Publié
Qu’il s’agisse d’un handicap décelé in-utéro, à la naissance, lors des apprentissages ou suite à un accident, il existe diverses aides financières ou matérielles pour vous aider dans votre quotidien avec votre enfant handicapé.
Lorsqu’on se retrouve face au handicap, on est assailli par des centaines de questions aussi diverses que variées. Dès lors, on liste ses interrogations et les recherches commencent. Rapidement, on doit faire face à une multitude d’interlocuteurs, de structures et tout autant de sigles et d’abréviations qui nous sont jusqu’à présent inconnus. Pour vous aider, Maman Vogue vous propose une liste non exhaustive des principales aides financières et éducatives qui peuvent vous être attribuées.
N’hésitez pas à vous tourner vers la CAF, la MDPH de votre département, les associations en lien avec le handicap de votre enfant. La Fédération des malades et handicapés (FMH) pourra également vous épauler dans vos recherches et répondre à vos interrogations, tant sur les aides financières que sur l’organisation au quotidien. Le Conseil départemental de votre lieu de résidence, les travailleurs sociaux ou encore votre commune (via le Centre Communal d’Action Sociale) peuvent eux aussi vous venir en aide.
L’allocation journalière de présence parentale (AJPP) est une aide soumise à certaines conditions. En effet, il faut que l’enfant handicapé ait besoin d’une personne pour l’accompagnement des soins quotidiens. L’avis favorable de l’assurance maladie (par le biais d’un certificat médical détaillant les soins), doit être obtenu au préalable. Le jeune handicapé doit avoir moins de 20 ans ou être à la charge de ses parents. Le parent doit être contraint d’interrompre son activité professionnelle au moyen d’un congé de présence parentale. Depuis le 1er octobre 2020, l’AJPP peut être versée à la demi-journée. L’AJPP est versée sous la forme d’une allocation journalière par jour de congé parental pris. Pour l’année 2021, le montant de l’allocation journalière de présence parentale est de 43,83 € pour un couple et de 52,08 € pour une personne seule.
L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) est une aide financière qui contribue à assurer l’éducation du jeune. Elle est octroyée sans conditions de ressources. L‘âge de l’enfant et son taux d’incapacité seront des conditions prises en compte pour en déterminer son montant. Elle peut être cumulée sous conditions avec d’autres aides comme le complément d’AEEH. Il en existe 6 compléments différents à l’AEEH en fonction de vos besoins. La prestation de compensation du handicap (PCH) versée par le Conseil Départemental, également sous conditions, peut être envisagée. Le complément AEEH et la PCH sont identiques en termes de prestations mais leurs modes d’attribution et de rémunération différent. L’allocation est majorée quand le parent est isolé et que l’état de l’enfant nécessite le recours à une tierce personne.
Pour l’année 2021, son montant de base est de 132,61 €. Lorsque le taux d’incapacité de l’enfant est au moins égal à 80 % et que le certificat médical ne mentionne pas de perspectives d’amélioration de l’état de l’enfant, l’AEEH de base est attribuée sans limitation de durée jusqu’à l’âge limite du bénéfice des prestations familiales. Lorsque le taux d’incapacité se situe entre 50 et 80 %, les droits à l’AEEH sont attribués pour une durée au moins égale à 2 ans et au plus égale à 5 ans. En cas de perspectives d’évolution favorable, le droit à l’AEEH de base est attribué pour une période au moins égale à 3 ans et au plus égale à 5 ans.
L’enfant handicapé peut également recevoir une aide au transport. Pour cela, certaines conditions doivent être remplies. La gravité de son handicap doit empêcher le jeune de pouvoir prendre les transports en commun et le degré du handicap doit être médicalement établie. L‘aide doit être validée par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) au sein de votre MDPH. Cependant, cette aide sera assumée financièrement par le département du domicile de l’enfant handicapé.
Pour sa scolarisation, l’enfant handicapé peut bénéficier de certains dispositifs particuliers. Il peut être intégré dans une classe d’intégration scolaire (CLIS) : ce sont des classes de primaire destinées aux enfants handicapés qui ne peuvent pas intégrer une classe ordinaire. L’unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) est l’équivalent des CLIS mais pour le collège. Il existe également la section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) pour le collège.
L‘enfant handicapé peut recevoir un matériel pédagogique adapté à son handicap (par exemple un clavier braille, un ordinateur avec un logiciel spécifique…). Ce matériel est prêté si la CDAPH (commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) donne un avis favorable à son dossier. Cette commission officie au sein de la MDPH. C’est elle qui statue sur les droits d’une personne en suivant les recommandations de l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH suite aux demandes formulées par la personne handicapée ou son représentant légal.
Lors d’une intégration en classe ordinaire, l’enfant handicapé peut être aidé par un auxilliaire de vie scolaire (AVS). La nomination d’un AVS est également décidée par la CDAPH suite à un dépôt de dossier de la part des parents ou du représentant légal de l’enfant. Le rôle de l‘AVS est d’aider l’enfant en classe, pendant l’interclasse ou encore à la cantine. Il permet de faire le relais entre l’enfant et l’enseignant et d’harmoniser le rythme de l’enfant sur celui du groupe-classe. L’AVS permettra d’appliquer les recommandations du projet personnalisé de scolarisation mis en place. Un même AVS peut avoir à sa charge plusieurs enfants handicapés au sein d’un même groupe-classe ou dans différents établissements.
Le service d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) vient aussi en aide aux enfants handicapés : l’assistance d’un SESSAD est décidée par la CDAPH. Son rôle est de mettre en place une équipe pluridisciplinaire (psychologue, kiné, médecin, aide-soignant…) pour aider l’enfant à son domicile et dans son lieu de scolarisation. Ce service assure un accompagnement autant éducatif que thérapeutique, quelque soit l’âge ou le handicap de l’enfant. Il existe différents types de structures en fonction du degré de handicap de l’enfant.
L’enfant atteint de handicap mental peut également être accueilli en institut médico-éducatif (IME) . Ici encore, la décision d’accueil est prise par la CDAPH. L‘enfant peut être en internat, semi-internat, externat, ou placé en famille d’accueil en fonction de son âge. Les équipes de ces établissements mettent en œuvre un accompagnement global de l’enfant. Cet accompagnement comporte l’accompagnement de la famille et de l’entourage habituel de l’enfant ou de l’adolescent, les soins et les rééducations, une surveillance médicale régulière, l’enseignement et le soutien pour l’acquisition des connaissances ainsi que des actions tendant à développer la communication et la socialisation des enfants.
Bon à savoir :
Depuis 2019, le Ministère de l’Education Nationale travaille sur une refonte de l’accueil des enfants handicapés intitulée “2022, pour une école pleinement inclusive”. Ce déploiement, qui doit durer jusqu’en 2022, propose une prise en charge sans délai des enfants à l’école, avec ou sans notification MDPH. L’objectif de cette mission est de mettre en place une meilleure coordination enfant/enseignant/accompagnant et une meilleure continuité dans l’accompagnement de l’enfant, notamment grâce à la mise en place des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisé). L’enseignement à distance peut aussi être une proposition, en parcours complet ou en complément d’autres aides. N’hésitez pas à contacter le CNED pour plus d’informations.
Crédit photo : @Isabelle Dohin