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Nos conduites, nos attitudes et nos choix ont un point commun qui est à la source de la motivation: l’obtention d’un bénéfice. Ignorer ce bénéfice peut empêcher un changement pourtant ardemment désiré.
Cette affirmation s’applique bien entendu à nous comme à nos enfants. Aussi, quand nous leur demandons de « grandir » et de faire tout seul, parfois, l’avantage de gagner en autonomie et la satisfaction de réussir ne suffisent pas à les motiver…
Mettons nous donc à leur place pour mieux comprendre quels sont pour eux les avantages à adopter un comportement mais aussi les avantages à ne pas l’adopter…
Prenons pour cela un exemple très concret :
Vous avez décidé que Vladimir, 4 ans, devrait désormais s’habiller à peu près tout seul. Montessori a fait son œuvre : il sait enfiler ses chaussettes, faire les boutons, mettre un pantalon, …
Le premier jour se déroule sans problème. En Maman avertie, vous faites ça sous forme de petit jeu et il s’habille quasiment seul. Vous le félicitez !
Le lendemain, même rengaine, mais ça y est, ça coince déjà ! Il pleurniche, se roule même par terre, vous êtes obligée de lui crier dessus, de faire quasiment tout vous même, …
Votre enfant peut bien sûr y mettre de la mauvaise volonté. Mais, il a probablement remarqué aussi que tout ce temps qu’il a passé à s’habiller seul (sans vous !) vous a permis non seulement d’habiller son petit frère, mais aussi de vous mettre un coup de blush… Vous lui consacrez moins de temps et il n’aime pas ça, aussi, il trouve un moyen pour que vous vous occupiez de lui : se faire habiller.
Les bénéfices secondaires (et souvent inconscients) quand il refuse de s’habiller sont ici évidents : il veut capter votre attention et passer du temps avec vous, tant pis s’il passe pour un bébé et si vous le grondez.
Dans cet exemple, le comportement est basique et la résolution du problème tout à fait évidente. Regardez-le, écoutez ce qu’il a à dire avec un intérêt sincère. Partagez vous les tâches de l’habillage et vous verrez que généralement, les enfants se satisfont de quelques minutes d’attention!
“Un bénéfice secondaire, c’est tirer un bénéfice (conscient ou non) d’une situation a priori défavorable, mais dont l’arrêt signifierait la perte du bénéfice en question.”
La question est donc la suivante :
Quels sont pour votre enfant les bénéfices secondaires quand il refuse d’adopter le comportement que vous souhaitez… Qu’est ce qui le pousse à préférer se faire gronder plutôt que de se conformer à ce que vous désirez?
L’idée est d’appliquer maintenant cette même question à chaque comportement-problème de votre enfant. Ainsi, il sera plus facile ensuite d’adopter une attitude qui renforcera le comportement que vous voulez voir apparaître. Prenons quelques exemples classiques…
Il a remarqué que quand il ne jouait pas avec les autres, vous l’observiez, parliez de lui avec les autres mamans, parfois même vous l’interpelliez… S’il se « fond dans le groupe », vous êtes satisfaite et rassurée donc vous ne le regardez plus…
Cessez peut être de le contemplez et de vous préoccupez de lui quand il se met volontairement à l’écart des autres. Mais au contraire félicitez le et intéressez vous au jeu en cours quand il se joint aux autres.
S’il refuse de finir son diner, il sait que vous allez lui donner la béquée, le sermonner et le gronder… Bref, il sait qu’il va obtenir votre attention.
Alors, dites lui simplement que vous aviez bien vu qu’il ne voulait pas manger, mais que vous vous occuperez de lui seulement quand il voudra bien terminer son assiette. En attendant, vous vous occuperez des autres et vous aurez peut être même le temps de leur lire une histoire… Expliquez-lui que s’il termine à temps vous pourrez aussi jouer avec lui avant qu’il ne se couche.
On peut bien sûr multiplier les exemples… Il tape systématiquement son petit frère quand il est seul avec lui, il est insupportable au supermarché, il se relève cinquante fois avant de s’endormir…
Quoi qu’il en soit, rien ne sert de vous auto flageller à propos des comportements problématiques de vos enfants, autant les considérer avec bienveillance. Cherchez simplement à identifier le besoin exprimé, pour voir ensuite comment le satisfaire d’une façon plus avantageuse et ainsi modifier ces comportements et établir des changements pertinents et durables. Parfois, il y a un mal-être profond que ne suffira pas à résoudre votre remise en question mais s’interroger sur les bénéfices recherchés peut malgré tout vous aider à revoir votre manière de faire… Pensez donc à vous poser cette question : quels sont pour lui les bénéfices de ne pas adopter ce comportement ? Mettez vous à sa place et repensez votre attitude par rapport à lui…
Credit photo : Clarisse de Lauriston
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