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Choisir ce qui convient comme activité à chaque enfant n’a rien d’évident et nous avons souvent tâtonné mon mari et moi. Moi surtout en fait. Quand les enfants sont petits, il est difficile de savoir vraiment quels sont leurs dons et leurs aspirations. D’abord parce qu’eux-mêmes sont en train de se chercher ensuite parce qu’ils découvrent le monde et qu’ils ne savent même pas ce que le monde peut leur proposer.
Pour moi c’est difficile de choisir pour eux : il y a tellement de propositions. Je voudrais leur faire faire tout ce qui me fait rêver depuis que je suis petite. Et il y en a des choses…
Une année je n’ai pas hésité ! Les trois grands avaient entre 7 et 10 ans et je les avais inscrits à plein d’activités. Un cours de peinture, au tennis, aux scouts, un professeur de piano venait à la maison et il y avait en plus le catéchisme. Evidemment, si l’on joue d’un instrument de musique, il faut s’exercer tous les jours.
Les deux plus jeunes à la maison étaient bien prenants et comme nous habitions un village où la circulation était très dense et dangereuse il n’était pas question que les enfants se déplacent seuls.
Au début j’ai fait face. Je disais « tout le monde en voiture », j’accrochais les deux plus jeunes dans leur siège auto et en route d’un côté ! et en route de l’autre !
Le problème s’est corsé quand l’hiver est arrivé et qu’il a fallu emmitoufler les enfants. Anoraks, bonnets, écharpes et bottes : le cauchemar. Pour que tout se passe bien il faut un temps infini et si vous devez recommencer deux ou trois fois dans la journée, au milieu des biberons, des repas ou des siestes, votre mercredi et les sorties d’écoles, cela devient juste infernal.
Ça n’a pas manqué. La neige a fini de m’anéantir et lorsque je me suis retrouvée avec les plus petits qui glissaient et pleuraient et les grands qui se cachaient partout en organisant d’énormes batailles de boules de neige, ma décision a vite été prise.
J’étais exaspérée : « Les enfants, vous m’écoutez ? Toutes ces activités, ça fait trop. C’est trop difficile pour moi de vous conduire partout. On arrête tout. »
La stupeur s’est peinte sur leurs visages et sans très bien comprendre ils sont tous rentrés dans la maison.
J’ai pris mon téléphone, je me suis excusée auprès des uns, auprès des autres et j’ai tout décommandé. Les semaines ont passé, je me suis reposée et un peu gênée de leur avoir tout supprimé, un jour alors que nous étions en voiture je leur ai demandé : « Euh, les enfants maintenant ça va mieux, vous voulez reprendre une activité ? »
La réponse ne s’est pas faite attendre et j’ai entendu un grand cri unanime : « Ah ! non, Maman, surtout pas, tu es tellement plus gentille maintenant. »
J’ai laissé passer un silence et j’ai digéré l’information. Ok, bien reçu !
B. Janilec