Publié
Depuis plusieurs décennies, la condition des femmes a bien évolué dans la société. Droit de vote, travail, salaire plus équitable, plus de libertés etc, nous ont permis d’acquérir un autre statut, certainement plus agréable à vivre. En revanche, cette égalité s’invite aussi beaucoup au sein des couples, avec un partage équitable des tâches, du travail, de la gestion des enfants,… et avec mon mari nous n’étions pas tellement à l’aise avec cela. Ben que cela nous fasse parfois passer pour un couple à contre-courant, nous avons décidé de ne pas la mettre en application dans notre famille et l’assumons finalement très bien.
Pour commencer, avant la naissance de nos enfants, nous avons réfléchi à la vie que nous voulions leur offrir, et à la façon dont nous voulions les éduquer, et nous avons choisi que je ne travaillerais pas pour m’en occuper à la maison et leur inculquer moi-même la plupart des valeurs que nous voulions leur transmettre. C’est un choix totalement personnel et qui n’implique que nous, et nous sommes aussi conscients d’avoir la chance de pouvoir nous offrir ce luxe, même si un seul salaire suppose aussi des sacrifices, et que je mets entre parenthèse un métier que j’adore. Enfin bref, première inégalité chez nous : je suis dépendante du salaire de mon mari ! Après des années à gagner moi-même ma vie, c’est un gros changement.
Ensuite, nous ne sommes physiquement pas égaux, et je ne pourrais pas faire semblant d’être aussi forte que lui : il fait du sport au travail toute la journée, voire le week-end, alors que moi j’ai horreur de cela. Mes journées restent assez sportives malgré moi, mais lorsqu’il s’agit d’ouvrir un pot de confiture ou de changer la roue de la voiture… il s’en sort mieux que moi !
De plus, je suis, comme toutes les femmes, dépendante de mon cycle menstruel qui influe quotidiennement sur mon humeur, mon énergie, ma santé. Et tout naturellement, nos hommes, eux, n’ont pas ce souci.
Notre inégalité est aussi psychique : la plupart des femmes sont émotives, et dans des moments douloureux, nous sommes généralement contentes de trouver une épaule pour nous rassurer et nous consoler. Mon mari est loin d’être insensible à tout ce qui nous entoure, mais heureusement que dans ces moments-là il ne réagit pas de la même manière que moi et ne s’effondre pas lui-aussi, sinon je ne sais pas comment je me relèverais. En fait, nous n’avons pas le même tempérament, et là où je vais m’écrouler et réussir à prendre du recul par la suite, il sera plus fort dans les premiers instants, quitte à réagir un peu plus tard. Nous avons tous les deux nos moments de faiblesse, mais pouvons généralement compter sur l’autre pour nous aider à les surmonter.
Pour finir, nous n’avons ni les mêmes capacités, ni les mêmes talents, les mêmes goûts, la même patience, ou tout simplement le même rythme dans nos journées. Il se lève chaque jour au moins 2h avant moi, donc lorsqu’il rentre à la maison le soir, il n’a pas toujours une énergie débordante. Ainsi, les tâches ne peuvent pas être réparties équitablement, et je suis loin de l’image de la femme libérée lorsque j’explique que chez nous, c’est généralement moi qui gère les travaux domestiques et les repas, comme ma grand-mère à son époque, bien que mon mari soit capable de me remplacer si besoin. A coté de cela il fait tellement d’autres choses !
Lorsque nous nous sommes rencontrés puis choisis comme époux(se), nous avons pris l’autre tel qu’il était, parce que c’est ainsi que nous nous aimions, et malgré nos défauts respectifs, nous ne comptons pas changer l’autre entièrement.
Nous ne rejetons absolument pas tous les progrès sociétaux que l’émancipation des femmes a pu apporter, mais l’égalité entre les hommes et les femmes ne nous paraît pas applicable, et encore moins indispensable dans notre couple. Au contraire, je n’ai rien à prouver à mon mari et préfère même m’appuyer sur lui si besoin. La richesse de notre couple transparaît par notre complémentarité, et je ne ressens aucun besoin d’être son égale. Dans certains domaines il me domine largement, dans d’autre c’est moi qui le dépasse haut la main. Aucun de nous n’a pour autant plus de responsabilités ou d’importance dans notre couple.
Pour le moment nous avons trouvé ainsi notre équilibre familial, et je suis fière de dire que l’égalité hommes-femmes, c’est très bien, mais merci, pas chez nous !
Alice de Champs
Cet article est complètement personnel, en aucun cas Maman Vogue ne présente cet exemple comme LE schéma typique que toutes familles devraient respecter.