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Nous avions repoussé au maximum le premier jour de l’adaptation à la crèche, profitant de mon congé parental pour garder notre bébé le plus tard possible dans le cocon familial. Mais il fallait se rendre à l’évidence. La fin approchait et avec, le retour à la vie active pour moi et le début de la période d’adaptation pour notre petit Octave de 9 mois.
Nous avons eu la chance d’obtenir une place dans la crèche dont nous avions rêvé pour notre petit bonhomme. Nous arrivions donc sereins mais non moins fébriles car nous n’avions encore jamais confié notre fils.
C’est Stéphanie, son auxiliaire de puériculture référente, qui nous a accueillis et qui allait principalement s’occuper de lui. Nous étions loin de nous douter que cette période d’adaptation nous serait autant utile à nous, parents, qu’à notre bébé.
Stéphanie a gagné notre confiance par la délicatesse avec laquelle elle a apprivoisé Octave durant cette première semaine. Son approche correspondait à Octave, complètement étranger à la collectivité, et à nous, qui avions couvé notre bébé depuis sa naissance. Ces moments passés à la crèche nous ont permis de voir les liens se tisser entre eux progressivement et cela nous a aidés à accepter que quelqu’un d’autre s’occupe de notre bébé.
La seconde semaine d’adaptation a été l’occasion de laisser Octave s’acclimater sans nous à son nouvel environnement et à ses nouveaux petits copains. Nous le laissions pour de petites journées, de 10h à 15h environ.
Ces heures pendant lesquelles nous avons partagé la vie de la section des bébés nous ont permis de découvrir un métier d’une grande exigence, qui impose aux auxiliaires de puériculture de tout faire et de ne rien faire à la fois. Tout faire pour garantir la sécurité et le bien-être de nos bébés, favoriser leur évolution et leurs progrès. Ne rien faire qui les brusquerait, ne respecterait pas leur rythme, irait à l’encontre des nombreuses normes imposées. Avec cela, j’étais parée pour reprendre le chemin du bureau l’esprit tranquille malgré mon cœur qui se serrait de voir une page se tourner définitivement.
C’est ainsi que chaque matin, je déposais Octave en sachant qu’il serait heureux, qu’il aurait un câlin quand il en aurait besoin, qu’on lui proposerait des jouets adaptés à son âge, qu’on lui chanterait des comptines, qu’on lui sourirait, qu’il aurait toujours une couche propre.
Chaque soir lorsque nous le retrouvions, nous découvrions qu’il avait appris à glisser sur le toboggan, à ranger les jouets, à danser, à faire des bisous… Et nous avons été surpris d’entendre qu’il prenait des initiatives étonnantes : apporter sa tétine à un enfant qui pleure, approcher une arche d’éveil à un bébé installé dans un transat, faire un câlin à l’une et faire le pitre pour en faire rire une autre.
Même si nous avions l’intime conviction que la crèche était le mode de garde qui nous conviendrait le mieux, nous ignorions tous les secrets de son fonctionnement et sommes allés de découverte en découverte.
La directrice connaît le nom de chaque enfant ; même la cuisinière (qui mitonne les repas sur place) nous gratifie d’un joyeux Bonjour Octave lorsque nous la croisons le matin.
Les auxiliaires de puériculture, lorsqu’elles ne sont pas occupées à donner un repas ou à changer une couche, jouent avec les enfants. J’ai été bien surprise, moi qui imaginais qu’elles papotaient dans un coin en gardant un œil sur eux, ce qui ne m’aurait d’ailleurs pas dérangée. Elles créent sans cesse de nouveaux jouets et renouvellent les décorations plusieurs fois dans l’année. D’humeur constante, nous ne les avons jamais vues perdre leur douceur et leur professionnalisme. Toujours promptes à raconter les détails qui nous permettaient d’imaginer les journées d’Octave, à souligner ses progrès et les bons moments de sa journée.
De nouveaux jouets adaptés aux progrès des enfants sont régulièrement mis à leur disposition et des activités rythment l’année : salle de motricité, piscine de balles, visite des animaux de la ferme dans les locaux de la crèche, menus à thèmes…
La disposition de la salle et les équipements suivent l’évolution des enfants pour les encourager à gagner en autonomie. Petit à petit, les tapis ont été écartés pour laisser de l’espace à ceux qui apprennent à marcher, une petite table avec des chaises a été installée pour ceux qui commencent à déjeuner seuls, un escalier pour monter sur la table à langer a été sorti pour les plus grands.
Quant aux maladies, elles n’ont pas été aussi fréquentes qu’on me l’avait laissé entendre. En un an, le coup de fil tant redouté de la directrice pour nous demander de venir chercher Octave n’est arrivé que deux fois.
Bref, bien loin de l’atmosphère de jungle dont nous avions parfois entendu parler, nous avons, pour notre part, trouvé un environnement plein de bienveillance pour notre bébé.
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