Livre pour enfant : Il en est avec les rayonnages d’une bibliothèque pour enfants comme avec les rayons bonbon d’une grande surface. De plus en plus fournis et colorés, de plus en plus attrayants, mais, hélas ! de moins en moins fiables aussi.
Certaines mamans, inconscientes des dangers potentiels liés aux additifs de toutes sortes, laissent avec confiance leurs bambins s’égailler dans les allées et choisir ce qui leur plaît ; d’autres essayent de maîtriser, mais se sentent un peu perdues face à une offre si variée et si inégale et ; d’autres enfin se rassurent en se contentant des indémodables, sans oser toucher aux nouveautés…
Comment faire ? Comment offrir une nourriture saine et adaptée aux yeux et au coeur de nos chers petits, sans refuser la modernité ni se faire happer par elle ? Il existe une méthode…. Les 10 commandements du parent averti.
… ou sans avoir pris conseil auprès d’amis de confiance, ou sans l’avoir parcouru pour pouvoir l’évaluer selon les critères qui vont suivre… La facilité serait de rester dans les classiques, mais il y a de belles pépites dans les nouveautés dont il serait dommage de priver vos enfants. Alors, lisez, et surtout, faites-vous plaisir en partant à la découverte !
Un bon livre pour enfants est une fenêtre sur la vie et contient toujours un enseignement : moral, lexical, culturel… C’est toujours l’occasion de les faire grandir. : Boucle d’Or propose, avec une leçon morale, les notions de petit, moyen et grand ; La plus mignonne des petites souris joue sur le vocabulaire, les sonorités, les ordres de grandeur, et dispense une leçon de vie… “Et conter pour conter me semble peu d’affaire” écrivait notre bon La Fontaine.
Les idéologues de tous bords savent très bien que l’enfance est le royaume à investir pour gagner la guerre. La littérature jeunesse est donc, avec l’école, leur champ de bataille privilégié. L’air de rien, au détour d’une phrase, d’une page, plus ou moins subtilement, l’idéologie à répandre est semée… Et rentre comme dans du beurre dans l’esprit malléable des petits. Ne mettez donc pas de livre tendancieux dans les mains de l’enfant si vous ne vous sentez pas capables de lui fournir aussi les armes pour résister. Parfois, la fuite est la meilleure des tactiques. En attendant qu’il soit formé.
L’enfant se nourrit de ce qu’il entend et de ce qu’il lit. Sa mémoire n’attend qu’à se remplir de formes verbales correctes, de phrases correctement construites…N’hésitez pas à lui donner un texte riche, sans courir après une apparente simplicité qui n’est qu’un reflet de réelle pauvreté. Regardez donc le niveau de français (négation complète, verbe et sujet inversés dans une question, « nous » au lieu de « on »…). Plus il rencontrera de temps variés, plus il les utilisera. Mieux les phrases seront construites, mieux il s’exprimera. C’est un mirage de penser qu’en simplifiant la conjugaison on simplifie la vie de l’enfant. A l’inverse, plus vous lui donnez d’outils, plus vous le rendrez capable de comprendre et de se faire comprendre.
Trop de livres pour enfants intègrent un vocabulaire relâché pour “faire jeune” et vrai. L’apprentissage de la langue commence dans vos bras. L’enfant apprend en écoutant. Choisir un livre c’est aussi faire apprendre une langue et éduquer
Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Certes. Mais l’éducation au beau fait partie des devoirs de tout éducateur. C’est pourquoi il faudra scruter les dessins pour écarter, autant que possible, la laideur et la vulgarité.
Pour toucher, mieux vaut parler au cœur de l’enfant. C’est l’émotion qui fait avancer. N’ayez pas peur de vous appuyer sur les choix de l’enfant, sur ses goûts… Ecoutez-le, en le guidant. Il vous fera parfois découvrir des merveilles.
Il existe des maisons d’éditions ou des collections plus “fiables” que d’autres, il est vrai. Et vous avez des amis dont vous appréciez le jugement. Mais, chez vous, c’est vous qui fixez les règles. Donc réfléchissez en conscience, et faites-vous confiance. La charte d’une maison d’édition peut changer. Et vos enfants ne sont pas ceux de vos amis. Gardez les yeux ouverts, sans crainte mais avec réalisme.
Manger sainement ne veut pas dire manger tristement. « Un saint triste est un triste saint ». Sachez trouver des lectures drôles, joyeuses, plaisantes, enlevée autant qu’enrichissantes. Que la lecture soit avant tout un plaisir et une source de joie.
Quelqu’un a offert un livre que vous n’aimez pas et vous ne vous sentez pas de le reprendre à votre enfant ? On lui a prêté un livre que vous n’avez pas le temps de lire ? Son programme lui impose des lectures que vous ne jugez pas appropriées ? Qu’à cela ne tienne ! Rappelez-vous que la perfection n’existe pas mais que la lecture, comme la culture, est l’occasion d’échanger, de former, de discuter, de prendre du recul, de se former le jugement et d’apprendre la perspective… Rappelez-vous la théorie des 4.
Le bien, le beau, le bon rechercheras, pour la joie et le plaisir de tes enfants