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Couches lavables ou couches jetables ? Bonne question!
Le plus judicieux pour y répondre et se faire son avis est, tout d’abord, de savoir de quoi nous parlons et, ensuite, de s’entourer de deux types de professionnels : les chercheurs et les mamans!
La thèse de Anne-Sophie Ourth intitulée « Les couches lavables constituent une alternative moderne, écologique et économique aux couches jetables » présentée en Belgique à la faculté universitaire des sciences économiques nous renseigne :
Les couches-culottes jetables sur le marché aujourd’hui sont constituées de trois couches:
La couche la plus proche de la peau est une feuille conçue pour isoler la peau de l’enfant du noyau intérieur humide.
Le centre est un gel super-absorbant dans un noyau de cellulose. La composition, la quantité, et la distribution du gel dans ce noyau diffèrent avec la marque de la couche.
La feuille externe est un matériel imperméable à l’eau constitué de polyéthylène ou de polypropylène.
La plupart des couches-culottes ont des bandes élastiques à la taille et aux jambes plus un double élastique qui aide à contenir l’urine et les résidus.
Les couches lavables actuelles sont préformées, munies d’élastiques aux cuisses, et à la taille, ainsi que de velcro pour fermer et repositionner aisément. Il existe de nombreux modèles qui différent par la qualité et la nature du tissu, l’épaisseur, la coupe, la taille, la couleur, le système de fermeture.
Des feuillets « fond de couche« , semblables à un papier hygiénique très résistant sont placés dans le fond de la couche et permettent de recueillir les selles et les urines de bébé. La feuille peut-être jetée aux toilettes et la couche n’est pas souillée. Lorsqu’il ne doit pas être jeté, le feuillet peut être lavé avec les couches.
Bon à savoir : Chaque système a ses avantages et conviendra plus ou moins à votre situation (sèche-linge à disposition ou non, nounou ou crèche qui accepte les couches lavables ou non, etc.).
Vous devez trouver le ou les modèles qui conviendront à votre bébé, selon sa morphologie et son confort.
N’achetez jamais de packs complets sans avoir préalablement testé différents modèles et marques, au risque de vous retrouver avec un nombre important de couches ne vous convenant pas.
1 . Les couches lavables + culotte de protection
Deux parties distinctes :
– une partie absorbante : la couche classique (ou lange), dont le rôle est d’absorber l’urine. A jeter et changer à chaque change.
– une partie imperméable : la culotte de protection, destiné à empêcher les fuites. Peut être réutilisée 2 à 3 fois avant d’être lavée en machine.
2. Les couches lavables intégrales TE1 (tout-en-un)
Les TE1 combinent tous les éléments d’une couche de bébé : une partie absorbante (appelé noyau absorbant ou encore « insert ») et une partie imperméable à l’extérieur.
Soit l’insert est cousue à la partie imperméable et il faut laver le tout à chaque change. Soit l’insert s’insère dans une poche contenue à l’intérieur de la couche (ou « se clipse »).
Le séchage de ce système est plus rapide que lorsque l’insert est cousu car, ici, les deux éléments de la couche peuvent sécher séparément
3. Les couches lavables TE2
Système qui combine les 2 premiers.
L’aspect est celle d’une TE1 mais la partie extérieure peut être réutilisée pour plusieurs changes comme dans le système classique. Seul l’insert absorbant est à changer à chaque fois.
4. Les couches lavables TE3
Elles peuvent être utilisées : comme une couche lavable : en utilisant un insert lavable ; ou comme une couche jetable : en utilisant un insert jetable.
Elles possèdent un système en 3 parties : 1 culotte, 1 nacelle imperméable, 1 insert absorbant. Chacune de ces parties peut se détacher et être changée ou lavée indépendamment du reste.
SI ON RECAPITULE
L’aspect santé et confort plaide également, contrairement aux préjugés, en faveur des couches lavables.
Le principal avantage des couches jetables est de laisser la peau de l’enfant au sec.
