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Un conseil conjugal régulier pour mieux vivre l’évolution vécue au sein de votre couple, lors d’une grossesse.
La femme porte l’enfant, accueille la vie : cela restera toujours une différence fondamentale et radicale entre les deux sexes.
La grossesse confronte des époux à cette réalité de la différence sexuelle, qu’ils n’avaient peut-être pas pensée de cette façon-là.
Avec l’approche de la date de la naissance, une nouvelle répartition des rôles et des fonctions doit s’opérer : le couple « égalitaire » qu’on avait peut-être espéré construire, doit être remanié, au prix parfois de difficiles négociations, dans lesquelles n’est pas exempte une certaine lutte de pouvoir.
Aujourd’hui, les rôles et les fonctions ne sont plus définis selon un modèle unique (comme le modèle occidental traditionnel d’autrefois), donc tout se négocie…
Presque chaque jour, les couples doivent redéfinir les règles de leur vie à deux, comme si chacun remettait en question sa propre identité et sa propre survie, chaque fois qu’ils se demandent qui va faire la vaisselle ou les courses ! Fatigant ?
Berceau, layette, futur mode de garde : tout se prépare, et l’impatience de connaître la frimousse du futur petit être, coexiste avec les craintes liées à l’accouchement, tant de la part du père que de la mère.
Une sérieuse préparation à l’accouchement aide considérablement pour un premier enfant, ainsi que des cours d’haptonomie : le mieux est de les suivre en couple, afin que le futur père soit associé dès la grossesse à accueillir l’enfant qui vient.
Le choix du prénom n’est pas anodin : souvent, il dit quelque chose de l’histoire familiale des parents, et de ce qu’ils ont le désir de vivre avec leur futur enfant : reproduire, réparer, enterrer, inventer ?
Tout est possible, mais plus vous en parlerez de façon consciente, plus ce sera facile à mettre en œuvre.
Le mois de l’accouchement : « la bonne fée » sera-t-elle au rendez-vous ?
On a tous en tête les contes de notre enfance, où celle-ci jetait « un bon sort » à l’enfant lors de sa naissance ! Bien sûr, tous les parents de la terre rêvent que leur enfant soit le plus beau, le plus intelligent, et le plus agréable à vivre en famille, afin de ne pas les mettre en difficulté sur le plan éducatif, et de pouvoir « en être fiers ».
Attention à ne pas inverser les rôles, et à ne pas charger l’enfant d’attentes irréalistes, et donc irréalisables : l’enfant ne vient pas pour nous combler affectivement, pour réparer notre enfance ou notre couple, pour rehausser notre estime de nous-mêmes.
Il n’est pas le produit de nos rêves (ce qui engendre des éducations déplorables et très culpabilisantes) : il est juste lui, il nous est donné comme un cadeau à accueillir et à aimer. A deux ! et de façon inconditionnelle !
Cà y est ! Bébé est né ! Les angoisses liées à la grossesse sont « derrière », la joie est là ! La fierté aussi d’avoir « donné la vie ».
Mais, « plus c’est petit, plus çà prend de place » ! Ce nouveau petit être vient perturber un équilibre à deux douillet, harmonieux, confortable : il crie, il semble avoir faim tout le temps…On ne sait pas…Répond-on à ses besoins ? Assez de lait ? Suffisamment chaud ? Faut-il le sortir, ou le laisser dormir ? Et les nuits : quelle galère… !
Voilà que le couple va subir une formidable déstabilisation : passer de deux à trois, réaménager la vision de l’autre et la place qu’on lui donne : époux, père ; épouse, mère. Qui va savoir le mieux faire ? Qui va décider pour ce petit être auquel chacun « tient » tant ? La règle d’or n’existe pas : mais au père revient la double tâche essentielle et fondamentale, de protéger sa femme en tant que nouvelle Maman, et de ne pas laisser son rôle de mère envahir tout l’espace.
L’enfant a besoin que l’amour dont il est issu « vive » : le lien conjugal reste premier, primordial, sur le lien parental. Les parents doivent rester amants. C’est la condition pour que le lien parental soit bon et structurant pour l’enfant.
B. Lucereau