ou hypertrucmuche. Sans remettre en cause les compétences des psychologues à qui l’on vient présenter des enfants à problèmes, ces diagnostics posent parfois question… Les enfants du XXIème siècle sont-ils réellement plus « hyper » que nous ? Plus précoces aussi ? Et si c’était vraiment le cas, soit, mais que fait-on de ce constat ?
Anne arrive à la table du bistro, pose son sac et ses clés, sort son sandwich et commande un café. Elle a passé une heure avec sa fille dans sa voiture, qu’elle vient de déposer à l’école pour l’après-midi. Ses trois copines lui demandent d’où elle vient et pourquoi sa fille était avec elle et pas à l’école ce matin.
Elle était chez le psy. Sa fille étant compliquée en ce moment, un peu capricieuse et jalouse, elle avait besoin d’un coup de pouce. « Et à la fin de la séance, la psy m’a demandé si on ne nous avait jamais parlé de précocité au sujet de notre fille ». Ses trois copines sourient… Eh oui, à elles aussi on a déjà parlé de précocité pour leur enfant !
Mais alors, être précoce serait finalement banal ? Aude, orthophoniste, fait le constat dans son cabinet : « Je reçois de plus en plus d’enfants ayant une précocité ou une hyperactivité. Je pose la question : est-ce que tous ces enfants sont vraiment hors-du-commun ? Et une fois que l’on a fait ce constat, qu’en fait-on ? Au fond, et j’espère ne choquer personne, mais à quoi ça sert de poser ce diagnostic, et quelle réponse peut-on apporter à ces enfants et à leurs parents ? »
Autant le dire tout de suite, je n’ai aucune légitimité sur le sujet, je ne suis pas psychologue – ni de métier, ni de caractère :o) . J’ai tendance à mettre en avant le bon sens avant d’aller chercher le pourquoi du comment du caractère de chien de mes enfants. Je ne dis pas que j’ai raison ou tort, je le saurais quand mes enfants seront adultes et me reprocheront de ne pas avoir fait le nécessaire petits.
Qu’on soit bien d’accord, je suis convaincue que certains enfants sont réellement précoces ou hypersensibles ou hyperactifs, mais de ma petite expérience de mère, de tante, d’amie, de sœur, de fille, de femme en quelques sortes, j’ai aussi la sensation que les parents du XXIème siècle ont du mal à accepter que leurs enfants ne soient pas parfaits...
Au fond, je souscris au constat que fait Aude dans son cabinet, je me pose les mêmes questions qu’elle, et je ne pense pas qu’il y ait autant d’enfants précoces qu’on le dise et pire – mais oserais-je le dire – je pense que parfois, un diagnostic est posé pour rassurer les parents. « Ah il est casse-pied mais c’est normal, il est hyper – précoce. »
On consulte parce que son enfant de 3 ans a peur des clowns, on consulte parce qu’il a du mal à s’endormir ou qu’il fait des cauchemars en ce moment, on consulte parce qu’à 6 ans, il plombe l’atmosphère de la famille en trouvant que tout est toujours nul, on consulte parce qu’à 8 ans il n’arrive pas à rester plus d’une heure assis en classe et préfère jouer au foot… Bref tout semble être motif à consulter.
Mais est-ce vraiment nécessaire ? Le problème ne vient-il pas d’ailleurs : n’attendons pas nous, parents modernes, de nos enfants qu’ils soient parfaits, et pardonnez mon langage châtier, qu’ils ne nous fassent pas ch… ? Car oui c’est sûr, annuler un spectacle à cause de son enfant qui ne peut pas rentrer dans la salle parce qu’il a peur du clown, c’est casse-pied. Se lever au milieu de la nuit pour rassurer son enfant qui a peur, c’est crevant.
Avoir un petit boulet qui se plaint à longueur de journée alors qu’il passe des moments de rêve (et ça se voit !) c’est usant… et bien sûr, être convoqué par la maîtresse parce que son fils ne sait pas se tenir en classe, c’est désagréable…
Alors peut-être est-ce utile de consulter pour avoir un petit coup de pouce sur le plan éducatif, une idée à laquelle on n’aurait pas pensé et qui pourrait nous aider (acheter un livre, une veilleuse, l’inscrire au foot aussi !). Mais aller consulter pour chercher un diagnostic dont on ne fera rien, à quoi bon ?
On aimerait que tout file sans l’ombre d’un problème, ne jamais se poser de question, ne pas avoir à s’inquiéter. Mais nos enfants ont leur caractère, avec leurs qualités… et leurs défauts. N’est-ce pas cela qui est difficile à accepter ?
Au fond, quand on consulte pour des petits bobos et trouver une explication à ce qui n’est probablement qu’un trait de caractère ou une phase normale de développement d’un enfant, n’est-ce pas surtout pour satisfaire notre ego ?
« On ne vous a jamais parlé de précocité pour votre enfant ? »… A quoi rime cette question ? Que va-t-on faire de cette précocité ? Quelle solution apporte ce constat ? Parce qu’il est précoce, le comportement de mon enfant est excusable ? Parce qu’il est hyperactif, on peut le laisser jouer au foot dans la classe pendant que tous les autres essaient de travailler ? Parce qu’il est hypersensible, on ne peut pas lui faire de remarque sur son comportement ? Pas sûre que ce soit aider les enfants que de faire ce choix éducatif. Parce que tout précoce, hypermachin et hypertrucmuche qu’il est, chaque enfant devra à un moment donné s’adapter à la société… et pas l’inverse.
Et si je me trompe complètement, que les enfants sont tous réellement hyper ou précoces (ou hyperprécoces), alors je ne peux que vous encourager à lire cet article, qui ne caressera pas les parents dans le sens du poil mais pourrait délivrer un « traitement » très naturel pour soigner ce mal qui ronge tant d’enfants…
https://vraiment.org/nouvelles-7809.html fbclid=IwAR0muWqDLSTlxMMwYCsUAIH7HYR2skrjoH7q5UDL0ypzuTE_CO8gtr1QRE
Photo ©Blue Cicada Photography x Lisette Made In Cannes pour MAMAN VOGUE
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