Sous cette idée plaisante se cachent d’autres soucis : des analyses faites sur les couches ont montré la présence de dioxine et de PTB. Il n’est pas prouvé que ces substances soient nocives à ces concentrations. Cependant, leur nature cancérigène, leur contact quasi permanent pendant plus de 2 ans et l’âge des sujets devraient inciter à prendre des mesures de précaution.
Il en est de même pour le gel absorbant, le polyacrylate de sodium, par ailleurs incriminé dans le syndrome de choc toxique.
La couverture plastique étanche ne laisse pas respirer la peau, il en résulte une augmentation de la température sous la couche, ceci pourrait, dans certains cas, gêner le développement des testicules. Le développement de bactérie qui résulte des changes espacés, cumulé à la température et à la présence de parfums et autres produits chimiques sont autant de facteurs qui favorisent les irritations.
La couche lavable quant à elle est essentiellement composée de coton, dont on connaît l’innocuité. D’autre part, les culottes sont généralement respirantes, la peau reste donc fraîche. La sensation d’humidité peut être supprimée en utilisant des feuilles conçues à cet effet, soit jetables, soit lavables. (d’après Anne-Sophie Ourth)
Tout d’abord, choisir d’utiliser des couches jetables pour votre enfant ne fais en aucun cas de vous « des mauvais parents »! Chaque famille a ses contraintes et son organisation!
De plus, il existe des alternatives aux couches lavables : Il existe sur le marché des couches jetables non-blanchies, sans agents conservateurs ni parfum. Le risque d’y trouver de la dioxine et d’autres produits chimiques est ainsi fortement réduit. Elles contiennent toutefois du polyacrylate de sodium et elles sont complètement étanches.
L’avis de Nathalie sur ecoloinfo.com : » oui les couches lavables, c’est cher à l’achat. Mais vous achetez tout d’un seul coup, moi j’en ai eu pour environ 200 euros (car les langes, c’est très très économique) et j’ai fait passer cela sur la liste de naissance. J’ai fait le calcul, j’en aurai eu pour plus de 3000 euros en jetables… Il faut tester les couches avant de les acheter. Empruntez à une copine, louez dans un magasin de puériculture bio ou une association. »
– Couches lavables :
Nombre moyen de couches jusqu’à la propreté (à peu près 2 ans et demi) : entre 24 et 40
Budget moyen (lavage compris) : entre 490 et 700 €
– Couches jetables :
Nombre moyen de couches jusqu’ la propreté : 6500
Budget moyen : 715 € (couches discount) ; 2080 € couches de marques
D’après consoGlobe.com
Hélène nous dit » En utilisant les couches lavables, comptez entre 300 et 1500 euros d’économies sur 2 ans et demi (achat et entretien compris) pour un enfant, et entre 550 à 2200 euros d’économies pour le 2ème enfant, qui réutilise le stock de couches de son aîné(e) »
Il n’est pas possible aujourd’hui de conclure à un intérêt marqué des couches lavables par rapport aux couches jetables vis-à-vis de l’environnement.
Si les couches lavables présentent un intérêt en termes de réduction des quantités de déchets, elles génèrent aussi des consommations d’eau et d’énergie plus importantes. Lorsque les utilisateurs s’orientent vers des couches lavables, il est indispensable d’en optimiser l’usage et en particulier : laver dans une machine à pleine charge et de préférence à 60°C, utiliser une machine performante (classe A/AA), recourir à des lessives porteuses d’écolabel et ne pas la surdoser, sécher à l’air libre et éviter de repasser les couches.
Leur utilisation pour plusieurs enfants permet également d’en réduire les impacts. Quant aux couches jetables, l’ADEME recommande de privilégier les couches porteuses du logo « Nordic Swan »
D’après l’étude « Impacts environnementaux des couches pour bébé » de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME)
Avec toutes ces cartes en mains, il ne vous reste plus qu’à choisir, tester, nous raconter!
© Crédits photos Maman VOgue
Marie Duval