Et si la fin du congé maternité ne rimait pas avec fatalité pour toutes les mamans ?
Si certaines mères peinent à reprendre le travail après un congé maternité, ou décident de poser un congé parental, pour d’autres, ce retour à la vie professionnelle est attendu et apprécié. Au-delà de l’aspect financier, travailler à l’extérieur constitue un pilier de leur épanouissement. Perrine, Yolaine et Olivia, toutes trois à la tête de familles de 3 ou 4 enfants, font partie de ces femmes qui ont décidé de ne pas choisir entre carrière et maternité. Pour leur équilibre et donc celui de leur famille en ricochet.
Perrine, commercial grands comptes, Yolaine, professeur en classe prépa et Olivia, commerciale, ont en commun d’être à la tête d’une grande famille et de mener de front leur vie professionnelle. Leur travail, au-delà d’être une nécessité, constitue une part essentielle à leur équilibre personnel. Les congés maternité de ces trois femmes se sont donc achevés dans la joie de reprendre le travail.
Pour Perrine, Yolaine et Olivia, tout comme de nombreuses femmes, la fin du congé maternité signe le retour à un quotidien plus cadré et apprécié. Indépendamment de tout l’amour qu’elles portent à leurs enfants, leur travail constitue un point clé de leur équilibre personnel.
Ainsi, le congé maternité a pu occasionner certains manques: « Je voyais mon mari rentrer le soir, il avait discuté avec des collègues, eu des stimulations intellectuelles. Cela me manquait, confie Perrine, commerciale de 31 ans, mère de trois enfants. Après avoir apprécié de ne plus avoir d’horaires, de pouvoir prendre des cafés avec des amies, très vite, le congé maternité me pesait. J’avais du mal à m’organiser et je détestais me retrouver à midi encore en pyjama, malgré moi, au cœur de journées au rythme de mon enfant. »
Ce sentiment d’un quotidien désorientant, Yolaine l’a éprouvé également. Cette professeur en classe prépa et mère de trois petites filles entre 10 mois et 6 ans, explique : « J’ai eu, à chaque retour au travail, l’impression de reprendre ma vraie vie, celle qui me correspond. »
La reprise rime donc avec soulagement après deux ans de congé parental: « J’ai tellement fait de parcs, tellement discuté maternité sur un banc, je ne supporte plus y aller ! Il était temps que je reprenne ! », sourit elle. Pour Yolaine, « chaque reprise a été une évidence. Je profite bien mieux de mes enfants aujourd’hui car j’ai eu du temps dans la journée pour vivre mes moments de femme, de professeur. Je peux me consacrer pleinement à eux et à mon rôle de mère. »
Olivia, commerciale et mère de 4 enfants entre 6 et 14 ans, était heureuse, à chaque retour de congé maternité, de « passer la main à un autre référent, un autre adulte, quelques heures dans la journée. » La jeune femme évoque à son tour un besoin de structure: « J’ai besoin de m’habiller le matin, d’avoir mille choses à faire, d’être challengée intellectuellement. Je suis plus efficace dans ma gestion de la maison par exemple quand je travaille que quand je suis en congé maternité. » Aussi, ayant rencontré des soucis de santé et de sommeil pour ses enfants, elle explique: « Ils dormaient tellement peu, ce n’était pas évident et finalement je réalise que le travail me faisait penser à autre chose et me forcer à assumer ma journée ! »
Pour que le retour au travail se passe bien, il est primordial que le contexte soit favorable.
Le télétravail, largement favorisé depuis la crise sanitaire du Covid, améliore grandement les reprises professionnelles. Perrine admet que cela lui a sauvé sa reprise. Olivia surrabonde en ce sens: « Pendant longtemps, les vacances scolaires occasionnaient de fortes angoisses chez moi. Comment et à qui confier les enfants ? » La démocratisation du télétravail a largement amélioré l’organisation au peigne fin de cette mère de quatre enfants. « Mon petit dernier ayant le syndrome de Marshall il a des forts pics de fièvres, durant 3 jours en moyenne, et ce, tous les mois. Il doit donc rater l’école : merci le télétravail ! ».
