L’éducation ? Quel challenge ! La théorie des 4 met en valeur les 4 intervenants dans l’éducation d’un enfant.
Les mères parfaites n’existent pas, nous le savons bien. Mais qui n’a pas, un jour ou l’autre, jalousé un tant soit peu et sans oser l’avouer, cette super maman qui nous renvoie à nos limites ? Pour certaines, c’est la mère au foyer qui a le temps de s’occuper de ses enfants ; pour d’autres, à l’inverse, c’est la maman active qui réussit le tour de force d’allier réussite professionnelle et bien être familiale avec sourire, organisation et décontraction. C’est si facile d’être gagnée par cette pointe d’envie insidieuse et sournoise qui alimente le découragement.
Et pourtant, aucun modèle familial, aucun sacrifice parental ne peut assurer à 100 % la réussite éducative. Il suffit, pour en être convaincu de regarder ces grands hommes issus de foyers incertains et ces parents si investis qui pleurent l’échec de leur enfant.
Alors, quels sont les ingrédients qui composent la recette de la réussite ? La « théorie des 4 » nous offre des raisons de ne jamais désespérer. Elle tire son nom des 4 facteurs qui rentrent en jeu et se complètent dans l’éducation d’un enfant.
Le premier, sans surprise, c’est nous, les parents.
Notre responsabilité est grande, voire immense, surtout quand les enfants sont petits. Ils dépendent tellement de nous, ces chéris ! Nous les nourrissons, nous les habillons, nous leur donnons le cadre, le rythme, l’exemple. Nous choisissons leurs écoles, leurs activités. Nous nourrissons leur intellect, leur imaginaire et leur vie spirituelle.
Quelle tâche immense et exaltante ! Et quel défi, quel risque ! Mais, pour ne pas nous retrouver écrasés sous la responsabilité de nos erreurs inévitables ni nous enorgueillir des réussites qui ne seront pas toujours les nôtres, il faut tout de suite relativiser avec humilité la portée de nos actes.
Car très vite, la liberté des enfants, leur personnalité et leur caractère rentrent en jeu.
C’est le second élément. Très vite, les enfants s’affirment. Très vite il deviennent acteurs de leur développement. Qu’ils refusent les conseils ou qu’il les acceptent, qu’ils repoussent ou réclament la main tendue qui veut les aider à marcher, ils participent activement à leur destin.
Toute la difficulté de l’éducation consiste à orienter ces petites volontés qui s’affermissent avec le temps, sans toutefois se substituer à elles. Il faut leur donner de quoi se nourrir – sachant que certains aliments conviennent à l’un et pas à l’autre – et nous effacer progressivement devant leurs choix. Les guider sans les étouffer, veiller sur eux sans leur couper les ailes, apprendre à leur faire confiance. Et tenir compte de leur spécificité tout en leur montrant le phare à suivre.
Heureusement, nous ne sommes pas seuls dans l’aventure. Un troisième facteur participe au bon développement de nos enfants et au nôtre. Il s’agit des influences extérieures.
Frères et sœurs, grands-parents, belle-famille, parrains et marraines, famille élargie, amis, professeurs, éducateurs, commerçants, voisins, rencontres inopinées… tous sont une aide et un soutien dans ce voyage éducatif tourmenté en terre inconnue.
Nous n’avons pas toujours conscience de la chance inouïe que nous avons, nos enfants et nous, de ne pas être livrés à nous-mêmes. Et nous avons parfois tendance de vouloir trop protéger nos enfants de toutes ces influences (au moins de celles que nous jugeons négatives).
Mais toutes les plantes ne sont pas des fleurs de serre. La plupart ont aussi besoin de vent, de pluie, d’insectes et de vers de terre. Elles sont peut-être moins belles que des fleurs élevées hors sol, elles risquent davantage aussi, mais sont encore plus fortes et plus résistantes… Nous nous devons arroser, surveiller, tailler… mais nous n’avons pas toutes les solutions, toutes les réponses et il faut aussi laisser faire la nature. Les plus belles fleurs, les plus délicates ont aussi besoin de fumier pour grandir. C’est pourquoi il est heureux qu’il y ait d’autres personnes que nous pour accompagner nos enfants et les confronter à la vie.
Cette exploration en dehors du cocon a trois vertus irremplaçables : elle permet à nos enfants d’éprouver nos choix éducatifs en les confrontant au réel pour mieux les comprendre et se les approprier, de pallier si besoin nos erreurs et d’apprendre la perspective et l’équilibre par la confrontation de différents points de vue… Cela soulage notre responsabilité et nous enseigne aussi l’humilité.
Le quatrième facteur, c’est la Providence (ou le hasard ou la Vie si vous préférez l’appeler ainsi).
C’est Elle qui nous a placés dans telle famille, dans tel pays, qui nous a dotés de tel caractère… et qui nous accompagne, nous et nos enfants.
Et, que plusieurs facteurs aient été défaillants ou pas, on peut toujours compter sur cette Force de Vie qui n’abandonnera jamais nos enfants et dont l’action est merveilleusement efficace si l’on observe la réussite et le destin de certains, à qui il manquait tout et qui ont pourtant réussi à grandir envers et contre tout : les orphelins de guerre, les enfants martyrs, tous les saints convertis… tous ceux qui étaient promis à l’échec et dont le destin s’est un jour retourné en leur offrant des possibilités inespérées.
Quand tout nous échappe, quand notre monde s’écroule, faire confiance en la Vie. Elle saura mettre les bonnes personnes sur la route de nos enfants, les protéger, pallier les problèmes et nos insuffisances et donner à nos chers petits ce dont ils ont besoin, pour peu que l’on veuille bien le Lui demander et lui faire confiance.