Savoir ses enfants heureux dans la famille, au centre de loisirs ou à la crèche reste primordial pour ces mères de famille. Pour partir le cœur léger travailler, le bien-être de leurs enfants est capital. « J’ai pris beaucoup de temps pour choisir de bonnes crèches pour mes enfants, quitte à payer un peu cher, confie Yolaine. Ils sont bien, je suis bien. SI maman va bien, cela se répercute sur les enfants. »
Yolaine n’est pas dupe, son emploi est plus compatible avec une vie familiale que d’autres: « L’emploi exercé joue également sur la facilité de la reprise. Je travaille à 100%, je fais des heures supp et pourtant mon job est très compatible avec ma vie de famille, je peux même aller récupérer mes enfants à l’école. J’ai hésité à me reconvertir, je souhaitais être magistrate. Un jour, ma fille a avalé sa barrette à la crèche, j’ai du annuler mon cours au dernier moment, cela a été faisable sans difficulté, mes élèves étant majeurs. J’ai réalisé en discutant avec une amie, qu’en tant que magistrate je n’aurais pas pu annuler mon audience, ni partir au milieu de celle-ci pour une urgence barrette… Cela m’a conforté dans l’idée que mon job actuel était le bon, très équilibré avec ma vie de famille. »
La compréhension des collègues est importante. Yolaine explique ainsi avoir « la chance d’avoir des collègues plus âgés qui ne sont plus dans les mêmes préoccupations mais les ont vécus et comprennent. Ils sont plus flexibles dans leur agenda, on peut s’arranger ensemble. Mon mari, de son côté, a vite compris que reprendre le travail après mes congés maternité était essentiel à mon épanouissement. »
A l’inverse, Olivia a pu connaitre « des boss pas très compréhensifs, dont une qui essayait de me faire comprendre que, parce que mes enfants étaient souvent malades, je devais me mettre au quatre cinquième. Comme si les enfants n’étaient malades que le mercredi ! » sourit elle. « Heureusement mon mari, ma mère et ma belle-mère s’organisent pour garder les enfants quand ils peuvent et cela facilite l’organisation au quotidien, bien que millimétrée ».
De son côté, Perrine peut également compter sur le soutien de son mari : « Cela a été entre nous un sujet sans être un sujet. Il a toujours su que mon travail était important pour moi. Il y a eu un moment de flottement quand j’ai repris après mon long arrêt pour les jumelles car il s’était habitué à ce que je sois à la maison et que tout se construise autour de son planning à lui. Ne jamais trop les habituer ! » s’amuse la jeune mère de famille.
Les trois jeunes femmes sont unanimes sur un point: une mère épanouie, c’est toute une famille qui va bien ! Perrine se trouve plus patiente parce que, dit-elle, elle n’a pas eu « autant » qu’une maman étant toute la journée avec ses enfants: « J’ai eu une soupape de décompression, je suis sortie du foyer et je les retrouve. Ca gagne en qualité, en patience, en temps que je leur accorde. Je pense que je suis mieux et plus épanouie que en arrêt. » La jeune femme se trouve également plus efficace au quotidien: « Je gère mieux mes tâches ménagères, j’aime mon quotidien un peu speed, je suis plus efficace ainsi. C’est un choix personnel, on ne fonctionne pas toutes de la même façon ».
Yolaine et son mari ayant le projet de déménager au Canada en août prochain, cette dernière est soulagée d’avoir ses enfants en âge d’aller à l’école: « Tout le monde s’extasie en me disant que le congé mat est très long là bas. Mais pour moi ca serait presque une raison pour ne pas avoir de 4° enfant ! Ils ne font pas garder leurs enfants très jeunes là bas. Et je ne me vois pas retrouver une vie au foyer tout ce temps… »
Ce statut de mère de famille est assumé également auprès des collègues comme en témoigne Olivia: « Mes enfants m’écrivent des petits mots quand ils veulent me parler et que je suis en visioconférence. Il m’est arrivé d’en montrer un au collègue à l’écran, ce qui n’a pas manqué de les amuser ! ».
Olivia se souvient de sa belle-sœur qui l’avait rassurée alors que ses enfants étaient encore petits et que le quotidien était lourd en logistique: ces années un peu compliquées ne durent que quelques années. Quand les enfants ont grandi, de nombreuses mères ressentent le besoin de retravailler mais peinent à se remettre sur le marché du travail.
Mère au foyer, mère qui travaille, un éternel dilemme ! Comme pour tant de sujets, l’idéal n’est-il pas de trouver son propre équilibre personnel ? Selon les tempéraments, les modes de vie urbains ou citadins, les professions exercées, cette réflexion demande surtout à être discutée en couple puis assumée avec les avantages et les inconvénients que cela incombe.